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À Toronto : l’ordre d’Orange

Cet article provient de notre série « Toronto Feature ». Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.

Ce contenu fait partie d'une série créée en collaboration avec les services au musée de la Ville de Toronto et Heritage Toronto. Nous remercions le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport de l'Ontario et le ministère du Patrimoine canadien pour leur financement.

Défilé de l'ordre d'Orange, vers 1932
Défilé de l'ordre d'Orange, vers 1912
Ancienne loge de l'Ordre d'Orange, Toronto, vers 2012

L’ordre d’Orange

La marche orangiste du 12 juillet 1873 « fut probablement le meilleur événement jamais organisé ici », écrit un reporteur du New York Times à propos de la parade de l’ordre d’Orange à Toronto. Toronto est à l’époque bien connu pour être orangiste. « Soixante-quatorze loges orangistes et douze loges Young Briton ont défilé dans les rues, accompagnées de 21 groupes musicaux et 35 bannières. Dans l’après-midi, la procession s’est rassemblée dans le parc Queen’s, où des agents de haut rang ont prononcé plusieurs discours. »

Il est difficile d’exagérer la prévalence de l’ordre d’Orange à Toronto au XIXe siècle et durant une bonne partie du XXe siècle. Les origines de cet ordre remontent à la victoire du protestant William of Orange sur le roi catholique James à la bataille de Boyne, en Irlande, le 12 juillet 1690. Les membres de l’ordre fondent leur première loge en 1830 à Brockville, mais ils sont principalement présents à Toronto, souvent baptisée la « Belfast du Canada ». Les orangistes dominent le conseil municipal, les forces de police, les pompiers, la poste et les travaux liés à l’eau. Même le premier ministre John A. Macdonald en est membre.

Proclamant de manière véhémente son protestantisme et sa loyauté à l’Empire britannique, l’ordre d’Orange est souvent au centre de conflits sectaires et parfois d’incidents violents, comme c’est arrivé lors des émeutes du Jubilé, en 1875. Son événement central a toujours été la parade annuelle de juillet, à laquelle des milliers de personnes participent et qui vise à affirmer le contrôle territorial de la ville par l’ordre.

L’influence de l’ordre d’Orange s’est dissipée tout au long du XXe siècle avec l’évolution de Toronto vers le multiculturalisme, la disparition de l’impérialisme et la marginalisation des vieilles animosités religieuses.

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