De nombreuses tragédies se sont produites sur les routes et les autoroutes canadiennes, la plus meurtrière étant un accident d’autobus qui a tué 44 personnes au Québec en 1997. Malgré le bilan des décès dans ces catastrophes qui font la une des journaux, le taux de décès et de blessures liés aux accidents de la route diminue régulièrement, grâce aux améliorations techniques de l’ingénierie des véhicules, et aux campagnes de sensibilisation croissantes envers les pratiques de conduite sécuritaires.
Accidents les plus mortels
Accident d’autobus aux Éboulements
Au Canada, le pire accident de la route à ce jour est une tragédie impliquant un seul véhicule, qui s’est produite près de Saint-Joseph-de-la-Rive, dans la municipalité québécoise des Éboulements, le 13 octobre 1997, le jour de l’Action de grâces. Un autobus rempli de personnes âgées faisant une visite d’observation des couleurs de l’automne subit une défaillance de freins alors qu’il descend une côte abrupte. L’autobus rate une courbe, s’écrase contre le garde-fou, et bascule dans un ravin pierreux. L’accident cause la mort de 44 personnes et en blesse quatre (au départ, cinq personnes sont blessées, mais l’une d’entre elles succombe plus tard à ses blessures). (Voir aussi Accident d’autobus des Éboulements.)
Une tragédie semblable avait eu lieu au même endroit en 1974, causant la mort de 13 personnes.
Accident d’autobus d’Eastman
La deuxième catastrophe routière la plus meurtrière au pays se produit près d’Eastman, au sud-est de Montréal, au Québec, le 4 août 1978. Les freins d’un autobus nolisé subissent une défaillance, et l’autobus plonge dans les eaux du lac d’Argent après avoir échoué à négocier un virage serré. L’autobus transporte 47 personnes, dont la moitié environ sont des personnes ayant une incapacité physique ou mentale, et sont membres de la Société des personnes infirmes et handicapées de la région d’Asbestos au Québec. Plusieurs des quarante passagers, dont deux en fauteuil roulant, crient à l’aide alors que l’autobus flotte à la surface de l’eau, et ils meurent noyés lorsque le véhicule coule au fond du lac. Le chauffeur et six bénévoles, qui accompagnaient le groupe pour une sortie au théâtre dans une autre ville, réussissent à s’échapper de l’autobus avant qu’il ne coule. (Voir aussi Accident d’autobus d’Eastman.)
Accident d’autobus du CP
Le 28 mai 1980, 22 ouvriers d’une équipe d’aciéristes du chemin de fer du Canadien Pacifique, dont plusieurs sont des adolescents ou de jeunes adultes, sont tués lorsque leur autobus entre en collision avec un autre véhicule sur la route transcanadienne, près de Webb, à l’ouest de Regina, en Saskatchewan. L’autobus se renverse sur le côté et est ensuite frappé par-derrière par un camion-citerne chargé d’asphalte liquide. Un brasier enveloppe l’autobus, calcinant les corps de plusieurs victimes et les laissant méconnaissables par la suite. Douze des personnes ayant péri sont des travailleurs de Terre-Neuve-et-Labrador. Huit personnes survivent à l’accident. (Voir aussi Accident d’autobus du CP.)
Le 7 octobre 1966, une collision entre un autobus scolaire et un train de marchandises cause la mort de 19 élèves de l’école secondaire de la Cité-des-Jeunes et de leur chauffeur, près de Vaudreuil au Québec. Plus de 40 élèves sont alors en déplacement vers la ville voisine, Hudson, pour une soirée dansante de la fin de semaine de l’Action de grâces. En cours de route, leur autobus s’arrête à un passage à niveau dans la ville de Dorion, où les barrières de retenue s’abaissent pour permettre le passage d’un train de passagers. Après le passage du train, l’autobus traverse le passage à niveau, mais il se fait frapper de plein fouet par un train de marchandises du CN qui coupe l’autobus en deux. Une moitié de l’autobus est projetée dans un fossé où il s’enflamme. L’autre moitié est trainée par le train sur plusieurs centaines de mètres le long des voies. Le chauffeur et 18 passagers sont tués sur le coup, alors qu’un autre passager succombe plus tard à ses blessures. L’enquête du coroner conclut que les décès sont accidentels. Cependant, certains témoins oculaires non confirmés rapportent que des élèves auraient levé manuellement les barrières du passage à niveau, permettant ainsi à l’autobus de traverser les voies après le passage du premier train. Bien que ces témoignages aient été rejetés par l’enquête du coroner, une enquête fédérale sur cette catastrophe accepte les témoignages voulant que quelqu’un ait possiblement levé la barrière sans intention criminelle. (Voir aussi Accident d’autobus scolaire à Dorion.)
Accident d’autobus de la Colonial Coach Lines
Le 31 juillet 1953, 20 personnes meurent après que leur autobus voyageur de Colonial Bus Lines soit entré en collision avec un camion stationné en bordure de l’autoroute 2, près de Morrisburg, en Ontario. L’autobus quitte la route et plonge dans le système de canaux de Williamsburg. Dix-sept survivants s’échappent de l’autobus avant qu’il ne coule dans environ six mètres d’eau.
Accident de Lac-Bouchette
Le 17 juillet 1993, 19 personnes meurent sur l’autoroute 155 à l’extérieur de Lac-Bouchette, au nord de la ville de Québec, lorsqu’un minibus entre en collision avec une camionnette, déclenchant une explosion qui embrase les véhicules. Dix-sept des victimes sont des personnes âgées de la communauté de Verchères, près de Montréal, et elles sont toutes paroissiennes de la même église, revenant d’un pèlerinage dans un sanctuaire catholique. Les deux autres victimes sont des membres de la famille se trouvant dans la camionnette.
Collision entre un train et un autobus de Chipman à Lamont
Le 29 novembre 1960, 17 élèves de la Chipman High School, près d’Edmonton, perdent la vie lorsque leur autobus scolaire est frappé par un train de marchandises à Lamont, en Alberta.
Collision sur la Carberry Highway
Le 15 juin 2023, un camion semi-remorque et un autobus entrent en collision sur la Transcanadienne près de Carberry, au Manitoba. La majorité des passagers de l’autobus sont des personnes âgées venant de Dauphin, au Manitoba. Après l’accident, les autorités confirment que 15 personnes ont été tuées et que 10 personnes blessées ont été hospitalisées. Le 21 juin, il est annoncé que l’une des personnes blessées est décédée à l’hôpital. Le 16 juillet, on annonce qu’une deuxième personne est décédée de la suite de ses blessures à l’hôpital. En date du 16 juillet 2023, 17 personnes ont été déclarées mortes à la suite de cette collision.
Accident d’autobus des Broncos de Humboldt
Le 6 avril 2018, 16 membres de l’équipe des Broncos de Humboldt, une équipe de hockey junior majeure de la Saskatchewan, perdent la vie lorsque leur autobus est frappé de côté par un camion de transport alors qu’il traverse une intersection. Parmi les victimes figurent le chauffeur de l’autobus, 10 joueurs, ainsi que les entraîneurs et d’autres assistants de l’équipe. Treize autres passagers de l’autobus, ainsi que le chauffeur du camion, survivent à l’accident. Cette intersection rurale près de Tisdale, en Saskatchewan, avait également été la scène d’un accident causant la mort de 6 membres d’une famille en 1997. (Voir aussi Accident d’autobus des Broncos de Humboldt.)
Collision d’un autobus à Yamachiche
Le 30 janvier 1954, 14 personnes sont tuées sur l’autoroute à Yamachiche, près de Trois-Rivières au Québec, lorsque leur autobus entre en collision avec un camion de transport venant en sens inverse. Huit passagers ainsi que les chauffeurs des deux véhicules réussissent à s’extirper de l’incendie avant qu’il embrase l’autobus et le camion.
Accident de charrette de foin dans le village de Cormier
Le 8 octobre 1989, 13 personnes perdent la vie et 45 autres sont blessées au cours d’une promenade en chariot de foin pour une réunion de famille, à Cormier Village, au nord-est de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Les victimes sont assises dans une charrette de foin tirée par un tracteur lorsqu’un grumier perd le contrôle sur la route, et que son chargement de rondins s’écrase sur la charrette. Cinq enfants sont comptés parmi les victimes.
Accident à Hampstead, en Ontario
Le 6 février 2012, à Hampstead, à l’ouest de Kitchener, en Ontario, 11 personnes sont tuées lorsqu’un camion à plate-forme heurte une minifourgonnette transportant des travailleurs migrants d’une ferme avicole voisine. Les conducteurs des deux véhicules sont tués, ainsi que neuf ouvriers agricoles.
Efforts de sécurité routière
Le carnage continuel qui ravage les routes et les autoroutes du Canada engendre une mosaïque de réponses de la part des gouvernements et des groupes non gouvernementaux de défense de la sécurité pendant de nombreuses décennies. Une des raisons expliquant la variété des réponses est que les treize gouvernements provinciaux et territoriaux, et non le gouvernement fédéral, sont principalement responsables des autoroutes, de la réglementation, et de l’application de la conduite des véhicules motorisés (voir aussi Automobile). Une petite partie des autoroutes (par exemple la route de l’Alaska qui traverse la Colombie-Britannique et le Yukon, et les autoroutes traversant les parcs nationaux) sont régies par le gouvernement fédéral. La plupart des catastrophes routières, surtout celles impliquant un grand nombre d’enfants, suscitent des appels publics et des efforts renouvelés pour une sécurité routière accrue. Mais les changements se produisent généralement dans la province où l’accident a eu lieu.
Un exemple de cette situation est l’accident qui survient le 12 janvier 2008, au Nouveau-Brunswick, impliquant une fourgonnette de 15 passagers transportant l’équipe masculine de basketball de l’école secondaire Bathurst. Sept des garçons meurent, ainsi que la femme de leur entraîneur, lorsque le chauffeur de la fourgonnette perd le contrôle du véhicule sur une route recouverte de neige, et percute un camion de transport venant en sens inverse. Cette catastrophe donne lieu à une campagne menée par certains des parents des garçons décédés, qui vise à interdire partout au pays l’utilisation de fourgonnettes à 15 passagers pour le transport d’enfants, et pour avoir des réglementations nationales strictes sur la manière dont les élèves sont transportés lors d’activités parascolaires. Malgré l’atrocité de la tragédie routière de Bathurst, seulement quelques provinces, y compris le Nouveau-Brunswick, interdisent l’utilisation des fourgonnettes, et six ans plus tard (en 2018), il n’existe aucune interdiction nationale de ce genre. Cependant, partout au pays, une grande variété de règles et de directives, souvent mal comprises et mal appliquées, régissent le transport des enfants vers des activités scolaires à l’extérieur de l’école.
Cela ne signifie pas qu’il n’existe aucune coordination nationale en matière de sécurité routière. Transports Canada et la Gendarmerie royale du Canada enquêtent sur des catastrophes routières graves et formulent des recommandations de sécurité. Transports Canada applique également plus de 50 normes qui régissent les caractéristiques de sécurité et d’évitements de collisions que doivent posséder tous les nouveaux véhicules vendus au Canada. Le Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé (CCATM), une agence de transport routier conjointement fédérale et provinciale, fait également de la sensibilisation et tente de coordonner les politiques et les réglementations entre les juridictions.
Au fil du temps, les catastrophes routières graves mènent à l’introduction graduelle et à l’acceptation éventuelle de caractéristiques et de pratiques qui sont maintenant courantes dans les véhicules canadiens et chez les conducteurs canadiens. Parmi ces mesures, on retrouve les permis de conduire progressifs pour les conducteurs novices, les ceintures de sécurité à trois points d’attache, les dispositifs de retenue pour enfants (comme les sièges d’appoint), et les pneus d’hiver (seulement obligatoires au Québec). Les systèmes d’évitement de collisions (comme le système de freinage antiblocage) et une variété de caractéristiques techniques axées sur la sécurité (comme les coussins gonflables frontaux pour conducteur et passager) sont également devenus courants. Le contrôle électronique de stabilité (ESC), qui donne aux conducteurs plus de contrôle sur leur direction lors des freinages brusques ou des virages serrés, est un exemple d’une technologie relativement récente qui devient de plus en plus courante dans les véhicules canadiens. Depuis 2012, l’ESC est obligatoire dans la plupart des véhicules neufs vendus au Canada.
Au Canada, le nombre de décès liés aux accidents de la route diminue de façon constante depuis le début du 21e siècle. En 1996, on comptait annuellement plus de 3 000 morts et environ 19 000 blessés graves requérant une hospitalisation en raison d’accidents de la route. En 2016, ce nombre est tombé à 2 000 morts et à environ 10 000 blessés graves par année. Depuis 2001, le CCATM coordonne une série de campagnes nationales visant à promouvoir la conduite sécuritaire ainsi que de meilleures pratiques de conduite. La campagne actuelle, nommée Stratégie de sécurité routière 2025, vise à réduire davantage le nombre annuel de décès sur les routes et à faire en sorte que les routes canadiennes soient les plus sécuritaires au monde.