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Agriculture au Canada

L’agriculture est la pratique consistant à cultiver la terre et à élever des animaux, essentiellement à des fins alimentaires. Les agriculteurs produisent également d’autres articles, non alimentaires, par exemple de la laine provenant de la tonte des moutons et de l’huile de cannabidiol (CBD) extraite des plantes de chanvre.

Au Canada, l’agriculture est une industrie importante. Seule une petite fraction, d’environ 7 %, de la superficie des terres du Canada peut être cultivée. D’autres terres, plus pauvres et peu productives, dites marginales, peuvent être utilisées pour l’élevage du bétail. Les côtes Est et Ouest ainsi que les Grands Lacs abritent des activités d’aquaculture. Certaines cultures, comme celles des tomates, du cannabis et des fleurs, sont pratiquées dans des serres, dans des centres urbains. L’agriculture canadienne doit faire face à de nombreux défis, notamment en matière de protection des cultures, de conservation des sols, de main d’œuvre, de changement climatique et de santé.

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Ce texte est l'article intégral sur l'agriculture au Canada. Si vous souhaitez lire un résumé en langage simple, veuillez consulter : Agriculture au Canada (résumé en langage simple).

Canola

Le secteur agricole au Canada

L’agriculture constitue un secteur important de l’économie canadienne : en 2018, 269 000 personnes y étaient employées. À partir de ce travail, les agriculteurs approvisionnent les industries de la production et de la transformation alimentaires, des secteurs pesant plus lourd que l’agriculture elle‑même (voir Agriculture et produits alimentaires).

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Parmi les principaux produits agricoles canadiens, on trouve le canola, les bovins, notamment les bœufs, les vaches, les génisses et les veaux élevés pour leur viande ou pour la production laitière, les légumes et la volaille. Les entreprises canadiennes exportent, parmi de nombreux autres produits, des cultures, de la viande et du sirop d’érable. Le Canada est l’un des principaux exportateurs de produits agricoles au monde. En 2016, ses exportations s’élevaient à plus de 60 milliards de dollars.

L’agriculture au Canada est diversifiée et continue aujourd’hui d’évoluer. Bien que la production traditionnelle d’animaux et de cultures, à des fins alimentaires, représente toujours la majeure partie de l’activité du secteur, l’aquaculture constitue toutefois, désormais, une activité importante au pays et on y trouve également un autre type d’agriculture, les cultures protégées, c’est‑à‑dire la culture de produits alimentaires, de fleurs, de champignons et de cannabis dans des serres ou dans des entrepôts (voir Culture en serre). Certains agriculteurs élèvent aussi des animaux pour leur fourrure ou cultivent des végétaux à des fins non alimentaires, par exemple pour la production de fibres pour des matériaux de construction composites. Une partie de la production alimentaire canadienne est biologique. Cela signifie que le bétail et les cultures sont produits dans des conditions vérifiées par des organismes indépendants, relatives, par exemple, à l’utilisation de produits phytosanitaires ou à la vie du bétail en plein air.

Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux financent de nombreuses industries, notamment l’agriculture. Le cadre de financement actuel de l’agriculture s’appelle le Partenariat canadien pour l’agriculture. Les fonds gouvernementaux servent à financer la recherche agricole, les exportations et le commerce international. Ils aident également les agriculteurs à mettre en œuvre de nouvelles pratiques et à utiliser des technologies innovantes. De telles avancées peuvent permettre de réduire les répercussions environnementales des activités agricoles et d’en accroître l’efficacité. Parmi les autres rôles joués par les gouvernements, on trouve la mise en place de réglementations, ainsi que la surveillance et l’ inspection de la sécurité des produits agroalimentaires (voir aussi Législation sur les aliments).

Terres et exploitations agricoles

Seule une petite fraction (7 %) de la superficie des terres du Canada est adaptée à l’agriculture, la plupart se trouvant dans l’Ouest canadien. D’autres terres, plus pauvres et peu productives, dites marginales, peuvent être utilisées pour l’élevage des bovins à viande. Les exploitations agricoles canadiennes sont diversifiées, selon la topographie, le type de sol et la géographie (latitude), leur taille moyenne ayant augmenté au fil des années. Simultanément, leur nombre a diminué, à mesure que les agriculteurs et les entreprises étendaient leurs activités par acquisition. Le recensement de 2016 dénombrait 193 492 exploitations agricoles au Canada. L’exploitation agricole canadienne moyenne s’étend sur une superficie d’environ 800 acres (un peu plus de 3 km2). Certaines exploitations agricoles de l’Ouest canadien, produisant des cultures, occupent des milliers d’acres.

Régions agricoles du Canada

La plupart des exploitations agricoles canadiennes produisant des cultures se trouvent dans les provinces des Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba). L’Alberta compte le plus grand nombre d’exploitations d’élevage de bovins à viande, parmi toutes les provinces canadiennes. La Saskatchewan produit le plus de blé dur, de canola et de lentilles. Le Manitoba est, quant à lui, premier au chapitre de l’élevage porcin et deuxième à celui de la production de pommes de terre. En Colombie-Britannique, les agriculteurs produisent de grandes quantités de fruits et de légumes, de produits de l’aquaculture, d’œufs et de viande de volaille. Cette province compte également le plus grand nombre de viticulteurs.

Un parc d’engraissement à la Saskatchewan.

L’Ontario possède le plus grand nombre d’élevages avicoles de toutes les provinces, arrive en deuxième position pour les fermes porcines et laitières, et abrite le plus grand nombre d’exploitations de culture de cannabis. Les agriculteurs de l’Ontario produisent également les plus grandes quantités de maïs et de pommes au Canada. Le Québec est le producteur de bleuets le plus important au pays et arrive en tête au chapitre du nombre d’exploitations agricoles laitières et de vaches. Au Canada atlantique, l’agriculture se répartit également entre les cultures et le bétail (y compris l’aquaculture). La culture de la pomme de terre connaît un grand succès dans cette région. Le Canada atlantique abrite en outre plusieurs grands industriels de l’agroalimentaire ( voir Industries des aliments et des boissons).

Défis et progrès de l’agriculture canadienne

Les agriculteurs canadiens sont sous pression pour produire des aliments en plus grande quantité et ils doivent le faire tout en s’occupant du bétail, de la terre et de l’eau, dans leurs exploitations. Parmi les domaines dans lesquels les agriculteurs sont confrontés à d’importants défis, on trouve la protection des cultures, la conservation des sols, la main d’œuvre, le changement climatique et la santé.

Protection des cultures

Pour maximiser le rendement des grandes cultures, les agriculteurs épandent du fumier, des engrais ou les deux, ainsi que des produits phytosanitaires, notamment des herbicides, ciblant les mauvaises herbes, des pesticides, contre les insectes et des fongicides, pour lutter contre les maladies dues à des champignons. Ils s’efforcent de prévenir le ruissellement des champs et d’autres effets environnementaux négatifs potentiels de ces produits, des lignes directrices, élaborées par l’industrie et par le gouvernement, précisant leur taux d’application et leurs conditions d’utilisation appropriées. Ils utilisent également des produits nouveaux, plus « verts » et plus ciblés, au fur et à mesure qu’ils deviennent disponibles.


Conservation des sols

Les agriculteurs ont recours à des méthodes de conservation des sols pour protéger leurs terres, par exemple le labour suivant les courbes de niveau. Les rangées de cultures qui descendent droit sur une pente risquent d’accélérer l’érosion, en cas de lourdes chutes de pluie. En effet, elles peuvent servir de canaux charriant des sols, vers le bas de la pente, avec l’eau de pluie. En revanche, en labourant le long des courbes de niveau, on obtient des rangées perpendiculaires à l’écoulement de l’eau, susceptibles de ralentir le ruissellement et de prévenir l’érosion des sols.

Pénurie de main d’œuvre

Les exploitations agricoles canadiennes ont cruellement besoin de travailleurs supplémentaires. Parmi la population canadienne, de nombreuses personnes ne souhaitent pas travailler dans des exploitations agricoles, notamment parce qu’une grande partie du travail agricole est saisonnier et que la plupart d’entre elles souhaitent avoir un emploi toute l’année, ou parce qu’elles considèrent que les tâches agricoles sont trop dures ou trop mal rémunérées. Dans d’autres cas, les exploitations agricoles sont situées dans des zones reculées, où beaucoup de gens ne souhaitent pas vivre. C’est pourquoi, pendant des années, les agriculteurs canadiens ont embauché des travailleurs temporaires venus d’autres pays. En2018, ce sont près de 55 000 travailleurs étrangers temporaires qui étaient employés dans l’agriculture canadienne (voir Programmes des travailleurs étrangers temporaires du Canada).


Changement climatique

Le changement climatique a une incidence sur les exploitations agricoles, la chaleur et la sécheresse pouvant, par exemple, avoir des répercussions négatives sur les cultures et sur le bétail. Mais, dans le même temps, l’agriculture a également des effets sur le changement climatique, notamment en produisant des gaz à effet de serre, dus à l’utilisation de tracteurs et au bétail. Les agriculteurs canadiens ont considérablement réduit leurs émissions de carbone au cours des trois dernières décennies. Leur contribution globale, incluant les autres gaz à effet de serre, est cependant restée stable au 21e siècle.

Les agriculteurs utilisent diverses méthodes pour réduire leur production de carbone, notamment le recours à des granges plus efficaces et à des pratiques culturales sans labour. Ils pratiquent également l’agriculture de précision, permettant de consommer moins de carburant pour leurs tracteurs. Les progrès de la génétique, végétale et animale, permettent aussi de produire plus d’aliments en utilisant moins d’énergie. Le mouvement locavore, qui rencontre un succès croissant, signifie qu’un plus grand nombre de consommateurs souhaitent se nourrir avec des aliments qui n’ont pas été transportés sur de longues distances, ce qui représente des économies de carburant. Les nouvelles technologies aident également les agriculteurs à réduire leur consommation de carburant, de chaleur et d’électricité. Certains d’entre eux utilisent, par exemple, des systèmes sur Internet afin de mieux maîtriser les conditions prévalant dans les granges.

Risques naturels pour l’agriculture
La chaleur, la sécheresse, les maladies et les inondations sont autant d’exemples de risques naturels pour l’agriculture. Les inondations peuvent s’attaquer aux terres agricoles situées le long des côtes et des rivières, ainsi que dans les zones sujettes à de fortes chutes de pluie ou de neige. Au printemps, elles obligent souvent, par exemple, les agriculteurs à retarder les semis de plusieurs semaines; or, une culture plantée plus tardivement peut s’avérer plus vulnérable à la chaleur estivale ou au gel d’automne. Les inondations associées à des épisodes météorologiques extrêmes sont susceptibles de se multiplier dans le contexte du changement climatique.


Santé animale et humaine

Les agriculteurs, l’industrie et les gouvernements ont collaboré, au cours des deux dernières décennies, en vue d’améliorer les conditions de vie du bétail. Par exemple, les producteurs d’œufs canadiens éliminent progressivement l’utilisation de petites cages pour les poules. L’évolution des règlements, édictés par des organismes comme Santé Canada, a joué un rôle dans nombre de ces changements. Ces dernières années, par exemple, les agriculteurs, les groupes industriels et le gouvernement ont modifié les pratiques agricoles, afin de réduire le recours aux antibiotiques, dont l’utilisation excessive, pour le bétail, était en mesure de menacer la santé des êtres humains (voir Résistance aux antibiotiques au Canada).

Un style d’agriculture, appelé agriculture extensive, est susceptible de créer des conditions saines pour les animaux d’élevage, tout en minimisant la pollution. L’agriculture extensive implique l’utilisation minimale de ressources, de pratiques et d’outils tels que les produits phytosanitaires, le travail de la terre et les machines. Dans le cadre d’une telle agriculture, les animaux disposent généralement de plus d’espace que dans les grandes exploitations agricoles industrielles où le style d’élevage est considéré comme «intensif». L’agriculture intensive dépend fortement de ces ressources pour maximiser le rendement d’une culture ou la productivité par animal. Une telle démarche nécessite plus d’investissements dans l’exploitation agricole, tout en utilisant, généralement, une moindre superficie de terres pour produire les mêmes quantités.

Mots clés : Agriculture au Canada

Pratiques culturales sans labour

Méthode de semis des cultures qui évite de retourner le sol (labour). Les pratiques culturales sans labour sont plus respectueuses du climat; en effet, en labourant la terre, on libère, dans l’atmosphère, du carbone séquestré (stocké) dans le sol. Le labour oblige également les agriculteurs à une utilisation plus importante des tracteurs, donc de carburant.

Agriculture de précision

Utilisation de technologies, telles que le GPS et les capteurs, pour guider une utilisation plus efficace des ressources d’un agriculteur et pour maximiser le rendement des cultures.

Ranch

Ferme où l’on élève des bovins. (Voir aussi: Élevage des bovins à viande; Histoire du ranch.)

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