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Andrew Suknaski

Andrew Suknaski, poète (Wood Mountain, Sask., 30 juill. 1942 - Moose Jaw, Sask., 3 mai 2012).

Andrew Suknaski

Andrew Suknaski, poète (Wood Mountain, Sask., 30 juill. 1942 - Moose Jaw, Sask., 3 mai 2012). Né d'un père ukrainien et d'une mère polonaise dans une petite ferme près de Wood Mountain, en Saskatchewan, en 1942, le poète Andrew Suknaski exprime un lien très fort avec la culture et l'identité de l'Ouest canadien dans ses poèmes tout au long de sa carrière. La langue dans laquelle il rédige ses œuvres est souvent vernaculaire et proche de l'oralité (voir Littérature orale de langue anglaise), et suit le rythme des dialectes régionaux et de la voix ethnique. Sa poésie recrée la vivacité de la langue parlée dans la prairie occidentale, comme il se débat avec le passé de ses propres ancêtres immigrants et celui des communautés autochtones (voir Autochtones : Les plaines) qui ont précédé ses ancêtres sur le territoire. Sa poésie est souvent à la fois une célébration et une lamentation pour l'histoire et le patrimoine de l'Ouest canadien.

Andrew Suknaski apprend d'abord l'anglais quand il commence l'école secondaire. Plus tard, il fréquente l'université de Victoria, l'École d'Art du Musée des beaux-arts de Montréal, l'Université Notre Dame (Nelson, C.-B.), l'université de la Colombie-Britannique, l'université Simon Fraser et la Kootenay School of Art, où il obtient son unique diplôme d'études postsecondaires, en beaux-arts.

Andrew Suknaski commence à publier nombre de ses premiers poèmes sous forme de livres de colportage ou de brochures (voir Revues littéraires de lange anglaise) dans les années 1960 et fonde Elfin Plot, un magazine clandestin et indépendant de Vancouver dans lequel il publie plusieurs de ses premiers poèmes. Il fait des expériences avec la poésie concrète et entremêle texte et arts visuels de différentes façons novatrices. Sa poésie plus tardive paraît pour la première fois dans l'anthologie Storm Warning (1971), dirigé par Al Purdy.

Au début des années 1970, les poèmes d'Andrew Suknaski sont publiés en quantité limitée par des maisons d'édition indépendantes, comme Blewointment Press de Vancouver, qui fait paraître un livre illustré de poésie de Suknaski, Old Mill, en 1972, et Anak Press, de Wood Mountain, sa ville natale, qui publie Y the evolution into Ruenz cette même année ainsi que Suicide Notes: Book I (1973), la première version de Wood Mountain Poems (1974), Blind Man's House (1975) et Writing on Stone: Poem Drawings 1966 - 76 (1976). Au cours de sa carrière, Suknaski continue de publier ses poèmes dans de courts opuscules et livres de colportage, souvent accompagnés de photographies.

Dans Leaving (1974), Andrew Suknaski explore l'amour et la perte. Leaving Wood Mountain (1975) se concentre sur sa maison de jeunesse et commence à exprimer une authentique réévaluation socioculturelle de la maison en tant que construction imaginative et historique. Octomi: poems (1976) est un livre de poésie illustré par des enfants. Il est suivi de On First Looking Down from Lions Gate Bridge (1976), un remaniement de son livre de colportage de 1974 qui portait le même titre. On y trouve des poèmes en prose et des vers libres inspirés de Vancouver et évoquant un sentiment mythique burlesque.

Ce n'est qu'avec la publication de sa première anthologie grand public, Wood Mountain Poems (1976), dirigée par Al Purdy, qu'Andrew Suknaski devient une voix dominante de la poésie contemporaine de l'Ouest canadien qui met l'accent sur les questions de foyer et d'identité auxquelles ont dû (et doivent encore) faire face nombre de colons dans l'Ouest canadien (voir Régionalisme dans la littérature). La tension entre les droits, la mythologie et la culture des autochtones et ceux des colonisateurs est exprimée par une combinaison de langage brut, d'humour, de tendre nostalgie et de profond respect pour les deux traditions.

Andrew Suknaski est écrivain en résidence au St. John's College de l'université du Manitoba de 1977 à 1979. Son anthologie majeure, The Ghosts Call You Poor (1978), lui vaut le prix de poésie de la Canadian Authors Association et, en 1978, il est le sujet d'un film, Wood Mountain Poems, qu'Harvey Spak réalise pour l'office national du film du Canada. Son œuvre suivante, East of Myloona (1979), est un livre de colportage qui compile ses poèmes sur les gens du Nord canadien et qui contient de nombreuses illustrations de Suknaski lui-même. Puis vient un recueil important, The Name of Narid (1981), dirigé par Dennis Cooley, qui combine des poèmes inspirés de son Canada natal et une réflexion sur la souffrance politique vécue dans d'autres pays, particulièrement la douleur des Ukrainiens au sein de l'Union soviétique, une tentative d'aborder quelques problèmes transcontinentaux en lien avec son propre héritage. Ce recueil est suivi de deux autres projets ambitieux, Montage for an Interstellar Cry (1982), un long poème qui soulève des problèmes de temps et d'espace par le biais d'une poésie pseudo-prophétique, et Silk Trail (1985), qui mélange de nombreuses influences ethniques, embrassant la véritable essence du multiculturalisme. Stephen Scobie sélectionne un large éventail d'œuvres de Suknaski pour former The Land They Gave Away: New and Selected Poems (1982), et Rob McLennan publie There Is No Mountain: Selected Poems of Andrew Suknaski en 2007.

Suknaski cesse d'écrire dans les années 1980 et s'installe en Saskatchewan, mais il continue d'être connu pour sa poésie évoquant la prophétie et le mythe grâce à une utilisation judicieuse du ton familier et humoristique et de références géographiques précises, exprimant et validant la banalité de la réalité historique et faisant entendre la voix des colons ethniques dans l'Ouest canadien.