Angéline de Montbrun (1882), roman de Laure Conan (nom de plume de Félicité Angers), est le premier roman psychologique paru au Canada français et l'un des premiers romans rédigés par une femme. Anger y réunit fiction épistolaire, méditations religieuses et journal intime. Le récit se déroule dans le village isolé de Valriant et relate la tragédie d'une jeune fille élevée par un père qu'elle considère comme son dieu et incapable, après la mort de celui-ci, de reporter son affection sur son fiancé, Maurice. Défigurée par une mauvaise chute, Angéline renonce au monde et à son prétendant. Contrairement à son amie Mina, une mondaine devenue ursuline, elle connaît la souffrance morale et la torture des regrets, et attend avec impatience la mort et les joies de l'au-delà.
L'auteure transforme des détails autobiographiques en une puissante étude psychologique du rôle que jouait la religion dans la famille du XIXe siècle. Ce roman a été publié sous forme de feuilleton dans La Revue canadienne (de juin 1881 à août 1882) et sous forme de livre en 1884, puis réimprimé plusieurs fois. Yves Brunelle en a réalisé la traduction anglaise en 1974.