L’antilocapre (Antilocapra americana) est un petit ongulé très léger, de l’ordre des Artiodactyles. Il s’agit de la dernière espèce survivante d’une famille de ruminants de l’Amérique du Nord, autrefois abondante et diversifiée, connue sous le nom de Antilocapridae. Bien qu’elle soit parfois appelée antilope d’Amérique, ce n’est toutefois pas une antilope.
Description
Comme les autres ongulés des plaines, les antilocapres ont un pelage aux couleurs très contrastées. Le mâle et la femelle sont de taille et d’apparence similaires. La différence la plus importante entre les deux sexes est la taille des cornes, les mâles ayant des cornes nettement plus grandes. Lorsque les mâles perdent leurs étuis cornés après la saison des amours, ils prennent une forme féminine et deviennent très difficiles à repérer pour les prédateurs. La croissance des cornes est très inhabituelle dans la mesure où les cornes tombent chaque année après le rut (la saison des amours), et elles recommencent ensuite à pousser, mais à partir de la pointe des gaines de cornes poilues, qui poussent aussi bien vers le bas que vers le haut. Cette perte de la gaine des cornes est également inhabituelle; chez d’autres bovidés, la gaine est permanente. Lors de la saison du rut, les mâles sont territoriaux dans certaines populations, et dans d’autres, ils défendent leur harem de femelles. Leur stratégie de vie rappelle celle du chevreuil de Sibérie.
Aire de Répartition
En 1900, les antilocapres sont sur le point de disparaître, mais la conservation et la gestion des antilocapres sont couronnées de succès. Une protection et une réintroduction rigoureuses en font des animaux courants dans l’ouest des États-Unis. Le sud-ouest de la Saskatchewan et le sud-est de l’Alberta constituent la limite nord de l’aire de répartition des antilocapres.
Reproduction
Les antilocapres ont un taux de reproduction très élevé (les jumeaux sont la règle), ce qui permet une rapide restauration des pertes dues aux mortalités causées par des désastres comme les blizzards, les incendies, et la noyade. La reproduction est unique dans la mesure où 5 à 7 embryons s’implantent dans l’utérus de la femelle après le rut. S’ensuit une compétition entre les embryons, et seulement deux survivent, chacun dans sa corne utérine.
Évolution
L’espèce reflète la dure concurrence entre les prédateurs aux côtés desquels les ongulés d’Amérique ont évolué. Le guépard d’Amérique, aujourd’hui éteint, a probablement contribué à façonner l’évolution de l’antilocapre, tout comme l’environnement erratique des Prairies, avec des feux d’herbe, des blizzards, des sécheresses, et des inondations. Ces facteurs ont pour conséquences une espèce très sociale, à la vie courte, et dotée de grands yeux proéminents et écarquillés, ainsi qu’un large cerveau qui témoigne de sa capacité d’adaptation et d’apprentissage.