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Arseneault, Raynald

Raynald Arseneault. Compositeur, organiste (Québec, 9 juin 1945 - Montréal, le 27 janv. 1995). Premier prix (CMM) 1973, premier prix (Conservatoire de Metz) 1976.

Arseneault, Raynald

Raynald Arseneault. Compositeur, organiste (Québec, 9 juin 1945 - Montréal, le 27 janv. 1995). Premier prix (CMM) 1973, premier prix (Conservatoire de Metz) 1976. De 1968 à 1973, Arseneault étudie au Conservatoire de musique du Québec avec Gilles Tremblay (composition), Françoise Aubut (orgue) et Jean-Louis Martinet (orchestration). Il remporte le Prix d'Europe en 1973 et poursuit ses études en France où il demeure pendant huit ans. De 1973 à 1976, il étudie au conservatoire de Metz sous la direction de Claude Lefebvre et, en 1976, après avoir terminé ses études, il reçoit la médaille d'or de la ville de Metz. Il étudie également avec Tony Aubin (composition) et Pierre Cochereau (orgue) à l'Académie internationale de Nice, avec Fernand Vandenbogaerde (musique électronique) et Michel Decoust (direction d'orchestre) au conservatoire de Pantin (Paris), ainsi qu'avec Claude Ballif, Michel Phillipot et Ivo Mallec (analyse et composition) au Conservatoire de Paris. Arseneault rencontre également Ivan Wyschnegradski à Paris et Giacinto Scelsi à Rome.

Arseneault compose plus de 50 œuvres dans sa courte vie et trouve rapidement son propre style. En 1976, une de ses compositions pour grand orchestre, Quatre Miniatures, est créée par l'Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Edgar Cosma, alors que Pâques, commandée par le Centre européen pour la recherche musicale, est exécutée dans le cadre de la cinquième Rencontres internationales de musique contemporaine à Metz. Il revient à Montréal en 1981 et est nommé organiste à l'église St-Marc de Rosemont en 1984. En 1986, Prélude à l'infini, une commande de la SRC, est présentée par l'Orchestre philharmonique de la radio Belgique-France sous la direction de Simon Streatfield. L'année suivante, Kenneth Currie et l'Ensemble de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) présentent pour la première fois The Aristocratic Lover, qu'ils ont commandée à Arseneault. C'est au cours des dernières années de sa vie qu'Arseneault écrit ses œuvres les plus percutantes, Chemin de croix (1990) pour voix et orgue, Sept dernières paroles du Christ en croix (1993) pour baryton et orgue et Déploration (sur la mort de Notre-Seigneur-Jésus-Christ) (1993) pour orgue. Ses œuvres ont été exécutées par l'Orchestre métropolitain, la SMCQ, Bernard Foccroulle, Michelle Quintal, André Laberge, Louis-Philippe Pelletier, Suzanne Fournier, Carmen Fournier, Michael Laucke et Lise Daoust. Sa musique est diffusée par la SRC ainsi qu'en Belgique et en France.

La plupart des compositions d'Arseneault sont de nature spirituelle et composées intuitivement. Même si, au début, il utilise bon nombre de techniques du 20<sup>e</sup> siècle, comme dans Quatre miniatures pour orchestre (1973, révisée 1976), par la suite, il fuit les systèmes plus rigides en faisant plus tard les remarques suivantes : « J'essaie de laisser mon intuition me guider. Je ne cherche pas à être un innovateur, même si je sais que j'en suis un. Je veux que ma musique ait un intérêt universel... » (Circuit, n<sup>o</sup> 1, 1977). Sa rencontre avec Scelsi se révèle critique et le pousse à se concentrer sur ce que sont devenus les éléments de son style parvenu à maturité : textures éparses, changements lents, contrepoint et ornementation recherchés. Par exemple, dans Advaya (1980), le piano et le violoncelle jouent seulement - sauf quelques exceptions - en mi bémol en variant la vitesse d'exécution, la force sonore et le registre. Arseneault commence plus tard à écrire des œuvres charismatiques en incorporant des chants à sa musique (principalement comme base de l'élaboration mélodique) ainsi que des modes et une amétricalité. Dans son œuvre de 1992 O Salutaris, ces éléments sont utilisés comme base du matériel mélodique et pour créer un sentiment d'éternité.

La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) lui décerne un prix en 1976. L'année suivante, avec sa femme, la poétesse Lyette Yergeau, il dirige « Music and Poetry », un symposium organisé par le Centre culturel canadien à Paris. Il est directeur artistique de la Maison de la culture Rosemont-Petite Patrie et siège au conseil d'administration de la SMCQ de 1985 à 1995. Il est membre de la SACM et associé du Centre de musique canadienne.

Œuvres (sélection)

Scène
Ia, cantate-ballet (C. Cloutier) : 1975; soprano, contralto, ensemble de 2 instruments; manuscrit.

Souvenir d'une chanson d'amour : scène dramatique (inspirée de The Aristocratic Lover);. 1989; voix, piano, ensemble instruments et voix; manuscrit.

Orchestre
Quatre miniatures : 1973 (rév. 1975); manuscrit.

Prélude à l'infini : 1986; manuscrit.

Symphonie : 1988; manuscrit.

Musique de chambre
Concerto de chambre : 1974; flûte, clarinette, harmonium, piano, violon, violoncelle, contrebasse; manuscrit.

Dunes : 1974; flûte, piano; manuscrit.

Cinque Canzoni : 1976; 4 trombones, orgue; manuscrit.

Bonheur : 1978; flûte; manuscrit.

Conte : 1978 (rév. 1980); violon (alto), violoncelle; manuscrit.

Folioles I, II : 1979. 2 flûtes, quatuor à cordes; manuscrit.

Quatuor à cordes no 1 Offrandes : 1979; manuscrit.

Récit : 1979 (rév. 1981); violon; manuscrit.

Advaya : 1980; voix, piano; manuscrit.

Monodies rituelles : 1980; contrebasse; manuscrit.

Namo : 1980; saxophone alto; manuscrit.

Quatuor à cordes no 2« Trimurti » : 1980; manuscrit.

Quatre Méditations : 1980; violon; manuscrit.

RG (Rig) hymnes à Agni : 1980; violon; manuscrit.

Svastica : 1980; violon; manuscrit.

Danses de la pleine lune : 1983; flûte, guitare; manuscrit.

Ave Maria : 1991; voix et guitare.

Clair de lune à Pointe-Basse, Îles-de-la-Madeleine : 1991; mezzo-soprano; 2 ondes martenot et percussion.

O Salutaris : 1992; mezzo-soprano et orgue.

L'après (l'Infini) : 1993; flûte en sol, cor anglais, piano, percussion et violoncelle.

Sept dernières paroles du Christ en croix : baryton et orgue; 1993.

Chœur ou voix
Pâques (L. Yergeau) : 1976; narration; quintette de cuivres, orgue, percussion; manuscrit.

The Aristocratic Lover (inspirée d'une chanson de Kenneth Currie) : 1987; voix, piano (guitare), chorale, ensemble d'instruments; manuscrit.

« Alleluia » et « Ancres d'encre » (C. Cloutier) : 1989; voix, piano manuscrit.

Chemin de croix (M.L. Gatthas) : 1990; soprano, narrateur, orgue; manuscrit.

Clavier
Ode sur la mort d'un ami : 1969 (rév. 1988); orgue; manuscrit.

Sonate : 1973 (rév. 1979); piano-forte; manuscrit.

Deux Études : 1976; piano-forte; manuscrit.

Recueil : 1977; piano-forte; manuscrit.

Quatre petits préludes : 1978; piano-forte (clavecin ou orgue); manuscrit.

Trois nocturnes : 1979; piano-forte; manuscrit.

Adoro te : 1990; orgue.

Déploration (sur la mort de Notre-Seigneur-Jésus-Christ) : 1993; orgue; manuscrit.

Discographie

Solo Flûte : Claire Marchand flûte; 1999; Atma Classique 22175.

Bibliographie

Michelle PROULX : « Words about music », Music Canada, XXXII (Mai 1977).

Sylvain-Claude FILION : « Arseneault awaits recordings », Canadian Composer (printemps 1991).

« In Memoriam Raynald Arseneault » : Bulletin de LAUDM (L'Association des organistes du Diocèse de Montréal (printemps 1995).

Sylvain CARON : « Raynald Arseneault : une musique pour l'âme », Circuit, vol. VIII :1 (1997).