Les autoroutes les plus emblématiques du Canada ont toutes été construites au 20e siècle et au 21e siècle. Avant que la voiture ne devienne populaire, les bonnes routes étaient difficiles à trouver lorsqu’on sortait des villes. Aussi simples paraissent-elles, il est coûteux de construire et de maintenir des routes. Les routes rurales étaient également souvent dangereuses pour les voyageurs.
Les autoroutes modernes relient notre vaste pays. Quelques-unes d’entre elles se distinguent par leur longueur, leur origine ou leurs magnifiques paysages.
Transcanadienne
Lorsque deux hommes tentent de traverser le Canada en voiture en 1912, la première tentative de ce voyage, il n’existe pas encore de route ininterrompue entre North Bay en Ontario et Winnipeg. Au lieu de conduire à travers les États-Unis, ils chargent leur voiture sur des trains et des goélettes pour cette partie du parcours. Pour améliorer de tels voyages, le premier ministre Louis St-Laurent lance la construction de la route transcanadienne en 1949. Treize ans plus tard, la route ouvre en 1962 (bien qu’il faut attendre jusqu’en 1971 pour que certains tronçons soient terminés).
Aujourd’hui, la Transcanadienne est un système de voies routières reliant les dix provinces. Alors qu’elle fait actuellement 7821 km de longueur, un total d’environ 12 800 km porte cette désignation.
Autoroute Yellowhead
L’autoroute Yellowhead relie Winnipeg à Prince Rupert, en Colombie-Britannique. Maintenant considérée comme faisant partie du système routier de la Transcanadienne, l’autoroute Yellowhead est située plus au nord que la route transcanadienne d’origine. À l’ouest de Prince Rupert, l’autoroute continue vers Haida Gwaii, entre Skidegate et Masset.
L’autoroute porte le nom de col Yellowhead, qui se trouve dans les Rocheuses. Le col, quant à lui, porte le nom d’un trappeur métis-haudenosaunee appelé Pierre Bostonais. En 1819, Pierre Bostonais, surnommé Tête jaune (« yellow head » en anglais) pour sa chevelure blonde, a guidé un groupe d’hommes de la Compagnie de la Baie d’Hudson à travers la région.
Entre Prince Rupert et Prince George en Colombie-Britannique, l’autoroute est connue sous le nom de Route des larmes. Bordée par 23 Premières Nations, elle a été la scène de nombreux meurtres et de disparitions de femmes, pour la plupart des Autochtones.
Route de l’Alaska
Malgré son nom américain, la majeure partie de la route de l’Alaska se trouve au Canada. Pendant des décennies, les gouvernements américain et canadien planifient une autoroute, afin d’aider l’économie et l’armée du nord.
En 1941, le Japon bombarde la base navale de Pearl Harbor à Hawaï, entrainant les États-Unis dans la Deuxième Guerre mondiale. Des bases militaires sont construites en Alaska, y compris dans l’archipel des îles Aléoutiennes. Afin de faciliter le transport d’approvisionnements et de pouvoir mieux défendre la région, les États-Unis décident de construire l’autoroute, d’en couvrir la totalité des coûts, et d’en céder ensuite la propriété au Canada après la guerre.
Route Dempster
La part de Klondike Corner au Yukon, et elle s’étend sur 740 km jusqu’à Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest.
Cette route panoramique passe à travers les parcs territoriaux Tombstone et Nitainlaii, elle traverse une ligne continentale, et se rend dans le cercle arctique. Les communautés se trouvant le long de la route incluent Fort McPherson et Tsiigehtchic. Les terres sont le territoire traditionnel des Vuntut Gwich’in et Tetlit Gwich’in.
Route Inuvik-Tuktoyaktuk
La route Inuvik-Tuktoyaktuk (officiellement connue sous le nom Route 10 des Territoires du Nord-Ouest) est une extension de la route Dempster et la première route vers l’océan Arctique qui est praticable en toutes saisons. Jusqu’à son ouverture en 2017, on pouvait avoir accès à Tuktoyaktuk par voie aérienne durant les mois d’été, et par route de glace durant l’hiver.
La route est construite sur le pergélisol, qui est en train de fondre en raison du changement climatique. Ceci endommage la route. Par conséquent, les scientifiques utilisent le corridor pour effectuer des recherches sur les effets de l’infrastructure sur le pergélisol.
Autoroute Sea-to-Sky
Si vous avez regardé les Jeux olympiques d’hiver de 2010 qui ont eu lieu à Vancouver et à Whistler, ce nom vous est peut-être familier. L’autoroute Sea-to-Sky est une portion de l’autoroute provinciale 99 de la Colombie-Britannique qui relie West Vancouver à Lillooet. La partie de l’autoroute Sea-to-Sky est la seule route qui permet de se rendre de Vancouver à Whistler.
Bien qu’un journal britannique l’ait décrite comme étant l’une des cinq meilleures routes de voyage au monde, le Comité international olympique était inquiet des fréquentes collisions le long de « l’autoroute de la mort ». En préparation pour les Jeux, la Colombie-Britannique vise donc à éliminer toutes les courbes sans visibilité sur cette route. Ceci requiert de faire exploser les roches des falaises et de passer à travers des zones humides fragiles, des changements qui font l’objet de protestations. Ces changements ont lieu au coût de 600 millions de dollars.
Autoroute Queen Elizabeth
Ouverte en 1939, l’autoroute Queen Elizabeth, ou QEW, fait ses débuts sous le nom de « Middle Road ». Elle est d’abord nommée ainsi parce qu’elle est située entre le chemin Lakeshore et la rue Dundas de Toronto. Durant la crise des années 1930, le gouvernement provincial embauche des ouvriers au chômage pour élargir Middle Road afin de créer plus d’espace pour la circulation croissante.
En 1934, quelques années après l’élargissement de la route, sa conception est modifiée par le nouveau gouvernement. La nouvelle conception en fait la première autoroute d’Amérique du Nord à voies séparées entre deux villes. Elle est également la première autoroute à avoir un échangeur en trèfle au Canada. Ce modèle permet à l’autoroute de traverser une route sans entraver ou arrêter tout passage, tout en permettant aux automobilistes d’entrer ou de sortir de l’autoroute ou de changer de direction.
La QEW n’est pas nommée en l’honneur de la reine Elizabeth, qui n’avait que 13 ans à l’époque de son ouverture. Au lieu, elle est nommée en l’honneur de la mère de la reine. Aujourd’hui, l’autoroute s’étend de l’autoroute Gardiner à Toronto jusqu’au pont Peace de Fort Erie, à la frontière du Canada et des États-Unis.
Autoroute 401
L’autoroute 401 s’étend de Windsor en Ontario jusqu’à la frontière du Québec, un peu après la ville de Cornwall. En 2016, le tronçon d’un kilomètre situé près de l’aéroport international Pearson est la portion la plus achalandée, avec une moyenne de 400 700 voitures qui y transitent chaque jour. Certains affirment que cette portion de 18 voies de largeur est le tronçon d’autoroute le plus achalandé du monde.
Route translabradorienne
Ensemble, deux des routes principales du Labrador forment la route translabradorienne. Les deux extrémités commencent près de la frontière du Québec, à Labrador City et à L’Anse-au-Clair, et toutes deux se rendent à Happy Valley-Goose Bay.
Autrefois sinueuse et non pavée, la route avait la réputation d’être dangereuse. Certaines compagnies de location de voitures interdisaient même l’utilisation de cette route. Le pavage étant maintenant presque terminé, on affirme que les conditions de la route sont beaucoup plus fiables.
La province a commencé à appeler cette route Expedition 51. Les arrêts le long de la route comprennent le site archéologique de Red Bay, et les chutes Churchill.
Piste Cabot
Cette boucle autour de l’île du Cap-Breton ouvre en 1932, et relie les villages éloignés des pêcheurs de la Nouvelle-Écosse. Le nom est donné en l’honneur de l’explorateur italien John Cabot, qui a dirigé la première rencontre enregistrée des Européens avec les peuples micmacs de l’île du Cap-Breton, en 1497.
Autoroute des héros
Les soldats canadiens qui meurent au combat sont conduits le long d’un tronçon de 170 km de l’autoroute 401 en Ontario, de la base des Forces canadiennes Trenton jusqu’à Toronto, lorsque leur dépouille revient au pays. En 2002, les résidents de la ville de Cobourg commencent à draper des drapeaux sur les viaducs au-dessus de l’autoroute pour honorer les cortèges qui passent. L’idée se propage à d’autres communautés et la route est désignée Autoroute des héros.
Ce nom et cette tradition s’appliquent maintenant à sept autres tronçons de la Transcanadienne; en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard, et à Terre-Neuve-et-Labrador. On trouve également trois autres autoroutes des héros sur l’autoroute 1 des Territoires du Nord-Ouest, sur l’autoroute 20 du Québec, et sur la route 111 (Circumferential Highway) de Halifax.