Les fleuves et les rivières occupent une place de choix dans l’histoire et l’héritage culturel du Canada. Principales voies de communication utilisées par les peuples autochtones et les premiers colons européens, ces cours d’eau reliaient les différentes régions du pays avant l’arrivée des chemins de fer et autres moyens de transport. Ils représentent aussi depuis des millénaires une importante source d’eau, de nourriture et d’activités de plaisance. Voici la liste des dix plus longs fleuves et rivières du Canada. Les longueurs indiquées sont celles de la totalité de leur parcours, et non seulement des parties qui se trouvent en territoire canadien. De même, la longueur citée est la longueur du cours principal de la rivière et n’inclut pas les affluents.
1. Fleuve Yukon : 3 185 km
Au Canada, le fleuve Yukon et son cours supérieur traversent les territoires des Tr’ondëk Hwëch’in, des Tutchonis, des Tagish et des Tlingits. Le fleuve est un élément central de leur univers culturel. Le cycle du héros Athapaskan Tachokaii (« le voyageur ») raconte la création du fleuve et du temps lui-même. Selon ces récits, le canot d’écorce de bouleau a été créé sur les berges du fleuve, là où il s’élargit pour former la partie sud du lac Laberge. Outre le canot, les peuples autochtones parcouraient aussi le fleuve sur des bateaux en peau d’orignal et des radeaux capables de transporter toute une maisonnée.
2. Fleuve Columbia : 2 000 km
D’abord baptisé « Rio de San Roque » par des explorateurs espagnols, le fleuve est renommé en 1792 par le négociant de fourrures bostonien Robert Gray, qui lui donne le nom de son navire, le Columbia. Le cours supérieur du fleuve Columbia traverse le territoire traditionnel des Ktunaxa; la partie qui entoure le lac Kinbasket et Revelstoke, celui des Secwepemc; et la partie située entre Revelstoke et le bassin intérieur du Columbia, celui des Sinixt (voir Salish du continent).
3. Rivière de la Paix : 1 923 km
La rivière de la Paix est un des principaux affluents du réseau du fleuve Mackenzie. Le nom de la rivière évoque un traité de paix entre belligérants cris et Dane-zaa (Castors), conclu vers 1781 à Peace Point, dans la partie inférieure de la rivière. Le nom Dane-Zaa de la rivière est Unchaga, qui signifie « grosse rivière », et le nom cri de l’établissement qui s’y trouve est Sâkitawâhk.
4. Fleuve Mackenzie : 1 738 km
Le cours principal du fleuve Mackenzie est long de 1 738 km, tandis que l’ensemble du réseau fluvial s’étend sur 4 241 km. Deh Cho, le nom déné du fleuve Mackenzie, signifie littéralement « grosse rivière ». Son nom Inuvialuktun, Kuukpak, signifie « grande rivière » et son nom Gwich’in, Nagwichoonjik, signifie « rivière traversant un grand pays ». Chacun de ces noms souligne l’importance du fleuve dans son paysage. Son nom anglais vient d’Alexander Mackenzie, le premier Européen à avoir parcouru le fleuve jusqu’à son embouchure, en 1789.
5. Rivière Churchill : 1 609 km
Cette rivière porte depuis 1686 le nom de John Churchill, premier duc de Marlborough et gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson de 1685 à 1691. Les Cris l’appelaient Missinipi, qui signifie « grandes eaux » ou « grosses eaux ». La rivière Churchill trouve sa source dans le lac Churchill, dans le nord-ouest de la Saskatchewan, et s’écoule vers le sud-est, l’est et le nord-est pour se jeter dans la Baie d’Hudson à Churchill, au Manitoba.
6. Rivière Athabasca : 1 538 km
La rivière Athabasca est la plus longue rivière de l’Alberta. Les 168 premiers kilomètres (situés dans le parc national Jasper) sont désignés comme rivière du patrimoine canadien. En tant qu’affluent du fleuve Mackenzie, l’eau qui coule sur la rivière Athabasca finit par se déverser dans l’océan Arctique. La rivière Athabasca est soumise à de nombreux facteurs de stress environnementaux, notamment la foresterie, l’agriculture, les usines de pâtes et papiers et l’exploitation des gisements de sables bitumineux.
7. Rivière Saskatchewan Sud : 1 392 km
La rivière Saskatchewan Sud est une source d’eau très utilisée dans le sud de l’Alberta et la Saskatchewan. Elle est un important affluent de la rivière Saskatchewan, qui se déverse dans la baie d’Hudson. La rivière Saskatchewan Sud traverse une région très agricole et est sujette à des inondations et des sécheresses périodiques. Les prélèvements d’eau dans le bassin de la rivière Saskatchewan Sud sont plus importants que dans tout autre bassin de rivière au Canada. Aucun nouveau permis de prélèvement d’eau dans le bassin n’a été accordé par l’Alberta depuis 2006.
8. Fleuve Fraser : 1 375 km
Le fleuve Fraser est le plus long cours d’eau se trouvant entièrement en Colombie-Britannique. Il prend sa source à l’ouest des Rocheuses, dans le parc provincial du Mont-Robson, et se jette dans le détroit de Georgia à Vancouver. Baptisé en l’honneur de Simon Fraser, le fleuve était une voie de communication et une source de nourriture pour les peuples autochtones de la région bien longtemps avant que Simon Fraser ne l’emprunte. En 1858, on a découvert de l’or dans ses bancs de sable au sud de Yale, ce qui a déclenché la ruée vers l’or du fleuve Fraser.
9. Rivière Saskatchewan Nord : 1 287 km
La rivière Saskatchewan Nord s’écoule depuis les cours d’eau des Rocheuses, dominées par le sapin alpin, l’épinette d’Engelmann et le pin tordu, jusqu’aux contreforts des montagnes, traversant les forêts-parcs à trembles où l’on retrouve le peuplier baumier et une grande variété d’arbustes et d’herbacées. Une grande partie du bassin de la rivière est utilisée pour l’agriculture, principalement les céréales. La qualité de l’eau de la rivière Saskatchewan Nord est meilleure dans le cours supérieur et se détériore en aval sous l’effet cumulé des activités humaines dans le bassin, particulièrement l’agriculture et l’urbanisation.
10. Rivière des Outaouais : 1 271 km
La rivière des Outaouais est le principal affluent du fleuve Saint-Laurent. Commençant dans les Laurentides, elle coule vers l’ouest avant de bifurquer vers le sud-est pour former une partie de la frontière entre l’Ontario et le Québec. Elle draine une superficie deux fois plus grande que celle du Nouveau-Brunswick. Territoire traditionnel du peuple algonquin, voie de communication essentielle pour la traite des fourrures et site d’un boom forestier au 19e siècle, la rivière des Outaouais a joué un rôle important dans l’histoire et l’économie du Canada.