Baldry, Long John
« Long » John (William) Baldry. Chanteur, guitariste, auteur-compositeur (East Haddon, Angleterre, 12 janv. 1941, naturalisé Canadien en 1980 - Vancouver, 21 juill. 2005). Surnommé « Long » John en raison de sa grande taille (deux mètres) et de sa silhouette élancée, John Baldry est l'un des initiateurs du mouvement du blues britannique, bien que pendant plusieurs années, il ne fut pas reconnu commercialement. Déjà pendant son enfance, il affiche des goûts musicaux variés et sophistiqués. Il chante dans la chorale de l'église et écoute de la musique classique, du folklore anglais, du Dixieland jazz et du blues américain. À l'âge de 12 ans, il fonde une société de jazz et de blues à l'école. Imitant ses idoles, Big Bill Broonzy, Muddy Waters et Lead Belly, Baldry apprend la guitare en autodidacte au début de l'adolescence et il peaufine cette voix profonde et enrouée qui est devenue sa signature. À 16 ans, il s'inscrit au Hornsey College of Art et travaille en design graphique (autour de 1957 jusqu'à 1960) tout en donnant des spectacles solos en soirée. À la fin des années 1950, il fait ses débuts à la radio de la BBC et, de 1957 à 1961, il joue dans des groupes de jazz et participe à des tournées avec le Bob Cort Skiffle Group et le chanteur de folk, Ramblin' Jack Elliot.
Collaborations de 1962 à 1966
John Baldry fait sa première percée importante avec Alexis Korner's Blues Incorporated, qui comprenait Charlie Watts et Mick Jagger. Avec le groupe, il joue dans les clubs Ealing Jazz et Marquee. En 1962, il produit le premier album de blues électrique britannique, R&B from the Marquee (ACL 1130 Decca). La même année, il joue avec le Horace Silver Quintet, en Allemagne, avant de se joindre aux Cyril Davies' R&B All Stars, en 1963. Brièvement après le décès de Davies, en 1964, Baldry dirige les All Stars. Par la suite, il reforme le groupe sous le nom de Hoochie Coochie Men avec Rod Stewart. Le groupe réalise un album, Long John's Blues (ULP 1081 United Artists), en 1964. En 1965, Baldry forme le populaire groupe de rhythm and blues Steampacket avec Stewart, Julie Driscoll, Brian Auger, Mickey Waller et Vince Briggs. À la suite de la dissolution du groupe, en 1966, il dirige Bluesology, dont le pianiste est Reggie Dwight, devenu plus tard Elton John.
Carrière solo 1967-1979
En 1967, John Baldry abandonne provisoirement le blues et lance la ballade « Let the Heartaches Begin » qui se retrouve en tête du palmarès populaire. Un album du même nom, mais qui ne connaît pas le même succès, est produit en 1968 (NPL 18208 Pye Records); il est suivi par le succès de la chanson thème des Olympiques « Mexico ». De retour à ses racines musicales, Baldry réalise l'album blues-rock It Ain't Easy (WS 1921 Warner Bros, 1971), produit conjointement avec Rod Stewart et Elton John. L'album, qui contient la chanson « Don't Try to Lay No Boogie Woogie on the King of Rock 'n' Roll », connaît beaucoup de succès aux États-Unis, mais ne rejoint pas le public du Royaume-Uni. Les albums suivants de Baldry, Everything Stops for Tea (WB 46 160 Warner Bros, 1972) (également produit par Stewart et John) et Good to Be Alive (GML 1005 Casablanca Records, 1973), sont considérés comme excellents du point de vue artistique, mais connaissent des ventes décevantes. Ses combats contre l'alcoolisme, la dépression et les problèmes financiers provoquent son hospitalisation en 1976 et, en 1979, il est de retour avec la production Baldry's Out! (ST 6459 Capitol-EMI). Son simple « You've Lost that Lovin' Feelin » connaît peu de succès au Canada, aux États-Unis et en Australie.
Au Canada
À la fin des années 1970, John Baldry s'installe au Canada; il vit à Dundas, en Ontario, de 1980 à 1984. Il joue dans des clubs de Toronto et enregistre l'album Long John Baldry (SW 17038 Capitol-EMI, 1980) en compagnie de Bob et Daniel Lanois avant d'élire domicile à Vancouver, en 1985. Au début des années 1990, Baldry fait des représentations régulières dans les festivals de folklore au Canada et aux États-Unis, et il prête sa voix aux séries animées « Nilus the Sandman » (1991) et « The Adventures of Sonic the Hedgehog » (1993). De 1991 à 2001, il produit trois albums avec Stony Plain Records. Un de ces albums, Right to Sing the Blues (SPCD 1232, 1996), lui vaut un prix Juno en 1997. La même année, John Baldry reçoit le Toronto Blues Society's Maple Blues Award pour l'ensemble de sa carrière et, en 1998, il est en nomination pour un Grammy pour sa narration dans l'enregistrement de Disney, The Original Story of Winnie the Pooh (Walt Disney Records, 1997).
Le documentaire Long John Baldry: In the Shadow of the Blues (Soapbox Productions) est diffusé sur Bravo! Canada en 2007.
Discographie solo (sélection)
Looking at Long John : 1966; ULP 1146 United Artists.
Wait For Me : 1969; NSPL 18366 Pye Records.
Rock with the Best : 1982; ST 6490 Capitol-EMI Canada.
Silent Treatment : 1986; ML 0001 Musicline Records.
It Still Ain't Easy : 1991; SPCD 1163 Stony Plain Records.
A Thrill's A Thrill: The Canadian Years : 1995; S22Z 29609 EMI Music Canada.
Live: Long John Baldry Trio : 2000; SPCD 1268 Stony Plain Records.
Remembering Leadbelly : 2001; SPCD 1275 Stony Plain Records.
Bibliographie
Irwin STAMBLER, dir., « John Baldry », The Encyclopedia of Pop, Rock, and Soul (New York, 1989).
Colin LARKIN, dir., « Long John Baldry », The Encyclopedia of Popular Music (3e éd.), I (Londres, 1998).
Holly GEORGE-WARREN et Particia ROMANOWSKI, dir., « John Baldry », The Rolling Stone Encyclopedia of Rock and Roll (3e éd.) (New York, 2001).
Paul MEYERS, « It Ain't Easy: Long John Baldry and the Birth of the British Blues » (Vancouver, 2007).