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Barkerville

Barkerville est une ville dynamique et restaurée de la ruée vers l'or, située dans la région intérieure de la Colombie-Britannique. Chaque été, des visiteurs du monde entier découvrent la riche histoire de la ville, notamment la Ruée vers l'or de Cariboo et l'exploitation de l'or qui y est faite par la suite. 

Les bâtiments historiques de la ville, dont 100 sont d'origine et 21 reconstruits, ainsi qu'une vaste collection d'artefacts et de documents historiques racontant l'évolution de la communauté et de la région de Cariboo, et ce, de l'exploitation de placers de l'époque de la ruée vers l'or à la prospection de gisements filoniens et de dépôts placériens. En 1923, Barkerville est déclaré lieu historique national en reconnaissance de l'importance de son rôle dans le développement de la Colombie-Britannique et du Canada. En 1958, à l'occasion des célébrations du centenaire de la Colombie-Britannique, le gouvernement provincial annonce que Barkerville est désormais un lieu patrimonial provincial. Cette ville est aujourd'hui le lieu historique le plus visité de l'Ouest canadien.

Barker, Billy
Barkerville
Barkerville

Une ville en plein essor

La fièvre de la Ruée vers l'or du fleuve Fraser attire des milliers de mineurs en quête du « gros filon » en amont des systèmes hydrographiques de la Colombie-Britannique. Cette frénésie amène des prospecteurs au nord jusqu'à Keithley Creek, à Quesnelle Forks et, à partir de 1861, à Richfield en bordure du ruisseau Williams. En 1862, William « Billy » Barker enregistre une concession minière située en aval de Richfield. Une quantité d'or d'une valeur de 650 000 $ (de 16 $ à 21 $ l'once troy) est extraite de cette concession jusqu'en 1895. La découverte de ce gisement par Barker se traduit par l'extraction de plus de 5 millions d'onces d'or dans le district aurifère de Cariboo. La « Cariboo Wagon Road » (voir Route Cariboo), dont la construction est achevée en 1865, est la principale voix de transport pour les gens en quête de fortune et les marchandises. Cette route ouvre alors la voie vers la région intérieure de la Colombie-Britannique.

Barkerville, qui est en plein essor à cette époque, se développe autour de la concession de Barker. On y trouve un méli-mélo de cabanes en rondins à fausse façade sur pilotis construites le long de rues boueuses bordées de commerces de tous genres qui tirent profit des revenus des mineurs en leur offrant les produits et les services dont ils ont besoin. Williams Creek est parsemée d'hôtels, de restaurants, de magasins, de salles de danse, de saloons, de salles de billard, de salles de quilles et de maisons de jeu. Des églises, des salles de théâtre et des bibliothèques, ainsi que le Cambrian Hall, le Chee Kung Tong (bâtiment désigné lieu historique national en 2008), le Mechanics Institute, et le corps de sapeurs pompiers de Williams Creek Fire Brigade sont construits pour répondre aux besoins des résidents. Barkerville est entièrement rasée par un incendie le 16 septembre 1868, mais est très vite reconstruite, cette fois de façon plus structurée et avec des rues plus larges.

Des gens du monde entier se rendent au « ruisseau ». La cohue initiale de mineurs, dont la plupart viennent de la Californie, se calme après l'arrivée de forces de l'ordre britanniques, l'application d'un système judiciaire adéquat et la venue de nouveaux arrivants de l'Est du Canada. Les chinois de Guangdong venus travailler dans les mines d'or comptent pour la moitié des 5000 habitants de la région dans les années 1880. Des gens des Premières Nations (Tsimshian, Haïda, Salish de la région intérieure de Lillooet et Porteurs) travaillent également dans la région. Les noirs en quête de liberté et d'une nouvelle vie, les Mexicains, les Australiens et les Européens confèrent désormais à Barkerville un caractère cosmopolite.

Héritage de l'exploitation de l'or

Après la ruée initiale de mineurs, qui travaillent principalement à l'exploitation des gisements d'or, le niveau d'activité dans ce domaine influe grandement sur le nombre d'habitants de Barkerville. Dans les années 1870, la ruée vers les exploitations filoniennes connaît une fin abrupte due à un manque de capitaux et à des difficultés d'ordre technique. La ville connaît un regain d'activité dans les années 1890 quand de vastes opérations d'abattage hydraulique voient le jour, mais ce type d'opération est considérablement ralenti pendant la Première Guerre mondiale. Le gisement de placer, qui suscite un regain d'intérêt à la fin des années 1920, est éclipsé par l'exploitation filonienne dans les années 1930, décennie pendant laquelle la population totale des localités de Barkerville, Wells et Stanley atteint un sommet de 5800 habitants. Le ralentissement des opérations d'exploitation des gisements aurifères canadiens pendant la Deuxième Guerre mondiale incite la population locale à quitter la région, et ce, jusqu'à la fin des années 1990. À cette époque, la ville ne compte plus que 250 habitants. Le dernier résident à temps plein de Barkerville meurt en 1979. De nos jours, du personnel de préservation, de développement et des guides touristiques y travaillent toute l'année. Les exploitations de placers et de gisements filoniens à Barkerville et dans sa région témoignent à la fois du passé et de l'avenir de cette localité.

En savoir plus // Les ruées vers l'or