Les Sahtu
Got’ine (également appelés Sahtúot’ine, Sahtugotine et Dénés du Grand lac de l’Ours)
sont des Dénés qui vivent autour du Grand lac de l’Ours, dans les Territoires du Nord‑Ouest. Ils sont installés à Déline, bénéficiant d’une autonomie gouvernementale, depuis 2016. (Voir
également Peuples autochtones au Canada.)
Territoire traditionnel
Les Sahtu
Got’ine vivent autour du Grand lac de l’Ours
, dans les Territoires du Nord‑Ouest
. Leur établissement est situé à
Déline (anciennement Fort Franklin), à l’extrémité
ouest du lac. Déline, qui signifie « là où l’eau coule », bénéficie
de l’autonomie gouvernementale
, depuis 2016.
Vie traditionnelle
Historiquement,
diverses petites bandes
de Dénés
, notamment les Lièvres (K’asho Got’ine)
, les Tlicho (Dogrib)
et les Esclaves
, exploitent les ressources offertes
par le Grand lac de l’Ours
, chassant le caribou
et pêchant sur ses rivages et ses
affluents. Parfois les Inuits
, ennemis traditionnels des Dénés, s’approchent
de la région nord‑ouest du lac, à la poursuite des caribous. Il arrive que ces
contacts débouchent sur un conflit. Cependant, d’une manière générale, les deux
groupes s’évitent et l’hostilité régnant entre eux se réduit progressivement au
cours de la période historique.
Déline
, sur la baie Keith, à proximité de
l’embouchure de la rivière Great Bear, se trouve non loin de l’un des rares
sites de pêche ouverts toute l’année à cette latitude. Il s’agit, à l’évidence,
d’un lieu idéal pour que des voisins entretenant des liens amicaux puissent
profiter ensemble de ressources fiables et se mélanger, dans le cadre d’échanges
sociaux.
Histoire économique
Avec l’avènement
de la traite des fourrures
, et un poste commercial
occasionnellement actif depuis 1804, les contacts entre les groupes autochtones
de la région se multiplient. Au
cours du 19e siècle et au début du 20e siècle,
ces groupes commencent progressivement à se considérer comme appartenant
collectivement à une entité plus grande, les « habitants du lac de l’Ours ».
En 1930,
on découvre de l’uranium
et de l’argent
, à l’extrémité est du Grand lac de l’Ours
. Au cours des années 1940, l’exploitation
de l’uranium permet aux Sahtu Got’ine de participer quelque peu à l’économie
canadienne; toutefois, dans les années 1950, cet apport devient très
limité. Les Dénés du Sahtu estiment que cette dernière activité est à l’origine
de nombreux décès au sein de leur peuple. Toute exploitation minière cesse dans
la région, en 1981, avec la fermeture d’une mine d’argent. Comme leurs
ancêtres le font depuis des milliers d’années, les habitants de la région
vivent principalement de la chasse
, de la pêche et du piégeage.
Culture et langue
Les Sahtu
Got’ine ont une culture riche et dynamique. Les Dénés
, à l’instar de nombreux peuples autochtones
, accordent une grande importance à
la solidité du lien entretenu avec la terre, aux récits oraux et aux
connaissances traditionnelles. Déline
est devenu un lieu important pour
les rassemblements culturels, spirituels et sociaux.
Les Sahtu
Got’ine parlent un dialecte esclave du Nord appelé sahtúot’ine.
Le sahtúot’ine est une langue dénée (ou athabascane), qui est également l’une
des langues officielles du gouvernement Got’ine de Déline. (Voir aussi Langues autochtones au Canada
.)
Revendications
territoriales et autonomie gouvernementale
En juillet 1993,
les Dénés et les Métis
du Sahtu approuvent, à une
écrasante majorité, une entente sur les revendications territoriales
globales
,
négociée avec les gouvernements territorial
et fédéral
. Les Dénés et les Métis du Sahtu
reçoivent un titre autochtone
sur 41 437 km2
de terres, un paiement de 75 millions de dollars, des droits de
chasse et de pêche sur le territoire et une garantie de consultation des Dénés
sur certaines questions comme l’utilisation
des terres et les ressources dans la région de peuplement.
Le 1er septembre 2016,
les Dénés de Déline (bénéficiaires de la revendication territoriale du Sahtu)
obtiennent le droit à l’autonomie gouvernementale
. Le gouvernement Go’tine de Déline
devient le premier gouvernement des Territoires du Nord‑Ouest
à fonctionner suivant le principe
de l’autonomie gouvernementale autochtone
.