Blake Desjarlais, homme politique (né le 29 décembre 1993 à l’établissement métis de Fishing Lake en Alberta). Blake Desjarlais est le député fédéral qui représente la circonscription d’Edmonton Griesbach pour le Nouveau Parti démocratique (NPD). Après avoir été élu en septembre 2021, le Métis Blake Desjarlais est devenu le premier député de l’histoire du Canada à s’identifier ouvertement comme bispirituel. Il est actuellement le seul député autochtone de l’Alberta.

Jeunesse
Blake Desjarlais grandit dans la pauvreté à l’établissement métis de Fishing Lake, dans l’est de l’Alberta. (Voir aussi Histoire des établissements métis au Canada.) Sa mère, une survivante de la rafle des années soixante, vit à Edmonton. Lorsque Blake a 12 ans, son père, qui est charpentier, meurt dans un accident du travail. Sa tante Grace devient finalement la principale responsable de lui.
« Les Canadiens prennent pour acquis l’immense richesse, les privilèges et les droits que nous avons au Canada, mais la réalité est que ce n’est pas tout le monde qui en bénéficie », déclare Blake Desjarlais lors d’une entrevue. « C’est ce qui m’a poussé à me lancer en politique; comprendre pourquoi certaines personnes en bénéficiaient alors que d’autres n’en avaient pas. Pourquoi est-ce que les villes et les villages avaient de l’eau potable alors que les réserves et les colonies métisses n’en avaient pas? Pourquoi le taux de chômage était-il si disproportionnellement élevé dans les communautés autochtones? »
Éducation
Après ses études secondaires, Blake Desjarlais fréquente l’Université MacEwan à Edmonton. Au départ, il veut obtenir un diplôme en architecture. Cependant, il est confronté à un comportement discriminatoire intense, dont une menace de mort à caractère raciste, alors il quitte l’endroit et s’inscrit éventuellement à l’Université de Victoria. À cette université, il se concentre sur la politique canadienne et les études autochtones.
Débuts de carrière
Après avoir obtenu son diplôme, Blake Desjarlais se trouve du travail au Métis Settlements General Council. Comme il parle couramment le cri, il devient le directeur des affaires publiques et nationales de l’organisme en 2016. À ce poste, il contribue aux négociations sur des questions comme les droits de récolte pour les Métis. Ce travail permet à Blake Desjarlais d’entrer en contact avec le gouvernement de Rachel Notley à Edmonton, ainsi qu’avec le gouvernement de Justin Trudeau à Ottawa.
Carrière politique
Lors des élections fédérales de 2021, Blake Desjarlais se présente comme candidat du NPD dans la circonscription d’Edmonton Griesbach. Malgré ses appréhensions face à la politique fédérale, sa frustration à l’égard du gouvernement libéral à Ottawa le motive à s’impliquer. « Travailler avec les libéraux, c’est tellement lent. On parle beaucoup, mais on agit très peu », explique-t-il en entrevue. « La réalité, c’est que les peuples autochtones ne peuvent pas attendre. Cela fait 150 ans que nous attendons que nos droits constitutionnels soient respectés. »
Lors des élections fédérales précédentes, l’Alberta a résolument penché en faveur des conservateurs. Le député conservateur sortant d’Edmonton Griesbach, Kerry Diotte, est en poste depuis 2015 et a précédemment siégé au conseil municipal. Blake Desjarlais est relativement inconnu. Certains le considèrent comme un candidat risqué et inexpérimenté. Mais Blake Desjarlais connait quelqu’un qui a déjà mené une campagne efficace contre Kerry Diotte; Janis Irwin, députée d’Edmonton et ardente défenseuse des droits des personnes 2SLGBTQ+. Blake Desjarlais critique particulièrement Kerry Diotte pour avoir voté contre un projet de loi qui vise à interdire la thérapie de conversion, une mesure qui est presque assurément impopulaire au sein de la communauté queer grandissante d’Edmonton Griesbach.
Lors des élections du 20 septembre, Blake Desjarlais remporte 40,5 % des voix, tandis que Kerry Diotte en obtient 37,1 %.
Député (2021–)
Au Parlement, Blake Desjarlais travaille au sein du cabinet fantôme (voir Député d’arrière-ban) en tant que porte-parole du NPD en matière de logement autochtone. Il copréside également le caucus parlementaire de la fierté.
(Voir aussi Droits des 2SLGBTQ+ au Canada; Bispiritualité; Culture queer.)