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Industrie du bois

Au Canada, les entreprises qui composent l’industrie du bois convertissent les billes de bois en divers produits allant du bois d’œuvre aux copeaux de bois.
Douglas taxifolié
Douglas taxifolié représenté avec ses fleurs mâles (en bas à gauche), ses fleurs femelles (en haut à gauche) et ses cônes (illustration de Claire Tremblay).
7197013 \u00a9 Timothy Epp | Dreamstime.com
Mélèze taricin
Le mélèze taricin, appelé également tamarac, avec ses jeunes fruits et ses cônes à maturité (illustration de Claire Tremblay).
15803579 \u00a9 Howard Sandler | Dreamstime.com
Bouleau à papier
Il s'agit du bouleau que les peuples autochtones ont tellement apprécié pour la fabrication des canots et des ustensiles. Représenté avec ses cônes et ses fleurs (illustration de Claire Tremblay).

Au Canada, les entreprises qui composent l’industrie du bois convertissent les billes de bois en divers produits allant du bois d’œuvre aux copeaux de bois. Le bois de conifère alimente la plupart des fabricants de cette industrie et provient principalement des arbres de la Colombie-Britannique. Le reste de l’industrie utilise le bois des feuillus (arbres à feuilles caduques, par exemple les bouleaux, les érables et les chênes) qui se rencontrent principalement dans le Sud de l’Ontario et du Québec et dans les Maritimes. L’Alberta produit un grand nombre de trembles et de peupliers, également des feuillus, mais leur bois est techniquement plus tendre que celui des autres feuillus. (Voir aussi Industrie des pâtes et papier; Histoire du commerce du bois; Exploitation forestière; Foresterie.)

Produits

Les produits de l’industrie du bois sont le bois d’œuvre, le bois de placage, le contreplaqué, les panneaux de particules, les panneaux de particules orientées (aussi appelés panneaux d’agglomérés, ou panneaux gaufrés), les pastilles de bois densifié, et les bois composites (ou bois d’ingénierie). Ces produits sont fabriqués à l’aide de procédés mécaniques tels que le sciage, le déroulage, la coupe en tranche ou le déchiquetage.

Cette fabrication s’accompagne de la production de sous-produits : des copeaux de bois, de la sciure et des rognures. Par ailleurs, on s’intéresse de plus en plus aux produits chimiques et aux combustibles qui peuvent être extraits du bois. Parmi tous ces produits, le bois d’œuvre reste le plus important en terme de valeur marchande et de volume produit.

Essences et production régionale

Au Canada, les principaux résineux utilisés pour le bois d’œuvre (tendre) sont l’épinette, le pin, la pruche, le douglas taxifolié, le mélèze et le thuya géant, tandis que les feuillus les plus importants sont le bouleau, l’érable et le chêne. La Colombie-Britannique produit environ les deux tiers du bois débité de résineux et la majeure partie du contreplaqué de résineux est donc principalement fabriquée dans cette province. Le bois d’œuvre et le contreplaqué fait de bois de feuillus sont fabriqués en Ontario et au Québec, tandis que les panneaux de particules orientées sont assemblés partout au Canada où il est possible d’avoir accès au bois de tremble et de peuplier.

Commerce

La plus grande partie du bois d'œuvre produit au Canada est exportée et moins de 40 % est utilisé dans le pays. Depuis le milieu du XIXe siècle, les États-Unis sont les premiers acheteurs du bois d'œuvre canadien. Depuis la même époque, et de façon plus marquée depuis les années 1980, les producteurs canadiens de bois d’œuvre sont cependant visés par une série de taxes et de restrictions imposées par le gouvernement américain qui cherche à protéger les producteurs de bois d'œuvre américains contre la concurrence canadienne. Il en est résulté un conflit commercial qui traîne depuis longtemps et qui a été ponctué par des ententes qui n’ont pas permis de résoudre le problème (voir Litige sur le bois d’œuvre). Les producteurs canadiens de bois d'œuvre se sont donc efforcés de diminuer leur dépendance vis-à-vis du marché américain et y sont d’ailleurs parvenus avec succès. Si l’Union européenne et le Japon sont d’importants clients pour le bois d'œuvre canadien depuis plusieurs décennies, c’est la Chine qui augmente sa consommation de manière exponentielle depuis le début des années 1990, en particulier pour le bois d'œuvre produit en Colombie-Britannique. La tendance est similaire pour l’Inde et la Corée qui sont aujourd’hui d’importants clients pour le bois d’œuvre canadien.

Sur la période qui couvre approximativement les cinquante dernières années, le nombre des grandes scieries a diminué de manière importante au Canada. Même si cette attrition est le résultat d’une tendance à la mise en œuvre d’usines plus grandes et plus efficaces, d’autres facteurs interviennent. On peut citer la récession économique, qui débute en 2008, la réduction continue de la taille de l’industrie canadienne des journaux et la diminution du volume de bois rond auquel peuvent avoir accès les producteurs de bois d’œuvre à cause de règlements environnementaux de plus en plus stricts.

Fabrication du bois d'œuvre et du contreplaqué

Procédé général

L’écorçage mécanique ou hydraulique est la première étape de la conversion d’une bille de sciage en bois d'œuvre. Dans les usines conventionnelles, les grosses billes sont placées sur un chariot mobile et découpées par une scie à ruban ou une scie circulaire. Chaque passage produit une planche qui est généralement retravaillée à l'aide de déligneuses, de refendeuses-dosseuses et d'équarrisseuses.

Dans les scieries alimentées par de petites billes, la première machine utilisée est l'équarrisseuse-déchiqueteuse munie de scies, ou un ensemble de scies à rubans ou circulaires, conçues pour couper plus de 100 m de bois à la minute. Environ les trois quarts du bois d'œuvre produit au Canada sont retravaillés dans des ateliers de rabotage où les surfaces inégales sont aplanies et les pièces de bois coupées aux dimensions voulues. Plus de la moitié du bois d'œuvre est séchée, dans des séchoirs ou à l’extérieur, afin d'éliminer l’excès d’humidité et de tuer les pathogènes qui peuvent être présents dans le bois.

Contreplaqué

Le contreplaqué est un produit fabriqué. Le bois est coupé en fines couches de bois de placage qui sont ensuite collées ensemble en croisant le grain du bois des feuilles adjacentes à angle droit pour obtenir des panneaux rigides et solides.

Bois de placage

Le bois de placage est produit en fixant une bille sur un tour puis en la faisant tourner contre un couteau. Le ruban continu de placage qui en résulte est coupé à la largeur désirée ou pour en éliminer les défauts. Après le séchage, les feuilles de placage sont classées en groupes. Chaque ensemble formera un panneau de contreplaqué de la dimension et de l’épaisseur voulues. Les feuilles sont enduites d'une colle qui va former un lien imperméable lors de l'exposition à la température et à la pression élevée de la presse à chaud. Les panneaux de contreplaqué encore grossiers sont ensuite rognés et éventuellement poncés.

Utilisations

Afin de garantir une qualité uniforme, le bois d'œuvre et le contreplaqué sont classés par catégories selon une méthode normalisée. La majeure partie du bois d'œuvre produit au Canada est utilisée pour la construction, principalement celle des maisons. Ce bois est classé dans la catégorie du « bois d'échantillon » et est réparti en divers grades en fonction de sa largeur et de ses utilisations potentielles. Les autres catégories de bois d’œuvre comprennent le bois de menuiserie et le bois de manufacture (qui servent à faire des moules de haute qualité), le lambris et le plancher.

Il existe trois catégories de contreplaqué de résineux : poncé (pour la finition de qualité supérieure), non poncé (pour la construction) et revêtu (pour des usages particuliers). Pour les travaux de construction généraux et autres utilisations structurales, c’est le panneau de voligeage, non poncé, qui est le plus employé. Près de la moitié du contreplaqué utilisé au Canada sert à la construction de maisons et de bâtiments agricoles, un tiers est utilisé dans les industries et le reste est destiné à une multitude d'autres usages.

Fabrication des panneaux de particules et des panneaux de particules orientées

Panneau de particules

Le panneau de particules est fait de particules de bois collées sous presse à l’aide d’un adhésif. Ce produit étant fabriqué à partir de petits morceaux de bois, il est possible d’ajuster certaines propriétés telles que la densité, la dureté et l'élasticité du panneau.

Les morceaux de bois sont criblés et séparés selon leur taille et leur forme de manière à pouvoir contrôler leur incorporation au produit fini. Ces particules sont ensuite séchées à chaud sous un courant d’air, puis mélangées à des liants thermodurcissables. Ce mélange est finalement agrégé en couches avant d'être pressé à chaud.

Au Canada, le panneau de particules le plus courant est le panneau trois plis à densité progressive. En préparant les matériaux de la couche centrale (les plus grossiers) et ceux de la surface (les plus fins) séparément, le fabricant peut fabriquer un panneau qui sera facile à poncer pour obtenir une surface douce et régulière, chaque pli présentant par ailleurs les propriétés mécaniques désirées.

Les fibres des particules sont alignées au hasard, de sorte qu'il n'y a pas de tensions internes. Cette caractéristique permet d'obtenir un produit fini très stable. Les panneaux de particules servent surtout à fabriquer des parois ainsi que des armatures de meubles et d'armoires et des assises de plancher. On les utilise aussi pour le revêtement des murs intérieurs et pour la construction des maisons mobiles.

Panneau de particules orientées

Un panneau de particules orientées est un panneau structural formé de grandes plaques minces coupées dans du bois rond. Tout comme le panneau de particules, ce panneau est fabriqué à partir de pièces de bois dont la taille, l’épaisseur et le profil peuvent être ajustés de manière à obtenir les propriétés voulues pour le panneau. Les plaques sont enduites de résine phénolique imperméable et superposées alternativement pour former des mats épais que l’on assemble ensuite par collage à chaud et sous pression. On obtient ainsi un panneau de construction rigide, uniforme, solide et résistant à l’eau, ce qui le rend idéal pour la plupart des utilisations en construction. On l'utilise par exemple pour le revêtement des murs et des toits, pour les sous-planchers et les thibaudes, le bardage et les soffites. Ces panneaux servent également souvent dans la fabrication des bâtiments agricoles, des emballages industriels, des caisses et des palettes de chargement.

Nouveaux produits

Depuis le début du XXIe siècle, les industriels du bois canadiens s’efforcent de fabriquer de nouveaux produits de haute technologie en étudiant les propriétés microscopiques ou nanoscopiques du bois et en les mettant à profit pour de nouvelles applications. On peut citer la production de toute une gamme de bois composites qui peuvent remplacer les matériaux traditionnels, notamment le plastique. Des travaux de recherche poussés ont été effectués pour au moins une nouvelle application importante, la fabrication des moules utilisés pour les carrosseries de voiture. Les fabricants de voitures sont en effet prêts à utiliser du bois au lieu de matériaux dérivés du pétrole, car le bois est perçu comme étant plus écologique.Au Canada, de nombreuses villes monoindustrielles qui dépendaient de l’industrie du bois et qui ont perdu leur usine ou l’ont observée se rapetisser au cours du temps espèrent que les nouvelles technologies permettront de relancer leurs entreprises traditionnelles et revigorer leurs communautés.