Au Canada, les industries du bois et du bois d’œuvre transforment les billes de bois en divers produits, allant du bois d’œuvre aux copeaux de bois. Le bois résineux, issu des conifères, approvisionne la plupart des fabricants de ces industries et est principalement coupé en Colombie-Britannique. Le reste de l’industrie est approvisionné par le bois dur ou de feuillus (issu d’arbres à feuilles caduques, par exemple le bouleau, l’érable, et le chêne) qu’on trouve principalement dans le sud de l’Ontario et du Québec et dans les Maritimes. L’Alberta produit de grandes quantités de trembles et de peupliers, bien qu’il ne s’agisse pas techniquement de bois dur. Selon Ressources naturelles Canada, le secteur forestier a contribué à hauteur de 33,4 milliards de dollars au produit intérieur brut nominal du Canada et il a employé 212 660 personnes en 2022. (Voir aussi Industrie des pâtes et papier; Histoire du commerce du bois; Exploitation forestière; Foresterie.)

Produits
Les produits créés par l’industrie du bois sont le bois d’œuvre, le bois de placage, le contreplaqué, les panneaux de particules, les panneaux de particules orientées (anciennement appelés panneaux de flocons, d’agglomérés, ou panneaux gaufrés), les pastilles de bois densifié, et les bois composites (ou bois d’ingénierie). Ces produits sont fabriqués à l’aide de procédés mécaniques tels que le sciage, le déroulage, la coupe en tranche ou le déchiquetage.
L’industrie produit également, comme sous-produits résiduels, des copeaux de bois, de la sciure et des rognures. De plus, une attention croissante est accordée à la fois aux produits chimiques et aux combustibles qui peuvent être extraits du bois. Parmi tous ces produits, le bois d’œuvre reste le plus important en termes de valeur marchande et de volume produit.
Essences et production régionale
Au Canada, les principaux résineux utilisés pour le bois d’œuvre sont l’épinette, le pin, la pruche, le douglas taxifolié, le mélèze et le thuya géant, tandis que les bois durs les plus importants sont le bouleau, l’érable et le chêne. La Colombie-Britannique, le Québec et l’Alberta produisent environ 81 % du bois d’œuvre résineux du Canada en 2020. Le bois d’œuvre et le contreplaqué fait de bois de feuillus (le bois dur) sont fabriqués en Ontario et au Québec, tandis que les panneaux de particules orientées sont fabriqués partout au Canada où des réserves de bois de tremble et de peuplier se trouvent à proximité.
Commerce
La majeure partie du bois d’œuvre produit au Canada est exportée. Selon Ressources naturelles Canada, le Canada est le quatrième exportateur mondial de produits forestiers. En 2022, les exportations totales de produits forestiers génèrent 45,6 milliards de dollars. (Voir aussi Exportations du Canada.) Depuis le milieu du 19e siècle, les États-Unis sont le principal acheteur du bois d’œuvre canadien. Cependant, depuis presque aussi longtemps et surtout dans les années 1980, les producteurs canadiens de bois d’œuvre sont soumis à un certain nombre de taxes de douanes et de restrictions imposées par le gouvernement américain qui cherche à protéger les producteurs de bois d’œuvre américains contre la concurrence canadienne. Il en résulte un conflit commercial de longue date qui est ponctué d’accords qui ne résolvent jamais la question (voir Litige sur le bois d’œuvre). Par conséquent, les producteurs canadiens de bois d’œuvre s’efforcent de diminuer leur dépendance envers le marché américain et ont d’ailleurs un succès considérable à cet égard. Alors que l’Union européenne et le Japon sont d’importants acheteurs de bois d’œuvre canadien depuis plusieurs décennies, c’est la Chine qui augmente sa consommation de manière exponentielle depuis le début des années 1990, en particulier pour le bois d’œuvre produit en Colombie-Britannique. Il en va de même pour l’Inde et la Corée du Sud qui sont aujourd’hui d’importants acheteurs de bois d’œuvre canadien.
Au cours des cinquante dernières années environ, le nombre des grandes scieries diminue considérablement au Canada. Bien que cette attrition soit liée à la tendance de complexes manufacturiers plus grands et plus techniquement efficaces, d’autres facteurs interviennent également. Ceux-ci comprennent la récession qui débute en 2008, la réduction permanente de la taille de l’industrie canadienne des journaux et la diminution du volume de bois rond auquel peuvent avoir accès les producteurs de bois d’œuvre en raison de réglementations environnementales de plus en plus strictes. (Voir aussi Récession de 2008-2009 au Canada; Industrie des pâtes et papiers.)
Fabrication du bois d’œuvre et du contreplaqué
Procédé général
L’écorçage mécanique ou hydraulique est la première étape de la transformation d’une bille de sciage en bois d’œuvre. Dans les usines conventionnelles, les grosses billes sont placées sur un chariot mobile et elles passent à plusieurs reprises dans une scie à ruban ou une scie circulaire. Chaque passage produit des planches qui nécessitent généralement un traitement ultérieur sur des déligneuses, des refendeuses et des ébouteuses.
Dans les scieries qui traitent des billes de petit diamètre, la machine principale utilisée est l’équarrisseuse-déchiqueteuse munie d’unités de scies intégrées, ou un système de scies à bandes multiples ou scies circulaires, conçues pour fonctionner à des vitesses allant jusqu’à 100 m de bois à la minute. Environ trois quarts du bois d’œuvre produit au Canada sont ensuite traités dans des usines de rabotage qui lissent les surfaces rugueuses et dimensionnent les pièces. Plus de la moitié du bois d’œuvre est séchée, soit dans des fours ou à l’extérieur, afin d’éliminer l’excès d’humidité et de tuer les agents pathogènes qui peuvent être présents dans le bois.
Contreplaqué
Le contreplaqué est un produit d’ingénierie. Le bois est coupé en fines couches de bois de placage qui sont ensuite collées ensemble en croisant le grain du bois des feuilles adjacentes à angle droit pour obtenir des panneaux rigides et solides.
Bois de placage
Le bois de placage est produit en fixant fermement les deux côtés d’une bille dans un tour puis en la faisant tourner contre un couteau. Le placage sort du couteau du tour sous la forme d’un ruban en continu qui est coupé de la largeur désirée ou pour en éliminer les défauts. Après le séchage, les feuilles de placage sont triées en séries, chacune formant un panneau de contreplaqué de la dimension et de l’épaisseur voulues. Les feuilles de rechange sont enduites d’une colle qui forme un lien imperméable lorsqu’elle est soumise à la température et à la pression élevée de la presse à chaud. Les panneaux de contreplaqué encore grossiers sont ensuite rognés et éventuellement poncés.
Utilisations
Afin de garantir une qualité uniforme, le bois d’œuvre et le contreplaqué sont classés par catégories selon des procédures normalisées. La majeure partie du bois d’œuvre produit au Canada est utilisée pour la construction, principalement celle des maisons; ce bois est classé comme bois d’échantillon et est également classé en catégories de largeur et d’utilisations. Les autres catégories de bois d’œuvre comprennent le bois d’usine et le bois de menuiserie (utilisé pour faire des moulures de haute qualité), les lambris et les planchers.
Le contreplaqué de bois résineux est produit en trois qualités : le poncé (pour une finition de qualité supérieure), le non poncé (pour la construction) et le revêtu (pour des utilisations spéciales). Pour la construction générale et d’autres utilisations structurales, le type de panneau le plus couramment utilisé est le revêtement de qualité non poncée. Près de la moitié du contreplaqué utilisé au Canada sert à la construction de maisons et de bâtiments agricoles; les utilisations industrielles représentent un autre tiers; et le reste est utilisé pour une multitude d’autres usages.
Fabrication des panneaux de particules et des panneaux de particules orientées
Panneau de particules
Le panneau de particules est fait de particules de bois collées sous presse à l’aide d’un adhésif. Étant donné que ce produit est fabriqué à partir de petits morceaux de bois, les propriétés du produit fini, comme la densité, la dureté et l’élasticité du panneau, peuvent être intégrées dans le panneau.
Les différents éléments de bois sont criblés et séparés selon leur taille et leur forme de manière à pouvoir contrôler leur incorporation au produit fini. Ces particules sont ensuite séchées à la chaleur et circulation et elles sont mélangées à des liants thermodurcissables. Ce mélange est finalement agrégé en couches avant d’être pressé à chaud.
Au Canada, le panneau de particules le plus couramment fabriqué est le panneau à trois couches, formé d’un mat gradué. En préparant séparément les matériaux de la couche centrale, séparant les matériaux les plus grossiers au centre et les particules les plus fines à la surface, le fabricant peut fabriquer un panneau qui est facile à poncer pour obtenir une surface douce et régulière, avec les propriétés mécaniques désirées dans chaque couche.
La longueur des fibres des particules est répartie de manière aléatoire, de sorte qu’il n’y a pas de tensions internes, ce qui permet d’obtenir un produit fini extrêmement stable. Les principales utilisations des panneaux de particules sont les panneaux et les centres de meubles et d’armoires, ainsi que les sous-couches de planchers. Les utilisations mineures sont le revêtement des murs intérieurs et la construction des maisons mobiles.
Panneau de particules orientées
Le panneau de particules orientées est un panneau structurel d’ingénierie fabriqué à partir de grandes plaques minces coupées dans du bois rond. Tout comme le panneau de particules, ce panneau est fabriqué à partir de pièces de bois dont la taille, l’épaisseur et le profil peuvent être ajustés de manière à obtenir les propriétés voulues pour le panneau. Les plaques sont mélangées à de la résine phénolique imperméable et sont entrelacées ensemble pour former des mats épais qui sont ensuite collés à la chaleur et sous pression. On obtient ainsi un panneau de construction rigide, uniforme, solide et résistant à l’eau, ce qui le rend idéal pour la plupart des utilisations en construction. Certains exemples de ses utilisations sont le revêtement des murs et des toits, les sous-planchers et les sous-couches, le bardage et les soffites. Ces panneaux sont également largement utilisés pour les structures des bâtiments agricoles, les emballages industriels, des caisses et des palettes de chargement.
Nouveaux produits
Depuis le début du 21e siècle, les industries canadiennes du bois s’efforcent de fabriquer de nouveaux produits de haute technologie en étudiant les propriétés microscopiques ou nanoscopiques du bois et en les mettant à profit pour de nouvelles applications. Celles-ci comprennent la production de toute une gamme de bois composites qui peuvent remplacer les matériaux traditionnels, le plus souvent les plastiques. Des recherches importantes sont menées sur au moins une nouvelle application majeure, soit la fabrication des moules utilisés pour les carrosseries de voiture. Les fabricants de voitures sont prêts à utiliser du bois au lieu de matériaux dérivés du pétrole, car le bois est perçu comme étant plus écologique. Au Canada, de nombreuses villes monoindustrielles, qui dépendaient autrefois de l’industrie du bois et qui ont depuis perdu leurs usines ou les ont vues diminuer en taille, espèrent que l’application de la technologie à leurs entreprises traditionnelles pourra revigorer leurs communautés.