Le Café Le Hibou était une coffeehouse reconnue à Ottawa. Fondé par Denis Faulkner, qui a géré l’endroit jusqu’en 1968, le café a été ouvert de 1960 à 1975. Le Café Le Hibou était un lieu important pour la scène de la musique folk du début des années 1960. Il a contribué à faire du Marché By le quartier branché d’Ottawa, à une époque où la vie nocturne de la ville était pratiquement inexistante. Vers la fin des années 1960, l’endroit était une escale fréquente pour les artistes, les chanteurs et chanteuses, et les célébrités de renom. Il a implanté la culture des cafés à Ottawa et a aidé de nombreuses salles de spectacles à s’établir dans le voisinage.
Origines et développement
Le Café Le Hibou a été créé par nécessité. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, il existe peu d’endroits que les jeunes adultes peuvent fréquenter à Ottawa. De nombreux bars ont encore des restrictions très strictes en matière d’âge et de sexe. Peu d’endroits offrent de la nourriture, et encore moins des spectacles sur scène, plus particulièrement ceux qui plairaient à un jeune public. Denis Faulkner et plusieurs de ses amis ouvrent le café en octobre 1960 alors qu’ils sont tous encore à l’université. L’idée est de créer un lieu pour les étudiants et les autres qui apprécient le café et la nourriture de qualité, qui aiment échanger des idées, et écouter de la musique folk, du jazz, et du blues.
Important centre culturel
Initialement situé dans un espace loué au-dessus du bureau d’un chiropraticien, le lieu s’avère si populaire et prospère qu’en 1965, il déménage dans un endroit plus grand sur la promenade Sussex dans le quartier du Marché By d’Ottawa. L’endroit contribue non seulement à établir le Marché By comme un lieu à la mode, mais il contribue également à apporter les arts et la culture dans le centre-ville. En quelques années, plusieurs des principaux lieux artistiques d’Ottawa déménagent dans le voisinage.
Le Café Le Hibou joue un rôle clé dans le développement d’icônes de la musique canadienne comme Neil Young, Joni Mitchell, Leonard Cohen, Murray McLauchlan, et Bruce Cockburn, qui est originaire d’Ottawa, ainsi que bien d’autres. Il est également important dans le développement de la scène culturelle d’Ottawa durant la contre-culture des années 1960 et 1970. L’endroit accueille une grande variété de spectacles dans une gamme de styles artistiques différents : du théâtre (mettant en vedette des acteurs et actrices comme Luba Goy, Jeanne Sabourin et Saul Rubinek), des lectures de poésie, des présentations de films, de la danse et des concerts. Irving Layton et Gwendolyn McEwen y font des lectures de poésie. Gordon Lightfoot y donne quelques-uns de ses premiers spectacles. George Harrison y fait un arrêt en passant lors de son voyage à Ottawa en 1969. Un jeune Dan Aykroyd fréquente l’endroit alors qu’il étudie à l’université, et il crédite même l’endroit pour lui avoir inculqué son amour pour le blues.
En 1968, Le Café Le Hibou reçoit la visite du premier ministre récemment élu, Pierre Elliott Trudeau. L’année suivante, le chanteur irlandais Van Morrison y joue plusieurs soirs. Parmi les autres artistes qui s’y produisent, on trouve Muddy Waters, Howlin’ Wolf, T-Bone Walker et Buddy Guy. « Ce n’était pas un endroit visant à faire de l’argent », dit Dan Aykroyd au journal Ottawa Citizen en 2015. « Ils invitaient les meilleurs talents importants et cela ne coûtait rien, ils laissaient tout le monde entrer. C’était une période magnanime. J’ai énormément profité de cette expérience. »
Legs
Denis Faulkner vend le café à la fin de l’année 1968. Il appartient par la suite à plusieurs propriétaires avant de fermer ses portes en 1975. Un livre au sujet du café à son apogée, We Are as the Times Are: The Story of Café Le Hibou, a été écrit par le journaliste et ancien client de l’endroit Ken Rockburn, et a été publié en 2015. (Voir aussi Coffeehouses.)