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Célébration du Mois national de l’histoire autochtone au Canada

Les peuples autochtones au Canada ont une histoire bien plus ancienne et complexe que celle de tous les autres groupes qui composent le pays.

Les peuples autochtones au Canada ont une histoire bien plus ancienne et complexe que celle de tous les autres groupes qui composent le pays. Lorsque les colons européens arrivent dans ce qui deviendra le Canada au début du 16e siècle, on estime qu’il y a sur ce territoire entre 350 000 et deux millions d’Autochtones. Au moment de la Confédération, plus de 350 ans plus tard, lapopulation autochtone n’a pas crû, comme on pourrait s’y attendre, mais a plutôt considérablement diminué. En 1867, on dénombre de 100 000 à 125 000 membres des Premières Nations, en plus d’environ 10 000 Métis au Manitoba et 2 000 Inuit dans l’Arctique (voir Démographie des Autochtones).

Le déclin des peuples autochtones est lié à des facteurs tels que la guerre, la maladie et la famine, résultant directement de la colonisation et des coutumes européennes. Commel’indique L’Encyclopédie canadienne, « La population autochtone […] poursuit son déclin jusqu’au début du 20e siècle ». Même après l’inversion de cette tendance, d’autres problèmes perdurent, y compris la discrimination, l’ignorance ou les perceptions erronées des cultures autochtones, aggravées par des lois et politiques gouvernementales aux effets souvent désastreux.

Ces défis et difficultés ne pouvant être ignorés,le Mois national de l’histoire autochtone sert à les souligner. Il est néanmoins également important de prendre conscience des réalisations despeuples autochtones et de la manière dont ils ont enrichi la vie de tous les Canadiens.

Au sein de notre organisation, Historica Canada, nous soulignons les triomphes et les tragédies des peuples autochtones au Canada grâce à des programmes tels qu’Arts et récits autochtones, L’Encyclopédie canadienneet les Minutes du patrimoine. La liste des éléments de l’une ou l’autre catégorie, quoiqu’assurément incomplète, s’allonge sans cesse. Parmi les récits que nous avons récemment représentés : une nouvelleMinute du patrimoine, publiée le 21 juin 2016 à l’occasion de la Journée nationale des Autochtones, relate une histoire tragique découlant de l’immersion obligatoire de jeunes autochtones dans les pensionnats. Celle-ci raconte l’histoire de Chanie Wenjack, un garçon anishinaabe mort de faim et d’exposition aux éléments après s’être enfui du pensionnat où il logeait. Sa mort a mené à la première enquête sur le traitement des enfants autochtones dans les pensionnats indiens au Canada.

Une autre Minute du patrimoine diffusée au cours du Mois national de l’histoire autochtone porte sur lanégociation d’un traité selon la perspective de Cris du nord de l’Ontario, qui diffère grandement de celle de l’autre partie au traité. Intitulée « Naskumituwin »(ou « accord oral » en cri), cette Minute du patrimoine raconte l’histoire de la signature du Traité n° 9 de 1921, couvrant de vastesterrescries et ojibwées en Ontario. Une troisièmeMinute du patrimoine, diffusée en octobre 2016, célèbre Kenojuak Ashevak, une artiste de renommée internationale à l’avant-garde de la popularisation mondiale de l’art inuit (voir L’art du Nord).

D’autres Minutes du patrimoine diffusées présentent des traditions autochtones et des tournants de l’histoire autochtone. Parmi elles : les exploits autochtones pendant la guerre de 1812 (souvent aux côtés des Britanniques), en particulier à la bataille des Hauteurs-de-Queenston; la vie héroïque et la mort trouble de Tommy Prince, l’un des militaires les plus décorés de l’histoire canadienne; la pendaison en 1885 de Louis Riel, dirigeant métis encore controversé de nos jours; et une Minute du patrimoine consacrée à la signification de l’inukshuk, symbole inuit servant, comme le mentionne un personnage de la capsule, à « montrer que nous sommes passés ici ».

Ces initiatives ne constituent toutefois qu’un aperçu de l’histoire des peuples autochtones au Canada.

Il est néanmoins utile de noter que le terme autochtone englobe un nombre considérable de peuples. En 2010, l’année la plus récente pour laquelle des statistiques sont disponibles, celui-ci désignait 617 communautés des Premières Nations réparties dans plus de 50 nations, 8 établissements métis et 53 communautés inuit. Les peuples autochtones s’expriment dans plus d’une soixantaine de langues. Dans le cadre de la plus récente Enquête nationale auprès des ménages, réalisée en 2011, plus de 1,8 million de personnes déclaraient une ascendance autochtone.

On constate ainsi que les peuples autochtones au Canada sont distincts et diversifiés les uns par rapport aux autres, et qu’ils sont dotés de cultures, de traditions et de modes de vie variés. Cette diversité les rapproche des autres Canadiens, dans un paysdeplus en plus défini par cette réalité. Non seulement sont-ils de plus en plus fiers d’être distincts, mais ils sont également plus que jamais déterminés à le demeurer.