Les cerfs, ou cervidés (Cervidae), sont une famille de ruminants à bois et à sabots appartenant à l’ordre des Artiodactyles, qui compte environ 40 espèces dans le monde. Cinq espèces sont présentes au Canada : le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), le cerf mulet (Odocoileus hemionus), le caribou (Rangifer tarandus), l’orignal (Alces alces) et le wapiti (Cervus canadensis). Les cerfs ont un cerveau relativement volumineux et ils ont une grande capacité d’adaptation.

Sous-espèces
Toutes les espèces de cerfs du Canada comptent diverses sous-espèces. L’une des plus connues est le cerf à queue noire (Odocoileus hemionus columbianus) qui est une sous-espèce commune du cerf mulet.
Le caribou compte également plusieurs sous-espèces connues, comme le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou), le caribou de la toundra (Rangifer tarandus groenlandicus) et le caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi). De nombreuses sous-espèces et populations canadiennes de caribous sont considérées comme étant en péril selon la Loi sur les espèces en péril du Canada.

Bois
Tous les mâles des espèces canadiennes de cerf ont des bois, ainsi que la femelle caribou de la toundra et quelques femelles caribous des bois. Ces bois sont constitués d’os, ils poussent rapidement (quatre mois chez l’orignal) et ils tombent chaque année. Le velours (une peau duveteuse riche en nerfs et en vaisseaux sanguins) recouvre et nourrit les bois en croissance. Lorsque les bois atteignent leur taille définitive, le velours meurt, l’animal le frotte pour s’en débarrasser, et le mâle se prépare pour la saison des amours. Les bois servent d’organes de parade pour intimider les rivaux et attirer les femelles. Ils ne sont que rarement utilisés contre les prédateurs. Toutefois, ils sont utilisés comme arme et bouclier contre les mâles rivaux. La taille, la symétrie et la complexité des bois varient selon l’âge, la santé et l’alimentation. Au Canada, les plus grands bois se trouvent généralement chez le caribou, le wapiti et l’orignal.

Évolution
Les cervidés commencent leur radiation évolutive sous la forme d’herbivores tropicaux de petite taille et sans bois. Pendant 30 millions d’années, ils évoluent lentement. À mesure qu’ils se répandent dans des habitats de parcs ouverts et des climats plus rigoureux, la taille de leur corps et de leurs bois augmente, tout comme la complexité de leurs bois, de la coloration et de l’ornementation de leur pelage. Cette évolution donne naissance à des espèces plus larges présentes dans les environnements subarctiques, subalpins et glaciaires, comme le cerf et l’orignal géants, qui sont aujourd’hui disparus. Le poids de ces deux espèces pouvait dépasser 600 kg. Les bois de l’élan d’Alaska peuvent peser plus de 30 kg et mesurer 2 m de largeur; ceux de l’orignal géant pesaient plus de 38 kg et mesuraient plus de 3 mètres.
Répartition et habitat
Les deux espèces de cerfs les plus répandues au Canada, le cerf de Virginie et le cerf mulet, sont des espèces étroitement apparentées du genre Odocoileus. Les deux espèces comptent plusieurs sous-espèces, dont des formes naines insulaires. Des fossiles du cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) datent d’avant l’ère glaciaire. Le cerf mulet (Odocoileus hemionus) a une origine plus récente.
Le cerf mulet, une espèce typique des montagnes et des contreforts de l’ouest de l’Amérique du Nord, est parfois présent aussi loin vers l’est qu’au Manitoba. Le cerf de Virginie est réparti dans le sud du Canada et aussi loin au nord que le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Si elles sont protégées, ces deux espèces prospèrent à proximité des endroits habités par les humains. De nature discrète, le cerf de Virginie peut prospérer avec peu de protection, surtout dans les paysages fortement perturbés.

Stratégies de survie
Le cerf mulet et le cerf de Virginie sont tous deux adaptés à une alimentation à base de végétation tendre; toutefois, ils ont des stratégies différentes pour échapper à leurs prédateurs. Le cerf mulet saute par-dessus les obstacles qui se dressent sur le chemin de ses prédateurs en poursuite; le cerf de Virginie combine la dissimulation et la fuite rapide sur un terrain dégagé. Les deux espèces peuvent vivre en groupe sur des terrains ouverts ou en solitaires dans des forêts denses. La femelle peut devenir territoriale lorsqu’elle élève ses petits.

Reproduction et développement
Sous les latitudes nordiques, l’accouplement a lieu de la fin novembre au début décembre, et les faons naissent en juin. Les mâles montent la garde pour une femelle à la fois et ils ne révèlent pas leur emplacement à leurs rivaux. Le cerf mulet et le cerf de Virginie ont tous deux de longues cérémonies d’affrontements, mais les batailles sont rares.

Relations avec les humains
De nombreuses espèces de cerfs peuvent être domestiquées. Le cerf est largement introduit comme gibier et comme animal de parc. Il réagit généralement bien à un habitat adéquat et à une protection contre une chasse excessive. En Amérique du Nord, le cerf de Virginie et le cerf mulet peuvent vivre secrètement dans les villes où les ceintures vertes et les larges parcs leur fournissent nourriture et abri.
Au Canada, le caribou revêt une importance économique et culturelle pour les peuples autochtones, tandis que l’orignal et le cerf de Virginie fournissent de la viande à de nombreuses familles. Le cerf de Virginie est l’un des plus importants gibiers en Amérique du Nord de nos jours.