C'est surtout pas de l'amour : Un film sur la pornographie (1981), version française de Not a Love Story: A Film about Pornography, l'un des films les plus controversés de l'Office National du Film du Canada (ONF), témoigne du sentiment féministe anti-pornographie à son apogée. La directrice de l'ONF Bonnie Sherr Klein et une strip-teaseuse professionnelle, Lindalee Tracey (qui devient plus tard une documentariste et une journaliste remarquée), interviewent des acteurs de films pornographiques et des travailleurs du sexe au sujet du métier et recrutent des érudits anti-pornographie comme Kate Millet et Margaret Atwood qui émettent leurs opinions sur cette industrie et ses effets sur la société.
C'est surtout pas de l'amour est un film intelligent et sympathique à propos de la croissance d'une industrie qui, au moment où le documentaire est tourné, génère 5 milliards de dollars chaque année en Amérique du Nord seulement. Cependant, tout en alimentant le débat - et en permettant à l'élite intellectuelle de lutter avec acharnement contre cette industrie - le documentaire devient populaire parmi les adeptes de pornographie qui s'assemblent pour voir ses images crues. L'ONF est ouvertement critiqué pour avoir produit un film sur le sujet. Autre ironie, la Commission de censure de l'Ontario censure le film pour son contenu pornographique.