Cryptozoologie
La cryptozoologie est l'étude scientifique des animaux dont l'existence, quoique soupçonnée, reste encore douteuse, faute de preuves matérielles suffisantes. Ces animaux sont inconnus plutôt que monstrueux, et on les appelle aujourd'hui « cryptides » (du grec cryptos qui signifie « caché ») plutôt que « monstres », d'après une suggestion faite en 1985 par le Canadien John Wall. Les légendes folkloriques et les rapports des explorateurs ont signalé des cryptides dans de nombreuses régions. Parmi les mieux connus, mentionnons celui du Loch Ness, en Écosse, et l'abominable homme des neiges de l'Himalaya. Les cryptides peuvent aussi être des variétés géantes d'animaux connus (comme la pieuvre et le calmar) ou encore, des animaux qu'on croyait éteints, comme le Mokélé-Mbembe, dinosaurien signalé en Afrique équatoriale.
De nombreux rapports d'animaux encore inconnus émanent des forêts et lacs du Canada, ainsi que des mers qui l'entourent. L'homme sauvage, géant et hirsute, figure dans le folklore aborigène sous plusieurs noms. C'est le WINDIGO des Cris et des Ojibwés de la baie d'Hudson, le Chénoo des Mi'qmac de la Nouvelle-Écosse, le Tornit des Inuits du Labrador et du Nunavut. Le mieux connu de ces hommes sauvages est le SASQUATCH, qui court les régions montagneuses de l'Alberta, de la Colombie-Britannique et des états américains limitrophes, où on le connaît sous le nom de Bigfoot. On en a fréquemment observé les pistes, et beaucoup de témoins oculaires l'ont aperçu. On l'a même capturé sur film. Un autre animal, semblable au milodon géant d'Amérique du Sud, fait partie du folklore des Tutchones, qui habitent le Yukon. Ils l'appellent le mange-castor parce qu'il démolit les maisons des castors pour les dévorer.
D'étranges créatures vivraient dans les eaux de plusieurs lacs canadiens. On aperçoit souvent OGOPOGO dans le lac Okanagan, en Colombie-Britannique, Champ dans le lac Champlain, et Memphré au lac Memphrémagog, au Québec. Des animaux semblables (serpentiformes, à tête de cheval) se sont montrés entre autres à la surface des lacs Utopia (Nouveau-Brunswick), Pohénégamook (Québec) et MANITOBA.
Les échouages de calmars géants (pouvant atteindre 15 m) sur les rivages de la péninsule Bonavista, à Terre-Neuve, ont fourni les spécimens qui ont fait passer ce céphalopode gigantesque du rang de cryptide à celui d'un animal reconnu par la zoologie sous le nom d'Architeuthis. Les premiers explorateurs des côtes atlantiques ont décrit un mystérieux Cheval de Mer. On a aussi signalé au large des côtes atlantiques canadiennes une énorme créature serpentiforme dont la longueur peut aller jusqu'à 30 m et qui est semblable au grand serpent de mer décrit par des centaines de témoins oculaires dans la baie du Massachusetts au XIXe siècle. Parmi les autres cryptides marins observés dans les eaux canadiennes, on compte une créature au long cou et à la tête chevaline souvent aperçue dans les eaux de la Colombie Britannique. Bien documentée mais toujours énigmatique, celle-ci est connue sous le nom de Cadborosaurus (d'après la baie Cadboro, près de Victoria) ou sous le diminutif Caddy. Les artéfacts préhistoriques locaux, les centaines de rapports de témoins oculaires et les photos authentifiées d'une carcasse (malheureusement pas conservée) trouvée dans l'estomac d'une baleine en 1937 suggèrent la présence de Caddy.
Les cryptozoologues s'efforcent de clarifier le statut des cryptides, confirmant leur existence ou les bannissant au royaume de la fantaisie, selon l'évidence qu'ils récoltent et interprètent. La cryptozoologie attire à la fois les scientifiques, les anthropologues et les folkloristes ainsi qu'un grand public qui se passionne pour les mystères du monde des animaux. Le BC Scientific Cryptozoology Club rassemble bon nombre d'amateurs de cryptozoologie.