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Gregory Curnoe

Gregory Richard Curnoe, peintre, artiste plasticien et écrivain (né le 19 novembre 1936 à London en Ontario; décédé le 14 novembre 1992 près de Strathroy en Ontario). Membre le plus éminent du mouvement régionaliste de London et représentant du Canada à la Biennale de Venise de 1976, Greg Curnoe s’est distingué comme l’un des artistes les plus novateurs et les plus influents de sa génération.
 Vue de l
Deuxi\u00e8me série (10 février 1969 \u0096 10 mars 1971), peinture \u00e0 l'huile, tampon de caoutchouc et encre, mine de plomb et papier peint sur contreplaqué encadré en lattes de plexiglas avec bande audio et huit pages de texte, de Greg Curnoe(avec la permission de la National Gallery of Canada/Musée des Beaux-Arts du Canada, Ottawa).\r\n \r\n

Formation et début de carrière

Après avoir terminé ses études secondaires à London en Ontario, Greg Curnoe étudie, en 1956, à la Doon School of Art, un établissement d’enseignement des beaux‑arts situé sur l’ancien domaine d’Homer Watson dans le nord‑ouest de l’Ontario, où il suit les enseignements d’A.Y. Jackson et s’imprègne de l’héritage artistique de l’ancien maître des lieux. En 1957, il déménage à Toronto et s’inscrit à l’École d’art et de design de l’Ontario, devenue l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario, où il poursuit ses études jusqu’en 1960, lorsqu’il décide de quitter le programme juste avant d’obtenir son diplôme.

Après ces quatre années passées à Toronto qui resteront les seules durant lesquelles il vivra en dehors de sa ville natale, Gregory Curnoe revient à London pour entamer sa carrière de peintre. C’est là qu’il commence à peindre son existence dans cette ville, prenant pour sujets des figures locales et ses proches, qui inspirent la plupart de ses œuvres à la fois comme peintre et comme écrivain. Durant cette première partie de sa vie d’artiste, ses productions sont, tour à tour, tourmentées et ludiques. Selfchildfool, un autoportrait datant de 1959, le représente doté d’un visage monstrueux totalement déformé. Un an plus tard, en 1960, un autre de ses tableaux les plus célèbres, Untitled (footless walking woman),est entièrement réalisé avec de la peinture fluorescente dans des tons vifs roses et orangés. Au début des années 1960, tout en continuant à creuser le sillon de la représentation de sujets personnels, il est fasciné par l’intégration de mots dans les œuvres d’art et par les techniques de collage.

Œuvres de la maturité

Même si la famille, les amis et l’entourage de Gregory Curnoe constituent les sujets d’innombrables tableaux, aquarelles, collages, dessins et estampes, ces œuvres offrent également à l’artiste des occasions d’explorer, en jouant avec la perspective, les couleurs, les ornementations et le récit, la façon dont la peinture produit du sens. Au fur et à mesure de l’avancement de sa carrière, il s’intéresse de plus en plus près aux effets de l’introduction de mots dans des tableaux et crée de nombreuses œuvres intégrant du texte et de grands caractères d’imprimerie en caoutchouc. Parmi ses derniers tableaux, mentionnons une série d’autoportraits à l’aquarelle intégrant des caractères en caoutchouc qui, par l’insertion de la phrase « c’est moi » dans diverses langues européennes et autochtones, constituent une réflexion sur les points de vue culturels. Ses deux projets littéraires de caractère encyclopédique – Deeds/Nations, un répertoire biographique des habitants, autochtones pour l’essentiel, du sud‑ouest de l’Ontario entre 1750 et 1850, et Deeds/Abstracts, une histoire, de 8500 avant notre ère jusqu’à l’époque moderne, de la terre sur laquelle est bâti son atelier – sont publiés à titre posthume en 1995.

Kamikaze,une peinture‑construction de 1967, la série multimédia Vue de l’hôpital Victoria, deuxième série (10 février 1969 – 10 mars 1971), les 194 dessins datant de 1970 illustrant The Great Canadian Sonnet de David McFadden, l’aquarelle Hommage à Van Dongen #1 (Sheila) peinte entre 1978 et 1979, ses immenses aquarelles et sérigraphies sur plexiglas représentant ses vélos de course, notamment Mariposa T.T., un travail également réalisé entre 1978 et 1979, et Organic Pigments, une production de 1987 combinant aquarelle et timbres en caoutchouc, comptent parmi ses œuvres les plus marquantes.

Gregory Curnoe a fait l’objet d’une grande rétrospective au Musée des beaux‑arts du Canada en 1981 et d’une importante exposition à la galerie Esperansa à Montréal en 1985. Le Musée des Beaux‑Arts du Canada, le Musée des Beaux‑Arts de l’Ontario et la London Regional Art Gallery détiennent de riches collections de ses œuvres.

Greg Curnoe a trouvé la mort dans une collision avec un camion alors qu’il roulait sur son vélo Mariposa T.T. près de Strathroy, en compagnie des membres de son club cycliste, le Centennial Wheelers de London.

Autres activités

Greg Curnoe contribue à la création du groupe sonore Nihilist Spasm en 1965, du club cycliste London Centennial Wheelers en 1967 et de la galerie Forest City, dirigée par des artistes, en 1973. En 1968, il fonde, conjointement avec Jack Chambers, la Canadian Artists’ Representation (CAR), devenue Canadian Artists’ Representation / Front des artistes canadiens (CARFAC), un organisme à but non lucratif qui se consacre à la défense des droits des artistes canadiens.