Daulé, Jean-Denis
Jean-Denis Daulé. Professeur, compositeur, violoniste amateur (Paris, 18 août 1766 - L'Ancienne-Lorette, près Québec, 17 novembre 1852). L'abbé Daulé fut ordonné prêtre à Paris en 1790. La Révolution française le força à se réfugier en Angleterre pendant deux ans et il arriva à Québec en 1794, « avec pour tout bagage son bréviaire et son violon » (Suzanne Prince, DBC). Après avoir desservi (1795-1806) la paroisse Saint-Jean-Baptiste aux Écureuils (Donnacona), où il « faisait des homélies entrecoupées de cantiques, qu'il composait lui-même et qu'il enseignait à ses paroissiens, et jouait du violon dont les accords séduisaient même les plus revêches » (op. cit.), il fut aumônier chez les Ursulines de Québec (1806-32), organisant un choeur d'étudiantes. En 1819, il publia un volume d'environ 200 cantiques, Le Nouveau recueil de cantiques à l'usage du diocèse de Québec, dont les textes et les mélodies (Airs notés pour servir au Nouveau recueil de cantiques...), avec ou sans accompagnement, parurent séparément. Publié anonymement, ce recueil lui fut attribué ultérieurement. Selon Nazaire LeVasseur, « il est vrai que la musique de ces cantiques n'était le plus souvent que la reproduction d'airs et de chansons à boire... mais les paroles pleines de sentiment religieux qu'il lui adaptait lui servirent de passeport dans le temple » (La Musique, avril 1919). D'après Suzanne Prince, le colonel Joseph-François-Xavier Perrault, chef de la musique des Voltigeurs canadiens, lui fournit des chansons qu'il transforma en cantiques, et Marie-Félicité Baillairgé, ancienne élève des Ursulines, composa une bonne partie de la musique du recueil. Dans son livre L'Édition musicale au Canada, Maria Calderisi affirme que cet ouvrage, exécuté par Frederick Hund, serait « le plus ancien exemple de musique gravée au poinçon au Canada ». Un des cantiques, « Pardonnez, Ô Dieu bon », a été publié dans PMC (vol. VII). Quelques documents de Daulé sont conservés aux ANQ à Montréal.