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Dix montagnes au Canada portant des noms de femmes

Même si la majorité des entités géographiques du Canada sont nommées en l’honneur d’hommes, il existe d’un océan à l’autre des exemples de lieux qui le sont en l’honneur de femmes. Ces noms de lieux reflètent l’histoire du Canada et ont été choisis pour diverses raisons. Certains célèbrent des pionniers et leurs réalisations. D’autres sont nommés en l’honneur d’habitants de la région ou d’amis et de membres de la famille de la personne qui les a nommés. Ils peuvent rendre hommage à des personnes disparues pendant les guerres et à des femmes qui ont marqué l’histoire. Cet article nomme dix montagnes au Canada portant le nom d’une femme.


Mont Martha Black, Yukon (2 512 m)

Née à Chicago, Martha Black arrive au Yukon pendant la ruée vers l’or du Klondike. Même si elle ne réussit pas dans l’exploitation aurifère, sa famille s’installe à Dawson City, où elle ouvre une scierie. Devenue botaniste, elle est élue membre de la Royal Geographical Society pour ses travaux sur la flore du Yukon. En 1935, elle devient la deuxième femme au Canada à être élue à la Chambre des communes, où elle représente le Yukon dans le siège précédemment occupé par son mari.

Mont Howard-Stowe, Colombie-Britannique (2 315 m)

Le mont Howard-Stowe fait partie de la chaîne Liberated Group, une chaîne de 11 montagnes nommées en l’honneur de femmes importantes de l’histoire du Canada pour l’Année internationale de la femme en 1975. Emily Howard Jennings Stowe est une précurseure dans plusieurs domaines : elle est la première femme à être directrice d’une école publique en Ontario, la première femme à ouvrir un cabinet médical au Canada et l’une des deux premières femmes à être admises à l’école de médecine de l’Université de Toronto. Elle est également une figure de proue du mouvement canadien en faveur du droit de vote des femmes et, en 1883, elle contribue à la fondation du Women’s College Hospital à Toronto, la première école de médecine pour les femmes au pays.

Mont Wake, Colombie-Britannique (2 320 m)

Le mont Wake est ainsi nommé en l’honneur de Gladys Maude Mary Wake, infirmière militaire décédée en service pendant la Première Guerre mondiale. Volontaire dans le Corps médical de l’armée canadienne en 1916, elle sert au Royaume-Uni et en Grèce avant sa dernière affectation à l’Hôpital général canadien d’Étaples, en France. Elle décède des suites de blessures infligées lors d’un raid aérien sur l’hôpital en mai 1918. Gladys Maude Mary Wake et deux collègues infirmières de l’hôpital, Margaret Lowe et Katherine Maud Mary, sont les premières infirmières canadiennes tuées au combat.

Mont Alberta, Alberta (3 618 m)

La princesse Louise Caroline Alberta, quatrième fille de la reine Victoria et du prince Albert, a donné son nom à plusieurs lieux au Canada : la province de l’Alberta, le lac Louise et le mont Alberta, dans les Rocheuses. En tant qu’épouse de John Campbell, marquis de Lorne, quatrième gouverneur général du Canada, la princesse Louise est consort vice-royale du Canada de 1878 à 1883. Artiste elle-même, elle fonde avec son mari l’Académie royale des arts du Canada. Lors d’une visite royale en 1882, elle devient le premier membre de la famille royale à se rendre en Colombie-Britannique.

Mont Mary Vaux, Alberta (3 208 m)

Mary Schӓffer Warren nomme le mont Mary Vaux en l’honneur de son amie Mary Vaux Walcott. Le mont surplombe le lac Maligne dans le parc national Jasper. Mary Schӓffer Warren arpente le lac et les sommets environnants en 1911, alors que Mary Vaux Walcott, une Américaine, visite comme tous les ans les Rocheuses canadiennes avec sa famille. Lors de ces visites, Mary Vaux Walcott et ses frères effectuent certaines des premières recherches glaciaires au Canada. Par la suite, elle passera plus de 25 ans à étudier, photographier et peindre la flore des Rocheuses. Une série de livres illustrés en cinq volumes, North American Wild Flowers, publiés entre 1925 et 1929, constituent le point culminant de son travail. Le Smithsonian Institute, qui publie la série, reproduit méticuleusement plus de 400 de ses aquarelles moyennant un coût de 750 000 dollars américains (soit plus de 12,5 millions de dollars américains aujourd’hui).

Mont Tuzo, Colombie-Britannique/Alberta (3 246 m)

Le septième des dix pics du parc national de Banff a été renommé en l’honneur de sa première alpiniste connue, Henrietta Tuzo. Considérée comme la première femme alpiniste née au Canada, elle est l’un des membres fondateurs du Club alpin du Canada. Bien qu’elle ait peu d’occasions de pratiquer l’alpinisme après avoir déménagé à Ottawa en 1907, Henrietta Tuzo continue de s’investir dans la communauté grâce à son travail avec l’Association des parcs nationaux du Canada. Elle s’engage auprès de plusieurs organismes à Ottawa, notamment en tant que présidente du Conseil national des femmes du Canada.

Mont Gabrielle-Roy, Québec (715 m)

Le mont Gabrielle-Roy a été nommé en l’honneur de la célèbre auteure francophone à l’occasion du premier anniversaire de son décès. Gabrielle Roy commence sa carrière comme enseignante au Manitoba avant de partir en Europe pour étudier l’art dramatique, puis de vivre à Montréal et, plus tard, à Québec. Elle travaille comme journaliste indépendante avant de publier son premier roman, Bonheur d’occasion (1945), qui connaît un succès immédiat et donne naissance au genre du roman urbain au Canada. Elle écrit plusieurs autres romans et reçoit de nombreux prix et distinctions pour ses œuvres littéraires.

Mont Marie, Nouveau-Brunswick (661 m)

Cette montagne des Appalaches porte le nom de l’héroïne acadienne Françoise-Marie de Saint-Étienne de La Tour, dont on se souvient pour sa bravoure pendant la guerre civile en Acadie. Elle soutient son mari, Charles de Saint-Étienne de La Tour, dans sa lutte pour revendiquer la gouvernance de la région. Pendant l’absence de Charles en 1645, Françoise-Marie prend le commandement lorsque le fort La Tour est attaqué par le rival de son mari, Charles de Menou d’Aulnay. Avec seulement 45 hommes, elle résiste aux 200 soldats de d’Aulnay pendant trois jours avant de se rendre. D’Aulnay renie les conditions de la reddition et exécute les membres du fort devant Françoise-Marie, qui meurt trois semaines plus tard.

Mont Manny, Nouveau-Brunswick (626 m)

Le mont Manny est nommé en l’honneur de Louise Manny, historienne et folkloriste du Nouveau-Brunswick. En 1947, Louise Manny est chargée par Max Aitken (lord Beaverbrook) d’enregistrer les chansons folkloriques du Nouveau-Brunswick. Elle enregistre trois recueils de chansons, qu’elle fait jouer dans l’émission de radio hebdomadaire qu’elle anime. Louise Manny est la fondatrice et la première directrice du Miramichi Folksong Festival, le plus ancien festival de ce genre au Canada. Elle publie également des livres sur les chansons folkloriques et l’histoire de la construction navale au Nouveau-Brunswick et fonde une bibliothèque à Newcastle, au Nouveau-Brunswick.

Mont Caubvick

Mont Caubvick, Terre-Neuve-et-Labrador (1 652 m)

Plus haute montagne à l’est des Rocheuses, le mont Caubvick, au Labrador, doit son nom à Caubvick, une Inuite du 18e siècle. Elle fait partie de la famille de cinq Inuits qui accompagne George Cartwright, un entrepreneur anglais, en Angleterre en 1772. Bien qu’il ne soit pas rare que les Européens ramènent avec eux des Autochtones en Europe – de leur plein gré ou non –, Caubvick et sa famille suscitent un intérêt particulier. George Cartwright doit finalement limiter les visites des gens désireux de voir ses hôtes inuits à deux fois par semaine. Tragiquement, Caubvick et sa famille contractent la variole juste avant leur retour au Labrador. Caubvick est la seule des cinq à survivre et à rentrer chez elle.