Dominique Quesnel
Dominique Quesnel, comédienne. (Saint-Lambert, 8 mars 1964-). Dès sa sortie de l'ÉCOLE NATIONALE DE THÉÂTRE DU CANADA en 1988, elle se dédie principalement à la scène ; elle a joué à ce jour dans plus de quarante spectacles. Si elle privilégie la création québécoise, elle prête également son fort tempérament d'actrice au répertoire, notamment contemporain anglo-saxon.
C'est André BRASSARD qui lui offre son premier rôle professionnel dans la création des Muses orphelines de Michel Marc BOUCHARD (THÉÂTRE D'AUJOURD'HUI, 1988), où elle interprète Isabelle, la simple d'esprit. Après avoir participé à la reprise de Du sang sur le cou du chat de Fassbinder, spectacle de Pigeons International mis en scène par Paula de Vasconcelos (1989), elle est de la distribution de L'Éveil du printemps de Wedekind qui réunit sur la scène du Quat'Sous la fine fleur de la jeunesse théâtrale de l'heure. Ce spectacle marque le début d'une féconde collaboration avec le metteur en scène René Richard CYR. En effet, ils se retrouveront pas moins d'une douzaine de fois, chez Dubé (Un simple soldat, Nouvelle Compagnie Théâtrale, 1990), Tremblay (En pièces détachées, TNM, 1994 ; À toi, pour toujours, ta Marie-Lou, Jean-Duceppe, 1996 ; et dans la version musicale des Belles-Sœurs, Théâtre d'Aujourd'hui, 2010), Brecht (L'Opéra de Quat'Sous, TNM. 1991) et Ionesco (Rhinocéros, NCT, 1996, qui lui vaut le Prix du public), mais aussi pour plusieurs créations québécoises : en 2001, au Théâtre d'Aujourd'hui, dans Le Langue-à-langue des chiens de roche de Daniel Danis et dans Titanica , la robe des grands combats de Sébastien Harrisson ; en 2007, chez Jean-Duceppe, dans Là de Serge Boucher. Elle est fidèle à d'autres metteurs en scène, comme Claude Poissant, qui fait appel à elle aussi bien pour Marivaux (Le Triomphe de l'amour, Espace GO, 1995) que pour les Contes urbains (Théâtre Urbi et Orbi, 1996) ou l'univers country de Stampede de François Létourneau (PÀP, 2011). Sous la direction d'Eric Jean, on la retrouve à nouveau sur les planches du Quat'Sous dans les pièces Hippocampe (2002) et Chasseurs (2007), cosignées par Pascal Brullemans et Une ardente patience d'Antonio Skármeta (créée par les Gens d'en bas en 2005), où elle incarne une impétueuse tenancière de bar. Le metteur en scène Dominic Champagne lui a confié quelques-uns de ses plus grands rôles : tout d'abord, dans le spectacle culte Cabaret Neiges Noires (Théâtre Il va sans dire, 1992-1997), où son interprétation de la Vieille Dame paraplégique, combinant une gestuelle spasmodique et un pathos exacerbé demeure gravée dans les mémoires ; puis, après Lolita, (Th. Il va sans dire/Th. de la Manufacture, 1995-1997) et Don Quichotte (TNM/CNA,1999), dans L'Odyssée (TNM/CNA, 2000, reprise en 2003), où elle rendait tout en modulations le stoïcisme et la passion de Pénélope, silhouette discrète et digne du récit homérique.
Dotée d'un physique souple, apte aux métamorphoses, et disposant d'une palette étendue, elle est ce type d'actrice, rare, qui peut incarner à la fois l'enthousiasme simpliste (Danser à Lughnasa de Brian Friel, TNM, 2003), la névrose (Doldrum Bay d'Hilary Fannin, Th. de la Manufacture, 2004) ou la vulgarité (Porc-épic de David Paquet, PÀP, 2010)) que la grâce altière (L'Odyssée).
À la télévision, elle a souvent été employée dans le réalisme d'univers rudes : Omertà II, Fortier et Tag I-II. Quant au cinéma, où elle a tenu une quinzaine de rôles, elle a pu y exploiter des registres variés dans des seconds rôles depuis Jésus de Montréal de Denys ARCAND (1989) jusqu'au récent Les 7 jours du talion de Podz (2009), en passant par La Veuve de Saint-Pierre de Patrice Leconte (2000), Crème glacée, chocolat et autres consolations de Julie Hivon (2001) et Continental, un film sans fusil de Stéphane Lafleur (2007).
Elle est membre fondatrice de la formation musicale les Secrétaires percutantes, spécialisés dans les percussions.