Duguay, Raôul
Raôul (Raoul) Duguay; aussi connu sous le pseudonyme Luoar Yaugud. Poète, auteur-compositeur-interprète (Val-d'Or, Québec, 13 février 1939). L.Ph. (Montréal) 1963. Étudiant aux préoccupations artistiques multiples, il commença dès 1965 à présenter, un peu partout au Québec, des spectacles où il était tout à la fois chanteur, guitariste, trompettiste, pianiste et raconteur. En 1968, il fonda L'Infonie avec Walter Boudreau et resta avec la troupe jusqu'en 1972, puis continua à collaborer aux textes des compositions de Boudreau, entre autres pour « Le Cercle gnostique I » de Coffre I. Il publia de nombreux recueils de textes et poèmes, parmi lesquels Le Manifeste de l'Infonie : le ToutArtBel (1970), collabora à La Barre du jour et Mainmise, et dirigea la publication de Musiques du Kébèk (Montréal 1971), collection d'essais de divers auteurs dont il signa aussi la préface. Il écrivit des pièces de théâtre, dont il conçut la musique et les décors, en plus d'y tenir fréquemment le rôle principal aux côtés de comédiens, de chanteurs et de danseurs. Il joua dans plusieurs films, dont le documentaire L'Infonie inachevée, et fut réalisateur de Ô ou l'invisible enfant (ONF 1976). Comme auteur et interprète, il prit part aux enregistrements de l'Infonie et au micr. Les Porches de Maneige. Il grava seul les micr. All-lô Tôulmônd (1975, Cap. ST-70.036), L'Envôl (1976, Cap. SKAO-70.042) et Raôul Duguay vivant avec Tôulllmônd (1978, Cap. SWBC-70.057).
Dans les années 1980, Duguay s'est surtout consacré à la composition, devenant un des principaux représentants de la musique « nouvel âge » au Québec. Parmi ses oeuvres, soulignons Sept pour quatuor à cordes (1981), Kébec à la porte, oratorio pour deux voix et huit instruments (1982), et Le Pyradôme, spectacle multimédias présenté à la Cité de l'image de Montréal (1988). Il signa également le texte de Golgot(h)a, poème symphonique de Walter Boudreau qui remporta le Grand prix Paul-Gilson de la Communauté des radios publiques de langue française en 1991. Il a réalisé deux disques avec Michel Robidoux : Douceur (1985, Les Disques trente-trois T-3) et Nova (1989, Les Disques trente-trois MRCD-111). Il a aussi composé des musiques destinées au traitement des personnes souffrant d'autisme ou de stress.
Exploitant toutes les sonorités de sa voix remarquable, les spectacles de Duguay étaient des événements où le chant, l'humour, la musique classique, le folklore et les influences contre-culturelles se combinaient pour créer de vastes happenings. Le plus grand succès de Duguay, d'inspiration folklorique, fut « La Bittt à Tibi » qui l'amena notamment à se produire au Palace de Paris et à Hambourg dans le cadre d'un festival pour la paix. Après un de ses spectacles au théâtre Saint-Denis de Montréal, Nathalie Petrowski écrivit dans Le Devoir (19 décembre 1977) : « Son spectacle dépasse le simple art du divertissement, dépasse l'art de la représentation et devient un véritable événement humain, une rencontre entre plusieurs coeurs et plusieurs consciences. »