Créé à Québec en 1978 par la flûtiste et musicologue Louise Courville, l’Ensemble Nouvelle‑France est un ensemble instrumental se consacrant à la musique ancienne du Québec qui devient, en 1992, l’ensemble en résidence du Musée de l’Amérique francophone à Québec. Bien qu’un certain nombre de compositeurs européens soient inscrits à son répertoire, il privilégie les œuvres écrites en Nouvelle‑France depuis sa création jusqu’à la fin du XIXe siècle dans les domaines de la musique sacrée, des chants folkloriques, de la musique de concert, des chants patriotiques, de la musique militaire, de la musique de danse et de la musique de divertissement.
Composition et structure
L’Ensemble Nouvelle‑France a tout d’abord été actif de 1977 à 1981 sous la forme d’un trio, le Trio Nouvelle‑France, composé, outre Louise Courville, de la gambiste Lorraine Pouliot et du claveciniste Richard Paré. Ultérieurement, d’autres membres se sont joints à l’ensemble, notamment Jocelyne Leduc au violoncelle, Lorraine Brunnemer à la viole de gambe, Ariane Dind au clavecin, Hermel Bruneau à la viole de gambe, Nicole Trottier au violon baroque, Pierre Bouchard au clavecin et au piano, Jean‑François Plante au hautbois, Frédérique Beaulieu‑Asselin au violoncelle et Monique Rancourt au piano.
L’Ensemble Nouvelle‑France est aujourd’hui composé d’un noyau de quatre ou cinq musiciens qui, outre la voix, jouent de la flûte moderne et d’époque, des claviers (clavecin et orgue), de la guitare et de la viole de gambe. S’y ajoutent occasionnellement un violon et un violoncelle baroques, des percussions baroques et d’autres chanteurs. De nombreuses œuvres interprétées par l’ensemble sont des reconstitutions d’anciennes partitions endommagées ou illisibles préparées par Louise Courville qui effectue des recherches historiques et musicales et par Pierre Bouchard qui reconstruit concrètement les différentes parties.
Concerts mémorables
L’Ensemble Nouvelle‑France se produit dans tout le Québec et dans le reste du Canada (plus particulièrement sous les auspices des Jeunesses musicales du Canada) ainsi qu’aux États‑Unis et en Europe. On peut l’entendre sur CBC Radio et sur Radio‑Canada. Il participe également régulièrement à l’enregistrement de musiques de film pour l’Office national du film.
En 1986, l’Ensemble Nouvelle‑France représente la ville de Québec lorsque l’UNESCO l’inscrit sur la liste des joyaux du patrimoine mondial. En 1988, il donne une représentation de l’opéra Colas et Colinette de Joseph Quesnel pour l’inauguration du Musée de la civilisation de Québec. Il se produit, pour la reine Béatrix des Pays‑Bas, dans le cadre de l’inauguration de nombreux sites historiques à Québec ainsi qu’au Palais des congrès à Paris pour le 200e anniversaire de la Révolution française.
Enregistrements
En 1997, l’Ensemble Nouvelle‑France lance un ambitieux projet d’anthologie des musiques historiques du Québec en enregistrant un premier volume, L’Époque de Julie Papineau (1795–1862). Six autres CD sont venus depuis compléter cette série : Victoires et Réjouissances à Québec (1690–1758), en 1998; Nativité en Nouvelle‑France, en 1998; L’Épopée mystique de Marie de l’Incarnation, en 1999; Les Amours, en 2004; La Belle Époque, en 2007; et L’orgue 1753, Victoire sur… le temps, en 2011.
En 2002, le groupe exécute et enregistre, en compagnie de musiciens invités, une composition de Louise Courville intitulée L’Oratorio de Marie‑Madeleine sur un livret extrait de l’Évangile apocryphe selon Marie‑Madeleine.
Distinctions
En 1994, l’Ensemble Nouvelle‑France reçoit un prix d’excellence des arts et de la culture de la Fondation de l’Opéra de Québec pour son interprétation de l’opéra-ballet de Pierre de la Garde de 1748, Agelé.
Voir aussi :Instruments — Moyen Âge, Renaissance et Baroque et Instruments d’époque.