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Ferdinand Larose

Ferdinand Alphonse Fortunat Larose, agronome (né le 1er avril 1888 à Sarsfield, en Ontario; décédé le 29 janvier 1955 à Montréal, au Québec). Tout au long de sa carrière, Ferdinand Larose favorise l’agriculture dans les Comtés unis de Prescott et Russell, dans l’Est ontarien. Il est surtout connu pour avoir créé la vaste Forêt Larose dans une région des comtés devenue désertique après un déboisement intensif au 19e siècle. L’agronome joue également un rôle de leader auprès des cultivateurs franco-ontariens. Il dirige plusieurs associations de cultivateurs et promeut la formation agricole des Franco-Ontariens.

Photo de Ferdinand Larose

Formation

Ferdinand Larose obtient un baccalauréat en arts de l’Université d’Ottawa en 1910, puis un baccalauréat et une licence en philosophie en 1912. En 1919, il obtient un baccalauréat de l’Institut agricole d’Oka (Québec), affilié à la Faculté d’agriculture de l’Université Laval à Montréal. (Voir aussi Enseignement de l’agriculture.)

Carrière

En 1919, le ministère de l’Agriculture de l’Ontario ouvre un bureau régional à Plantagenet. Il embauche Ferdinand Larose pour y pourvoir le poste d’agronome. Le nouveau diplômé offre aux cultivateurs franco-ontariens un appui technique en agronomie, souvent d’ailleurs après la messe dominicale.

Pendant les années 1920 et 1930, il met sur pied des clubs agricoles destinés aux élèves des milieux ruraux. Grâce à ces clubs, il transmet des connaissances aux futurs agriculteurs. Les élèves apprennent, entre autres, l’importance d’utiliser de nouvelles semences et des produits de haute qualité pour améliorer les rendements. Grâce au travail de Ferdinand Larose auprès d’eux, 19 jeunes franco-ontariens vont étudier à l’Institut agricole d’Oka en 1943.

À partir de 1928, il gère la transformation d’un désert de sable dans les Comtés unis de Prescott et Russell en une vaste forêt (voir Forêt Larose).

L’agronome encourage le développement de nouvelles cultures dans la région pour pallier les répercussions de la Grande Dépression des années 1930. Ces cultures incluent le houblon, le lin et le trèfle rouge.

En 1934, Ferdinand Larose introduit des cours d’agriculture en français dans les comtés de Kent et d’Essex (dans la région de Windsor). L’année suivante, il rentre à Prescott-Russell pour inaugurer des cours d’agriculture, de couture et de cuisine en français à l’intention des fermières.

Ferdinand Larose contribue aussi à la fondation de plusieurs associations, parmi lesquelles l’Association des producteurs de semences de la Vallée de l’Outaouais (1932), l’Association des laboureurs des comtés de l’Est de l’Ontario (1934) et l’Association des producteurs de semences des Comtés de Prescott et Russell.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les cultivateurs se tournent vers lui pour que leurs fils soient désignés comme main-d’œuvre agricole. Ces jeunes hommes peuvent ainsi obtenir des exemptions de service militaire. (Voir aussi Conscription au Canada.)

Ferdinand Larose prend sa retraite en 1950. Il décède à Montréal le 29 janvier 1955.

Forêt Larose


La colonisation de l’Est ontarien au 19e siècle a considérablement réduit la superficie de la forêt de la région. Jusque-là, celle-ci renfermait une cinquantaine d’espèces d’ arbres, souvent majestueux. Les arbres ont été abattus pour en faire du bois de charpente destiné à la construction des navires de la marine britannique. Les bucherons ont laissé derrière eux des terrains défrichés où l’on pouvait pratiquer l’agriculture.

Entre les villages de Bourget, Cheney, Casselman et Limoges, les colons se rendent compte assez rapidement que les terres sablonneuses sont peu propices à l’agriculture. Ils abandonnent donc ces terres à l’érosion et à la désertification.

La population appellera cette région « le désert de Bourget ». En 1920, l’érosion et les feux de forêt provoquent un glissement de terrain majeur à Lemieux, ce qui y intensifie la désertification.

Afin de renverser la tendance, Ferdinand Larose propose un programme de revalorisation des terres. Son idée est de stabiliser les terres sablonneuses en y plantant des milliers d’arbres adaptés à cet environnement particulier.

Dès 1928, suivant les conseils de l’agronome, les gouvernements régional et provincial rachètent les terres agricoles désertiques et embauchent des travailleurs locaux pour y planter des arbres. Avant la fin de l’année, Ferdinand Larose aura supervisé la plantation de 6000 pins. (Voir aussi : Reboisement; Sylviculture.)

Héritage de la Forêt Larose

Au fil des ans, trois générations de travailleurs forestiers contribuent à la plantation de plus de 18 millions d’arbres et à l’entretien de la forêt. Le gouvernement de l’Ontario en fait une réserve faunique. Les scientifiques y effectuent des recherches sur la gestion des ressources forestières. La forêt se prête également à la pratique d’activités de plein air.

En 2000, le gouvernement provincial transfère la gestion de la forêt au gouvernement régional des Comtés unis de Prescott et Russell.

Au 21e siècle, la Forêt Larose constitue l’une des plus grandes forêts plantées à la main en Amérique du Nord. Elle couvre aujourd’hui 108 km2. Ses rangées de pins dépassent 25 m de hauteur. Elle comprend également des terres humides et des forêts mixtes. On y retrouve plus de 200 km de routes et de sentiers. La rivière Nation Sud et de nombreux ruisseaux la sillonnent. De nombreuses espèces fauniques, de la mésange à l’orignal, habitent la forêt. La flore qu’elle abrite va des fleurs sauvages aux champignons.


Honneurs

En 1988, le premier Mérite agricole franco-ontarien est remis à Ferdinand Larose à titre posthume. C’est l’Union des cultivateurs franco-ontariens qui décerne ce prix.

Depuis 2007, l’Association canadienne-française de l’Ontario de Prescott et Russell attribue le prix Ferdinand-Larose à des personnes ou à des entreprises francophones qui ont œuvré à la valorisation de l’environnement dans la région.