Article

Françoise David

Françoise David, C.Q., organisatrice communautaire, femme politique et militante féministe (née le 13 janvier 1948 à Montréal, au Québec). Présidente de la Fédération des femmes du Québec de 1994 à 2001, elle a été élue députée à l’Assemblée nationale du Québecen 2012 et a été co-porte-parole de Québec solidaire de 2006 à 2017.
Françoise David

Éducation et début de carrière

Françoise David est la fille de Paul David (1919–1999), cardiologue de réputation internationale, fondateur de l’Institut de cardiologie de Montréal et sénateur, ainsi que la petite-fille d’Athanase David (1882–1953), secrétaire de la province de ​Québec de 1919 à 1936. Ce dernier est considéré par l’historien et sociologue Fernand Harvey comme un « véritable ministre de la Culture avant la lettre ». Les importantes mesures sociales et culturelles qu’il a mises en œuvre sous le gouvernement libéral de Louis-Alexandre Taschereau marquent le début de l’intervention de l’État québécois dans les secteurs de l’éducation et de la santé, domaines jusqu’alors pris en charge par l’Église catholique. Son arrière-grand-père Laurent-Olivier David a été journaliste, biographe, député du gouvernement d’Honoré Mercier et sénateur.

Titulaire d’un baccalauréat en service social de l’Université de Montréal (1972), Françoise David œuvre au sein des organismes communautaires du quartier Centre-sud de Montréal jusqu’en 1977. Elle devient ensuite personne-ressource au Carrefour des familles monoparentales du Québec. Elle y demeure jusqu’en 1997, année où elle est nommée coordonnatrice du Regroupement des Centres de femmes (aujourd’hui appelé « L’R des centres de femmes du Québec »), alors constitué de 80 organismes.

Présidence de la Fédération des femmes du Québec

Féministe convaincue et militante, Françoise David est élue présidente de la Fédération des femmes du Québec en 1994 (voir Mouvement des femmes). Elle organise la Marche des femmes contre la pauvreté « Du pain et des roses ». Quinze mille femmes y prennent part et marchent plusieurs centaines de kilomètres pendant plus de dix jours, vers un grand rassemblement qui se tient à ​Québec, le 4 juin 1995. En 2000, elle met sur pied la Marche des femmes contre la pauvreté et la violence.

Femme de cœur et de convictions, Françoise David se bat pour faire avancer plusieurs causes dont entre autres, l’augmentation du salaire minimum, l’aide aux immigrantes et l’accessibilité pour les femmes à des logements sociaux et à la formation professionnelle avec soutien communautaire.

D’Option citoyenne à Québec solidaire

En 2004, elle participe à la fondation d’Option citoyenne et devient la porte-parole féminine de ce mouvement. La même année, elle publie un livre-manifeste intitulé Bien commun recherché. Une option citoyenne. En 2005, elle est cosignataire avec plusieurs autres personnalités publiques, du Manifeste pour un Québec solidaire en réaction à la publication du Manifeste pour un Québec lucide menée par l’ancien ​premier ministre​provincial Lucien Bouchard.

Le 4 février 2006, la fusion entre le mouvement féministe, altermondialiste et écologiste Option citoyenne avec l’Union des forces progressistes (UFP) donne naissance à un nouveau parti au Québec, Québec solidaire. Le 13 février 2006, le Directeur général des élections autorise le parti Union des forces progressistes à changer sa dénomination pour Québec solidaire. Françoise David devient porte-parole avec Amir Khadir du nouveau parti.

Amir Khadir

Lors des élections du 26 mars 2007 et du 8 décembre 2008, elle termine deuxième dans la conscription de Gouin à Montréal. Ce n’est que partie remise puisque lors de la campagne électorale 2012, sa prestance, son charisme et son honnêteté touchent bon nombre d’électeurs québécois. Ainsi, Françoise David réussit à se faire élire le 4 septembre 2012 dans sa circonscription et prend place à l’Assemblée nationale. Elle devient la deuxième députée élue de Québec solidaire.

Lors des élections générales du 7 avril 2014, Françoise David est réélue dans sa circonscription. Elle est porte-parole du parti avec Andrés Fontecilla. Sa sœur, Hélène David est également élue (circonscription d’Outremont) lors de cette même élection. Toutefois, elle se présente sous la bannière libérale. Elle est nommée par le premier ministre Philippe Couillard ministre de la Culture et des Communications et de la Protection et de la promotion de la langue française. Depuis février 2016, elle est ministre responsable de l’Enseignement supérieur, une fonction qu'elle cumule à partir d'octobre 2017 avec celle de ministre responsable de la Condition féminine.

Le 27 mai 2014, Françoise David a déposé le projet de loi 190 pour la protection des aînés qui vise à encadrer les conditions d’éviction ou de reprise d’un logement occupé par une personne âgée dont la situation financière ou l’état de santé est précaire. Il s’agit du premier projet de loi d’intérêt public présenté par un député d’un parti d’opposition depuis plusieurs années. Le projet de loi qui devait être étudié au cours de la première session de la 41e législature de l’Assemblée nationale est cependant mort au feuilleton. Après avoir travaillé plusieurs mois en collaboration avec le ministère de l’Habitation, David dépose un nouveau projet de loi le 21 mai 2015. Le projet de loi 492 portant l’intitulé Loi modifiant le Code civil du Québec afin de protéger les droits des locataires ainés est adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 10 juin 2016.

En janvier 2017, elle annonce son départ de la vie politique pour des raisons de santé. Elle entend cependant demeurer active dans les débats publics. D’ailleurs, à l’automne 2017, elle s’exprime dans le cadre du mouvement #MoiAussi et lance en janvier 2018, en compagnie de plusieurs militantes féministes (dont la chroniqueuse Aurélie Lanctôt et l’auteure Léa Clermont-Dion), le mouvement « Et maintenant », afin de poursuivre la lutte contre les violences sexuelles.

Prix et distinctions

Françoise David est chevalière de l’Ordre national du Québec depuis 1999. En 2002, elle est récipiendaire du Prix du Gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne » et en 2004, un hommage lui est rendu à titre de « Diplômée d'honneur  » lors de la collation des grades de la Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal. Plus récemment, en septembre 2014, elle a été honorée à l’occasion d’un gala du 100 e anniversaire de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne. Cette cérémonie visait à célébrer 100 femmes, d’hier et d’aujourd’hui, pour leur contribution à la francophonie et à la condition des femmes au Canada.