Fréchette, Carole
Carole Fréchette, actrice, dramaturge, critique, romancière (Montréal, 26 juillet 1949). Carole Fréchette, l'une des principales femmes dramaturges du Canada, étudie l'interprétation à l'ÉCOLE NATIONALE DE THÉÂTRE avant de se joindre au collectif de théâtre féministe marxiste le Théâtre des Cuisines en 1974. Elle y collabore à l'écriture et à la mise en scène de pièces sur le droit à l'avortement (Nous aurons les enfants que nous voulons, 1974) et les tâches ménagères incombant aux femmes (Môman travaille pas, a trop d'ouvrage, 1976, As-tu vu? Les maisons s'emportent!, 1981).
Après la fin des activités du Théâtre des Cuisines en 1981, Carole Fréchette participe à diverses activités théâtrales à Montréal : elle écrit pour le journal Cahiers de théâtre Jeu et travaille avec des troupes de théâtre universitaires, la section théâtrale du CONSEIL DES ARTS DU CANADA et le Centre des auteurs dramatiques. Pendant sa maîtrise à l'Université du Québec à Montréal, elle revient à l'écriture dramatique avec Baby Blues (1989), une pièce qui met en scène une nouvelle mère secouée par les doutes sur sa capacité à concilier ses devoirs de mère avec ses rôles de fille, de sœur, d'épouse et de femme de carrière.
Sa pièce suivante, Les quatre morts de Marie (1998), remporte le PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL POUR LES ARTS DE LA SCÈNE et le prix Chalmers. Poétique par son style et irréaliste par sa structure, la pièce présente une femme à différentes étapes de sa vie au fur et à mesure qu'elle affronte les structures familiales rudes, matérialistes et désintégrées de la société québécoise contemporaine.
Dans une explosion de créativité, Carole Fréchette écrit cinq pièces de 1998 à 2002. Ces pièces traitent de la détresse morale et matérielle de personnes solitaires vivant dans un monde rempli d'injustice sociale, de pauvreté et de violence politique; l'amour offre la possibilité ou l'illusion de donner un sens à la vie. Dans La peau d'Élisa (1999), C. Fréchette présente une femme qui vit la passion à travers les aventures érotiques des autres. En explorant une structure postmoderne ludique, dans Les sept jours de Simon Labrosse (1999), Carole Fréchette met en scène les tentatives ratées d'un jeune homme pour trouver un travail ayant un sens dans une société qui déshumanise les individus.
Dans la courte pièce Le collier d'Hélène (2000), elle exprime son empathie envers les Libanais qui ont subi de grandes pertes pendant la violente guerre civile qui s'est déroulée dans leur pays. Jean et Béatrice (2002) renouvelle la mise en scène de la quête de l'amour : Béatrice offre une récompense imposante à l'homme qui peut la fasciner par ses dons de conteur, la faire pleurer et la séduire. Jean réussit à passer les trois tests, néanmoins Béatrice n'est pas la riche héritière qu'elle prétend être, mais une femme solitaire à la recherche de l'amour et d'une expérience émotionnelle forte. Violette sur la terre (2002), écrite particulièrement pour les auditoires des vieilles régions minières du nord de l'Ontario, du Québec et de la France, examine la solitude et la tristesse des personnes qui ont de la difficulté à communiquer avec les autres.
Pour sa contribution au théâtre canadien, Fréchette reçoit le prestigieux prix Elinore et Lou Siminovitch en 2002. Alors que les troupes de théâtre au Québec tardent à monter ses pièces, les productions en France, en Belgique, en Suisse, au Liban, en Syrie, au Nouveau-Brunswick et en Ontario lui permettent de se bâtir une réputation internationale.
Elle écrit également deux romans destinés aux adolescents, Carmen en fugue mineure (1996) et Do pour Dolorès (1999), et traduit deux pièces. Playwrights Canada Press publie Three Plays (The Four Lives of Marie, Seven Days in the Life of Simon Labrosse et Élisa's Skin), les trois pièces ont été traduites par John MURRELL.