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Gabriel Nadeau-Dubois

Gabriel Nadeau-Dubois, homme politique, militant, auteur et communicateur (né le 31 mai 1990 à Montréal, au Québec). Gabriel Nadeau-Dubois est le co-porte-parole de Québec solidaire et siège à l’Assemblée nationale comme député de Gouin depuis mai 2017. Il s’est fait connaitre en 2012 comme le représentant le plus visible et médiatisé de la grève étudiante. À cette époque, il était co-porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) avec Jeanne Reynolds. Il manifestait dans les rues du Québec aux côtés de milliers de personnes du milieu étudiant pour le retrait de la hausse des frais de scolarité de 1 625 $ sur 5 ans. (Voir Grève étudiante québécoise de 2012.)

Gabriel Nadeau-Dubois

Jeunesse

Gabriel Nadeau-Dubois est issu d’une famille active dans les mouvements syndicaux et écologistes. Son père, Gilles Dubois, est l’ex-vice-président du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN et a également présidé le Conseil régional de l’environnement de Montréal. Gabriel Nadeau-Dubois s'initie au militantisme et à l’action citoyenne dès son plus jeune âge. Il accompagne son père dans les manifestations et les assemblées syndicales. (Voir Centrales syndicales québécoises.) Le jeune Gabriel Nadeau-Dubois est curieux et s’intéresse rapidement à la lutte des classes, aux mouvements sociaux et à l’environnement. (Voir aussi Mouvements écologistes au Canada.) Quand il accompagne son père, il préfère porter attention aux sujets débattus pendant l’assemblée syndicale plutôt que de terminer ses devoirs comme prévu. C’est l’époque où le libre-échange et la mondialisation des marchés prennent de plus en plus de place dans l’actualité, il est à l’affut et lit la presse quotidiennement. Son rêve était alors de devenir journaliste à l’international.

Militantisme étudiant

Lors de son entrée au secondaire, au Collège Régina Assumpta, ses actions militantes prennent vie. La direction de cette école privée prévoit désigner toutes les personnes représentantes de classe sans que les élèves puissent voter. Gabriel Nadeau-Dubois s’oppose fermement à cette idée et convainc la direction de tenir une élection organisée par la communauté étudiante, ce qui se concrétise l’année suivante. On sent déjà apparaître le militant engagé. Une de ses anciennes enseignantes dira de lui « […] qu’il avait une intelligence vive. Il était à l'écoute de son groupe. Le choc des idées, même avec les adultes, ne lui faisait pas peur. Il aimait argumenter, c'était un leader né que les élèves suivaient. »

À l’automne 2007, il débute ses études en sciences humaines au Collège de Bois-de-Boulogne. (Voir aussi CEGEP.) Il excelle à mobiliser le corps étudiant autour de divers enjeux sociaux et en profite pour distribuer des tracts de l’association étudiante du cégep. C’est ainsi qu’il intègre l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Il se voit confier les postes de vice-président à l’exécutif de l’association et de personne responsable des affaires extérieures.

Grève étudiante de 2012

En avril 2010, alors qu’il est étudiant au baccalauréat en histoire, culture et société à l’UQAM, Gabriel Nadeau-Dubois est élu secrétaire aux communications et porte-parole de l’ASSÉ. En décembre 2011, c’est en tant que co-porte-parole avec Jeanne Reynolds qu’il rejoint la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) ― une coalition d’associations étudiantes qui rassemble à son apogée près de 100 000 personnes des milieux cégépien et universitaire. Ce regroupement temporaire parle d’une seule voix face au gouvernement de Jean Charest au cours de la grève étudiante générale et illimitée de 2012. (Voir Grève étudiante québécoise de 2012.)

La genèse de ce mouvement commence en mars 2010. C’est lors du 8e budget du Parti libéral du Québec, annoncé par le ministre des Finances Raymond Bachand, qu’une série de mesures appelées « virage tarifaire » fait son apparition. Une des mesures prévoit une hausse prochaine des droits de scolarité universitaire dès l’automne 2012.

C’est pendant cette grève étudiante et les mois d’occupations étudiantes dans les rues du Québec que Gabriel Nadeau-Dubois devient une personnalité très médiatisée. Il réussit à polariser une partie de l’opinion publique et quelques figures politiques au pouvoir. La tension s’accentue entre les forces de l’ordre (voir La police au Canada) et le mouvement militant. Ses critiques lui reprochent de ne pas condamner les actes de violence et le vandalisme lors des manifestations quotidiennes. Au cours d’un débat télévisé en avril 2012, il déclare que la CLASSE se « dissocie de certains gestes  » sans pourtant les condamner. Il ajoute que ce « sont les étudiants qui contrôlent ce mouvement. La situation actuelle était prévisible; aucun groupe dans la société n'accepterait d'être traité comme les étudiants sont traités. Quel groupe dans la société ferait la grève pendant neuf semaines et n'aurait même pas une rencontre de dialogue? ».

Le 9 août 2012, il quitte sa fonction de co-porte-parole de la CLASSE. Dans une lettre ouverte qu’il adresse à tous ceux et celles qui se sont mobilisé(e)s et aux membres de l’association, il écrit : « Pour un premier ministre qui souhaite tellement que le mouvement étudiant dénonce la violence et l'intimidation, je trouve que Jean Charest a fait preuve à l'endroit des étudiants et à mon endroit d'une charge de violence inouïe. J'ai maintenant besoin de prendre un répit loin de toutes ces attaques. » La grève prend naturellement fin avec l’élection du Parti québécois moins d’un mois plus tard qui annule la hausse des droits de scolarité.


Carrière politique

Suite aux évènements de la grève étudiante de 2012, Gabriel Nadeau-Dubois est occasionnellement invité comme panéliste pour discuter de sujets liés à la politique et à la société sur différents plateaux de télévision et à la radio.

À l’automne 2016, il organise un tour du Québec avec l’initiative citoyenne non partisane Faut qu’on se parle. Avec les quatre autres membres fondateurs du projet, il anime des discussions sous forme d’assemblées de cuisine. On veut entendre les citoyens et citoyennes s’exprimer sur l’avenir du Québec. Il en sortira un essai collectif publié l’année suivante ayant pour titre Ne renonçons à rien.

À la suite du départ de Françoise David comme co-porte-parole du parti Québec solidaire en janvier 2017, il se présente pour l’investiture d’une élection partielle dans la circonscription montréalaise de Gouin la même année où il obtient son diplôme de maîtrise en sociologie de l’UQAM.

Il est élu le 29 mai 2017. Il devient le porte-parole masculin de Québec solidaire. La porte-parole féminine du parti, Manon Massé, laisse le nouveau député prendre ses marques et s’occupe des principaux débats. L’année suivante, pendant la campagne électorale de 2018, Gabriel Nadeau-Dubois se positionne en faveur d’une plus grande protection de l’environnement. Il se prononce sur les grands enjeux de société comme l’immigration et l’éducation. Il condamne la xénophobie et le rejet du multiculturalisme. Il dénonce aussi l’américanisation comme étant une menace pour la culture québécoise. (Voir Le Canada et les États-Unis.) Lors de cette élection, il est réélu dans la circonscription de Gouin avec 59,14 % des voix. Son caucus le nomme leader parlementaire du troisième groupe d’opposition.

Le 7 novembre 2019, son essai qui a pour titre Lettre d'un député inquiet à un premier ministre qui devrait l'être est publié. Gabriel Nadeau-Dubois s’adresse au premier ministre François Legault. Le laxisme en matière d’environnement par le parti au pouvoir est le sujet principal de son livre.

En septembre 2021, il devient chef parlementaire de Québec solidaire. Il mentionne avoir pour cible la promotion d’une transition écologique plus juste. Il avoue du même souffle aspirer au poste de premier ministre pour les élections du 3 octobre 2022.

Les résultats de cette élection générale permettent d’élire 11 candidats et candidates de Québec solidaire. Le parti reçoit 15,43 % des votes. Gabriel Nadeau-Dubois se voit reconfirmé comme député de la circonscription de Gouin. Il est maintenant chef du deuxième groupe d’opposition et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de lutte contre les changements climatiques.