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Gagnon, Charles

Entre 1955 et 1960, Charles Gagnon vit, étudie et travaille à New York. Au cours de ces années, stimulé par l'extraordinaire effervescence culturelle de la ville, il poursuit avec régularité son travail de peintre et de photographe dont il continue d'enrichir la production aujourd'hui.

Gagnon, Charles

 Charles Gagnon, peintre, photographe, cinéaste (Montréal le 23 mai 1934 - Montréal le 16 avr 2003 ), est une figure maîtresse parmi les plus inspirantes de l'art québécois et canadien des quarante dernières années. Créateur dont l'art s'alimente à des champs d'intérêt nombreux et divers, l'artiste continue de construire une oeuvre originale, complexe et d'une remarquable cohérence. Charles Gagnon est en outre, au pays, un des rares artistes multidisciplinaires de sa génération, et l'éclectisme de son travail - expression d'une authentique curiosité, d'une « attitude », d'une manière d'être présent au monde - fait écho à la diversité de ses centres d'intérêt (la philosophie, la musique, les mathématiques, l'astronomie, etc.). De plus, son art à la fois séducteur et exigeant fait preuve d'un intérêt réel pour le spectateur. Son oeuvre est en même temps cérébrale et sensuelle, ouverte et dynamique, relevée parfois de touches d'humour; autant de qualités sur lesquelles repose toute l'approche, tant artistique que philosophique de son travail.

Entre 1955 et 1960, Charles Gagnon vit, étudie et travaille à New York. Au cours de ces années, stimulé par l'extraordinaire effervescence culturelle de la ville, il poursuit avec régularité son travail de peintre et de photographe dont il continue d'enrichir la production aujourd'hui. De retour à Montréal, parallèlement à sa peinture, il entreprend collages et boîtes-constructions ; c'est la période dite des « paysages ». Puis deux oeuvres au titre identique (La Fenêtre / The Window, 1962) explorent une ambiguïté spatiale complexe (autour de la figure du carré), dont le concept est primordial pour la compréhension du travail subséquent. Ce dernier prend alors un caractère plus expérimental où Gagnon explore, entre autres, le contraste des surfaces, les matériaux (l'acier inoxydable, l'aluminium, etc.) et même la relation peinture/sculpture. C'est à ce moment qu'il réalise un projet de sérigraphie, de même qu'il s'intéresse au son, à travers la réalisation de collages sonores. Finalement, il aborde le cinéma expérimental et réalise trois films (dont Le Huitième Jour/The Eighth Day (1966), présenté au programme du Pavillon Chrétien d'Expo 67, bâtiment dont il assure la conception par ailleurs). Puis, à l'exception d'un bref intermède au début des années 70, sa peinture connaît une suite de moments majeurs : des « tableaux blancs » (1967-1969), aux Marker / Marqueurs (1973-1974), aux Splitscreenspace (série associée à la murale Time-Screen, Though-Space (Ottawa, 1975), en hommage à l'ancien premier ministre du Canada Lester B. Pearson), en passant par les Cassations, les Inquisitions (1976 à 1983), de même que les oeuvres avec mot (1986 à 1990). Parallèlement, la photographie demeure un centre d'intérêt de l'artiste durant toutes ces années, et son travail dans ce domaine sera marqué par des moments clés, dont les oeuvres SX 70 et Minox, à la fin des années 70. Enfin, tout au cours de la décennie 90, la photographie (Tables de matière, Mythes) et la peinture (États et conditions) se partagent tour à tour sa production, jusqu'à leur rencontre inévitable, dans un dialogue novateur et fructueux (Histoires naturelles, Ex Situ). En 2002, Charles Gagnon reçoit un prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques.