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Garneau, Hector de Saint-Denys

Hector de Saint-Denys Garneau, poète (Montréal, 13 juin 1912  -- Sainte-Catherine-de-Fossambault, Qc, 24 oct. 1943). Son oeuvre marque un point tournant dans l'histoire de la poésie québécoise.

Garneau, Hector de Saint-Denys

Hector de Saint-Denys Garneau, poète (Montréal, 13 juin 1912  -- Sainte-Catherine-de-Fossambault, Qc, 24 oct. 1943). Son oeuvre marque un point tournant dans l'histoire de la poésie québécoise. Arrière-petit-fils de l'historien François-Xavier GARNEAU, petit-fils du poète Alfred Garneau et cousin de la poète et romancière Anne HÉBERT, il est issu d'une famille aisée de la classe moyenne.

Tout en faisant des études classiques chez les jésuites à Sainte-Marie, à Loyola et à Jean-de-Brébeuf, il étudie à l'École des Beaux-Arts de Montréal. En 1934, atteint d'une cardite rhumatismale, il abandonne cependant ses études, se consacre à la poésie, à la peinture et à la musique. Il fréquente pendant trois ans les jeunes catholiques intellectuels de la revue La Relève. Au cours des années 30, il tient son Journal (publié à titre posthume en 1954 et traduit en anglais par John Glassco en 1962 sous le titre The Journal of Saint-Denys Garneau) et compose les poèmes qui paraîtront dans son unique recueil, Regards et jeux dans l'espace (1937). Déçu par l'accueil réservé à son ouvrage, il se retire dans le manoir familial de Sainte-Catherine-de-Fossambault, près de Québec, où il meurt en 1943, apparemment d'une crise cardiaque, pendant une promenade en canot en solitaire.

Bousculant la forme, avec des vers arythmiques d'inégale longueur, sans ponctuation et une syntaxe éclatée, sa poésie est tout aussi originale par les thèmes qu'elle aborde (l'aventure spirituelle du poète, la nature de la création artistique et la recherche de pureté) que par son ironie. Ses poèmes hermétiques, sa correspondance cérébrale et la recherche incessante de réponses à l'angoisse de son existence, l'assouvissement de son besoin d'amour et d'absolu dont témoigne son journal font de lui une figure unique dans l'histoire intellectuelle du Québec et son premier véritable poète moderne. Il a contribué à faire évoluer la métrique en lui imprimant « le rythme de son moi inquiet et la couleur perue par son regard de peintre » (Réginald Hamel). Son dernier recueil, Les Solitudes (1949) exprimait au paroxysme son drame mental et spirituel, son incapacité à harmoniser les aspirations de son moi. Homme à la conscience meurtrie, aux rêves brisés, il a incarné, à son époque, le malaise de tout le peuple canadien-français, incapable de se forger une identité. Éternel adolescent. En perpétuel état de « crise intérieure », il continue d'exercer une influence considérable sur les jeunes poètes québécois du XXIe siècle, qui se reconnaissent encore en lui.

En 1971, Jacques Brault et Benoît Lacroix ont procédé à une édition de ses oeuvres complètes.