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Géographie des Territoires du Nord-Ouest

Les Territoires du Nord-Ouest comprennent trois régions géographiques principales : l’archipel Arctique au nord, l’Arctique (les terres continentales) et la région de la vallée du Mackenzie. L’Arctique parfois appelé Barren Lands (terres stériles), se trouve au nord-est de la limite forestière, et la région de la vallée du Mackenzie se trouve, à l’ouest. La géographie des Territoires du Nord-Ouest peut également être observée en termes des sept régions physiographiques du Canada. Les Territoires comprennent quatre de ces régions : la Cordillère, les plaines intérieures, le Bouclier canadien et l’Arctique canadien.

Régions physiographiques

Archipel Arctique

L’archipel Arctique, la deuxième plus grande région de l’Extrême-Arctique au monde, est constitué de 94 îles principales dont certaines font partie des Territoires du Nord-Ouest.  L’île Banks, le nord-est de l’île Victoria, l’ouest de l’île Melville et les  îles Parry font partie du territoire.

La glace est éternelle dans les îles situées les plus au nord-ouest et durant la majeure partie de l’année, elle recouvre toutes les mers avoisinantes limitant ainsi considérablement la navigation. La partie sud-est de l’archipel n’est cependant pas aussi froide en raison de sa proximité avec les eaux libres de l’Atlantique Nord. Comme son altitude est plus élevée, elle reçoit plus de précipitations que partout ’ailleurs dans l’Arctique qui, de manière générale, fait partie des régions les plus sèches du Canada.

L’archipel diffère des deux autres régions des Territoires du Nord-Ouest par ses étés qui restent frais, atteignant en moyenne 10 °C en juillet dans la majeure partie de la région, en raison des eaux froides environnantes. Le fort contraste entre les longues journées de l’été et les courtes (voire inexistantes) journées de l’hiver reflète la latitude élevée. Le climat rigoureux et le pergélisol entraînent un faible développement des sols. La végétation est de type toundra, variant de petits buissons à l’herbe mais certaines régions sont même dépourvues de cette végétation limitée. Le premier parc national des Territoires, Aulavik, a été créé dans l’archipel en 1922, sur l’île Banks.

Réserve de parc national Nahanni

L’Arctique (terres continentales)

Le Bouclier canadien constitue l’Arctique. Les roches les plus anciennes du Canada (3,96 milliards d’années) ont été trouvées à l’est du Grand lac de l’Ours. Les couches de glace du pléistocène ont poli sa surface, érodant les matériaux de surface jusqu’au substratum rocheux. À certains endroits, la fonte des glaces a laissé des blocs de roche, du sable et des graviers. Dans l’ensemble, la surface de basse altitude est rocheuse et légèrement ondulée, parcourue par un incroyable labyrinthe de rivières et de lacs irréguliers.

Tout comme dans l’archipel, il n’y a pas vraiment de véritables sols. La végétation est de type toundra, habituellement composée de nombreux arbustes. Dans les endroits abrités, comme le long des cours d’eau intérieurs, des arbres rabougris s’étendent des terres boisées au sud et à l’ouest.

Du point de vue climatique et géographique, l’Arctique se trouve entre l’archipel Arctique et la vallée du Mackenzie, avec des températures hivernales plus froides et des températures estivales plus chaudes en raison de sa situation continentale. Par exemple, le lac Baker, situé à l’ouest de la baie d’Hudson, enregistre des maximums de températures moyennes quotidiennes de -27 °C en janvier et de 16 °C en juillet, avec des précipitations totales moyennes de 268 mm.

Great Slave Lake

Région de la vallée du Mackenzie

Du point de vue géologique, cette région va du Bouclier canadien sur sa limite du côté est jusqu’à des formations sédimentaires plus jeunes des ères paléozoïque et mésozoïque en succession à l’ouest. Le Grand lac de l’Ours (31 328 km2) et le Grand lac des Esclaves (28  568 km2) sont situés à la limite du Bouclier qui, dans cette région, dépasse souvent une altitude de 300 mètres. Cette division de la végétation correspond à une division culturelle des peuples autochtones, les Inuits vivant dans l’Arctique et les Dénés, dans la région subarctique. Le développement économique plus avancé et la population plus nombreuse dans la vallée du Mackenzie subarctique distinguent également cette région des terres continentales de l’Arctique. Une bonne partie de la région de la vallée du Mackenzie consiste en un prolongement étroit vers le nord des plaines Intérieures continentales, avec quelques collines s’élevant à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau moyen. À l’ouest, elle se transforme soudainement en terrain montagneux de la région de la Cordillère, avec des sommets supérieurs à 2 700 mètres. La région est parcourue par le fleuve Mackenzie et ses affluents, dont le bassin de drainage (1,8 million de kilomètres2) et le réseau (4 241 km) sont respectivement le plus grand et le plus long au Canada.

Seule la partie la plus au nord fait partie de la zone de pergélisol continu, contrairement aux deux autres régions des Territoires du Nord-Ouest. Presque tout le territoire se trouve dans la zone discontinue où le pergélisol est répandu, voire omniprésent.

La partie supérieure de la vallée du Mackenzie se trouve dans la zone transitionnelle de la forêt boréale qui abrite principalement des épinettes et des mélèzes. La basse vallée du Mackenzie est située dans le boisé boréal du Nord qui abrite une grande variété d’arbres, dont le bouleau gris, le pin gris, le sapin baumier et le peuplier faux-tremble. De vastes espaces sont mal drainés, particulièrement dans les plaines, en raison du pergélisol et de la glaciation continentale. Il en résulte des tourbières réticulées et des fondrières.

Des bateaux-maisons sur le Grand lac des Esclaves gelé à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest.

Les plages de température sont plus grandes dans la vallée du Mackenzie que dans les deux autres régions. Par exemple, à Fort Good Hope, le maximum de la température moyenne quotidien est de -25 °C en janvier et de 21 °C en juillet. Les précipitations, incluant les chutes de neige, sont beaucoup plus élevées qu’ailleurs dans l’Arctique.

Le parc national Wood Buffalo, qui chevauche la frontière de l’Alberta, est le plus grand parc national du Canada (44 802 km2). Il a été créé en 1922 pour protéger le seul troupeau de bisons des bois à l’état sauvage, et il abrite également plusieurs milliers de bisons des plaines. En été, les grues blanches en voie de disparition viennent y faire leur nid.