Gowan, Elsie Park
Elsie Park Gowan, née Young, dramaturge (Helensburgh, Écosse, 9 sept. 1905 -- Edmonton, Alb., 23 jan. 1999). Gowan immigre à Edmonton avec sa famille en 1912 et travaille comme institutrice rurale avant de fréquenter l'U. de l'Alberta, où elle obtient un baccalauréat spécialisé en histoire (1926-1930). Sa collaboration avec la Dramatic Society de l'université et sa directrice Elizabeth Sterling HAYNES, l'amène à exprimer par le théâtre son intérêt pour les questions d'ordre historique, économique et social. Elle aborde souvent ces questions d'un point de vue fortement libéral, à la fois féministe et socialiste.
De 1930 à 1958, Gowan participe activement au théâtre éducatif et communautaire à Edmonton et dans la province. Elle est membre du jury et professeure à la Banff School of Fine Arts (voir BANFF CENTRE). Elle est aussi membre permanent de la petite scène d'Edmonton. Sa principale contribution demeure toutefois ses pièces de théâtre et ses radio théâtres, parmi lesquels Breeches From Bond Street (1949), dans lequel elle décrit avec beaucoup d'humour la réception, dans le Sud de l'Alberta, d'une mariée achetée par correspondance. Sa comédie en trois actes, The Last Caveman, est présentée pour la première fois par LA PETITE SCÈNE d'Edmonton en 1938, puis en tournée en 1946 et en 1947 avec le Everyman Theatre, l'une des premières troupes de théâtre professionnelle de l'Ouest canadien. Toutefois, les possibilités offertes par le théâtre étant limitées, elle écrit beaucoup pour la radio (voir RADIO, THÉÂTRE DE LANGUE ANGLAISE À LA).
Ses deux premières séries de radio théâtres historiques, New Lamps for Old, rédigées en collaboration avec Gwen Pharis RINGWOOD (1936-1937), et The Building of Canada (1937-1938), sont des commandes de la station CKUA de l'U. de l'Alberta. Elles sont rediffusées par le réseau anglais de Radio-Canada, rejoignant ainsi un public national. De 1939 à 1958, Gowan rédige plus de 200 pièces pour la radio locale et nationale, dont certaines rejoignent des auditoires aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie, dans les Caraïbes et en Amérique du Sud. Ses séries offrent un point de vue extrêmement intéressant sur une société canadienne en mutation pendant et après la guerre. Elles examinent des questions comme l'aide sociale, les maladies mentales, la réhabilitation des détenus, les familles dysfonctionnelles, les garderies, les grossesses de femmes célibataires et l'évolution de la condition féminine.
Après le décès de son mari, en 1958, Gowan retourne à l'enseignement et met fin à sa carrière d'écrivaine, mais elle continue de diriger des ateliers d'écriture, surtout pour les personnes âgées. Sa contribution à la culture canadienne en tant que professeure, historienne et dramaturge lui vaut un Prix d'art dramatique du Canada (1942), un Provincial Achievement Award for Excellence in Literature (1977), un doctorat honorifique de l'U. de l'Alberta (1982) et l'accession à l'Edmonton Hall of Fame (1993).