Gratton, Hector
(Joseph Thomas) Hector Gratton. Compositeur, chef d'orchestre, arrangeur, pianiste, professeur (Hull, Québec, 13 août 1900 - Montréal, 16 juillet 1970). Il étudia le piano à Montréal avec Alphonse Martin et Alfred La Liberté qui l'initia aux oeuvres et à l'esthétique de Scriabine et de Medtner. Il travailla ensuite l'écriture avec Oscar O'Brien, Alfred Whitehead et Albertine Morin-Labrecque. Vers 1920, O'Brien harmonisa des chansons du terroir pour le barde Charles Marchand qu'il accompagnait en tournée. Gratton s'enthousiasma pour ces chansons, et Marchand fit appel à ses talents de pianiste et d'arrangeur, notamment à Québec (1927-30) lors des festivals du CP. Pendant les années difficiles de la dépression, la radio d'État fit son apparition et Gratton en fut, au point de vue musical, l'un des pionniers. C'est ainsi qu'il collabora à l'une des premières grandes séries d'émissions, « Je me souviens », dont les textes étaient signés d'un jeune écrivain, Félix Leclerc. Gratton composa et dirigea la musique de scène, contribuant ainsi au succès de la série. Sa passion pour le folklore se traduisit entre-temps par de vigoureuses Danses canadiennes dans lesquelles il emprunte aux accents particuliers des violoneux. En 1937, son poème symphonique Légende lui mérita le prix Jean-Lallemand au deuxième concours de composition de l'orchestre des CSM. L'oeuvre fut d'abord jouée pour le jury et le public le 19 mars, sous le pseudonyme de Ben Marcato, puis reprise le 23 avril lors d'un concert d'abonnement sous la direction de Wilfrid Pelletier, ainsi que l'année suivante à Toronto avec le TSO que dirigeait sir Ernest MacMillan. Dans la production de Gratton, il faut signaler la musique pour le conte de Noël L'Imagerie de Cécile Chabot, présenté par la SRC en 1945. Dans ses oeuvres, Gratton cherchait avant tout à ne pas trahir son matériau de base, essentiellement folklorique et populaire. C'est pourquoi il évita une trop grande hardiesse harmonique. Son instrumentation, à la fois simple et raffinée, contribue pour beaucoup au charme de ses oeuvres. La plupart de ses manuscrits sont déposés à la Bibliothèque nationale du Canada. Le Centre de musique canadienne lui a conféré le statut de compositeur agréé à titre posthume.
COMPOSITIONS (Sélection)
Théâtre
4 ballets : Les Feux follets (1952), La Légende de l'arbre sec, Le Pommier, Marie Madeleine, tous mss.
L'Imagerie« Pastorale de Noël », radiothéâtre (C. Chabot) : 1945; ms; CBC SMCD-5109 (L. Lavigueur).
Orchestre
Légende : 1937; Ber (location); CBC SMCD-5090 (O métropolitain).
Coucher de soleil : 1947; orch cdes, p; ms; RCI 6 (J.-M. Beaudet).
Fantasia on Two French Canadian Folk Songs (1950), Fantasia sur « V'là l'bon vent » (1952) et Variations libres sur « Isabeau s'y promène » (1954), toutes mss.
Dansons le Carcaillou : 1952; ms.
3 oeuvres sur des textes de Marcel Gagnon pour v et orch en ms en plus de nombreuses oeuvres pour orch, etc., arr de chansons folkloriques, la plupart mss.
Musique de chambre
Première danse canadienne : 1927; vn, p; FH 1930; CBC Musica Viva MVCD-1043 (Tsutsumi).
Deuxième danse canadienne : 1928; vn, p ou cdes; FH 1930.
Réminiscence : 1928; vn, p; FH 1930.
Troisième danse canadienne : v. 1930; vn, p ou orch; ms.
Quatrième danse canadienne : 1935; vn, p ou cdes; BMIC 1952 (vn, p); RCI 136 (LeBlanc), CBC Musica Viva MVCD-1043 (Tsutsumi), (arr cdes) RCI 186 (Deslauriers).
Chanson écossaise : 1940; vn, p; BMIC 1957.
Autres oeuvres, dont une Sonate pour vn et p.
Piano
La Joie de vivre : v. 1940; P-T, sept. 1945.
Tendresse : v. 1940; P-T, mai 1946.
Crépuscule : 1952; BMIC 1956; RCI 132 (R. Pratt).
Conte : 1954; BMIC 1958.
4 oeuvres chorales, 2 oeuvres pour v et p, 1 arr de l'« Ô Canada » et de plusieurs chansons folkloriques dont 15 enregistrés (1960) sur RCI 163.