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Harbourfront

Harbourfront. Centre culturel et de loisirs situé à Toronto, sur le bord du lac Ontario. Projet lancé en 1972 par le gouvernement fédéral, il fonctionna de 1984 à 1990 comme société de la Couronne avant de devenir en 1991 un organisme sans but lucratif, Harbourfront 90.

Harbourfront

Harbourfront. Centre culturel et de loisirs situé à Toronto, sur le bord du lac Ontario. Projet lancé en 1972 par le gouvernement fédéral, il fonctionna de 1984 à 1990 comme société de la Couronne avant de devenir en 1991 un organisme sans but lucratif, Harbourfront 90. S'étendant sur 40 hectares, il comprenait alors quatre salles destinées aux arts d'interprétation : d'une part, la Brigantine Room et le Water's Edge Cafe (les deux salles habituelles) et, d'autre part, le Premiere Dance Theatre (440 places, ouvert en 1983) et le du Maurier Theatre Centre (400 places, ouvert en 1986), tous deux réservés aux grandes occasions. De 1978 à 1991, durant l'été, des concerts à ciel ouvert eurent lieu sur la scène Shipdeck (divers podiums et tentes étaient aussi installés), sur l'emplacement de laquelle on commença à bâtir en 1991 l'amphithéâtre Molson Place au plafond de verre (2000 places). En 1979, Harbourfront lança le Molson Jazz Festival (intégré en 1987 au du Maurier Downtown Jazz Festival). Depuis de nombreuses années, le centre monte des concerts célébrant la fête nationale du Canada ainsi que celle de la Saint-Jean-Baptiste, laquelle fournit aux Torontois l'occasion exceptionnelle de venir écouter des interprètes canadiens-français. Des organismes de l'extérieur ont aussi profité des scènes et des terrains de Harbourfront - entre autres, Arraymusic, la COC, le Comus Music Theatre, le Festival de folklore Mariposa, les JMC, le Toronto Folk Festival (1980) et le Toronto International Festival (1984).

Dans les années qui ont suivi la nomination de Derek Andrews au poste de programmateur musical (1986), le calendrier estival s'enrichit au point qu'entre fin juin et septembre, chaque fin de semaine fut le théâtre de manifestations durant trois jours. La première année, Andrews lança des festivals « Soul 'n' Blues », afroantillais et country; en 1988, pour la première fois en Amérique du Nord (et toujours la seule en 1991), Harbourfront accueillit WOMAD (World of Music, Art and Dance). D'autres spectacles de fins de semaine ont été consacrés à divers styles de musique populaire ou propre aux groupes ethniques (pour l'année 1991 : artistes autochtones et canadiens-japonais, ensembles a cappella, accordéon avec Big Squeeze, et musiciens appartenant aux cultures hispaniques). La plupart des spectacles d'été sont gratuits. En hiver, on a pu assister à des concerts reflétant l'approche « musique nouvelle » des Quay Works multidisciplinaires (1988-90), et à des programmes individuels consacrés au blues, au folk et à la musique de la Nouvelle-Orléans ou latino-américaine. Parmi les nombreux festivals de Harbourfront, c'est WOMAD qui remporte la palme. Née en Angleterre (1981), cette manifestation annuelle s'est d'abord tenue dans diverses villes britanniques, puis ici et là en Europe, et une fois à Toronto. WOMAD-Harbourfront devint le rassemblement canadien le plus important de la fin des années 1980 dans le domaine de la « world music » - le Vancouver Folk Music Festival fut son seul rival. En 1990, cela représentait 48 ensembles, soit quelque 240 interprètes issus de 25 pays. Parmi les artistes ayant honoré Harbourfront de leur présence, notons Nusrat Fateh Ali Khan (Pakistan, 1988 et 1990), Billy Bragg (Angleterre, 1989), Thomas Mapfumo et Blacks Unlimited (Zimbabwe, en 1990) et Mzwakhe Mbuli and the Equals (Afrique du Sud, 1991).