Dans le commerce international, les importations désignent les biens et services achetés par les résidents canadiens à des résidents d’autres pays. Des milliards de dollars de biens et services traversent les frontières du Canada chaque année. En 2019, les Canadiens ont importé un total de 768 milliards de dollars en biens et services. Les États-Unis sont de loin la plus importante source d’importations du Canada. (Voir Relations économiques canado-américaines.) L’Union européenne, la Chine et le Mexique sont également des sources majeures de biens et services importés.
Rôle dans l’économie canadienne
En 2020, les importations de biens et services représentent 33 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada. Quelque 165 000 entreprises du Canada importent des marchandises des pays de partout dans le monde. Les plus grandes catégories de biens que le Canada importe incluent les produits de l’industrie automobile (115 milliards de dollars); la machinerie (69 milliards de dollars); l’électronique (72 milliards de dollars); les matières plastiques (45 milliards de dollars); et l’énergie (37 milliards de dollars). Ces importations n’impliquent pas toujours l’achat d’un produit de consommation comme une voiture ou un ordinateur portable. Au lieu de cela, la majeure partie du commerce des pièces et machineries automobiles a lieu au sein de complexes chaînes d’approvisionnement à travers la frontière canado-américaine.
Les plus importantes importations de services du Canada incluent les services commerciaux (74 milliards de dollars); le tourisme (47 milliards de dollars); les transports (32 milliards de dollars); et les services gouvernementaux (1,4 milliard de dollars). La majorité des importations au Canada viennent des États-Unis. Les services commerciaux, qui sont la plus vaste catégorie, incluent la recherche et le développement, les services financiers, et la consultation en gestion des affaires.
Depuis 2009, le Canada a un déficit commercial; ceci signifie que la valeur de ses importations est plus élevée que la valeur de ses exportations. Ce déficit s’est creusé durant la deuxième moitié des années 2010. Il est principalement dû à un écart entre les importations et les exportations de biens. Au cours de cette même période, le déficit commercial des services du Canada s’est amélioré.
Le gouvernement canadien calcule également les flux d’investissements intérieurs canadiens à l’étranger, et les flux d’investissements étrangers au Canada. Ceci aide le pays à déterminer la balance de son compte actuel. (Les investissements étrangers sont semblables aux importations parce que les profits sortent du Canada. Les investissements canadiens à l’étranger sont semblables aux exportations parce que les profits entrent au Canada.) Près de 67 milliards de dollars sont investis dans les industries canadiennes par des investisseurs étrangers en 2019. Environ un tiers de ce montant est investi dans des sociétés d’énergie et des sociétés minières.
Histoire
Historiquement, la dépendance envers les importations est perçue comme étant un signe de faiblesse économique. Les puissances coloniales européennes, incluant la France et l’Angleterre, croient que la prospérité économique dépend plus de l’exportation que de l’importation. Par conséquent, les colonies comme le Canada se concentrent sur l’exportation des produits de base. (Voir Commerce international; Mercantilisme; Théorie des principales ressources.)
La période mercantiliste se termine effectivement avec l’abrogation des lois sur les céréales et des lois sur la navigation au milieu du 19e siècle. Les colonies de l’Amérique du Nord britannique commencent alors à établir leurs propres tarifs d’importation. En 1854, les colonies des États-Unis et de l’Amérique du Nord britannique signent leur premier accord de libre-échange, le Traité de réciprocité. Il est abrogé en 1866.
Après la Confédération, la position du Canada sur les importations se concentre sur la protection des industries canadiennes contre la concurrence américaine. En 1879, le gouvernement conservateur de sir John A. Macdonald adopte la Politique nationale. Il s’agit de la première stratégie économique protectionniste du pays. Ce régime commercial impose des tarifs de douanes élevés aux concurrents étrangers. Il est généralement maintenu par les gouvernements fédéraux successifs jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale.
Après la Deuxième Guerre mondiale, le Canada signe une série d’accords commerciaux internationaux. Ceux-ci comprennent l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1947, l’Accord concernant les produits de l’industrie automobile entre le Canada et les États-Unis de 1965 (connu aussi sous le nom de Pacte de l’automobile), et l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis de 1988, qui est ensuite remplacé par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 1994. Le Canada se joint également à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1994.
Chacun de ces accords réduit les barrières commerciales pour les importateurs, comme les tarifs douaniers et les quotas. La tendance se poursuit au 21e siècle. Le Canada est maintenant signataire de 15 accords de libre-échange avec des pays partout dans le monde. En 2018, il signe l’Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM). Ce dernier remplace l’ALENA et entre en vigueur le 1er juillet 2020.
Politiques et débats actuels
La balance commerciale du Canada comporte des dimensions à la fois politiques et économiques. (Voir Commerce international.) La plupart des économistes soutiennent que le libre-échange procure une productivité plus élevée et des prix plus bas pour les consommateurs; mais à court terme, les taux plus élevés de marchandises importées peuvent causer des mises à pied et des fermetures d’entreprises. Les critiques soutiennent également que les accords de libre-échange menacent la souveraineté ainsi que le contrôle du Canada sur son économie et les affaires intérieures.
L’Accord initial de libre-échange du Canada et des États-Unis a été politiquement un facteur de division. Durant les élections fédérales de 1988, le chef du Parti libéralJohn Turner déclare, lors d’un débat, que le premier ministre Brian Mulroney « nous a vendus » et qu’il va réduire le Canada « à une colonie des États-Unis ».
Après la victoire des conservateurs de Brian Mulroney et l’adoption de l’accord, les gouvernements successifs acceptent largement le libre-échange. Les débats actuels sur les importations se concentrent maintenant sur la régulation de services numériques étrangers comme Netflix; sur la gestion des relations avec la Chine qui devient une source majeure d’importations; et sur les différends commerciaux avec les États-Unis au sujet des tarifs sur des produits comme les produits laitiers, et le bois d’œuvre. (Voir Litige sur le bois d’œuvre.)
Les gouvernements canadiens développent des restrictions d’importation pour certains produits afin de protéger les industries nationales. Plus particulièrement, les importations de produits laitiers provenant des États-Unis font face à des tarifs fort élevés lorsqu’ils dépassent un certain quota (fixé à 3,5 % de l’industrie en vertu de l’ACEUM). (Voir aussi La gestion de l’offre au Canada.) Les produits culturels, comme la musique, sont également protégés par des dispositions exigeant qu’un certain niveau de contenu canadien soit diffusé à la radio et à la télévision.
Voir aussi Exportations; Balance des paiements; Sciences économiques; Économie internationale; Stratégie industrielle.