En 1942, le gouvernement fédéral canadien a obligé près de 21 000 Canadiens japonais à quitter leurs maisons. Ils vivaient sur la côte ouest de la Colombie-Britannique. Ils ont perdu presque tout ce qu’ils possédaient. Ils ont perdu leurs maisons, leurs voitures, leurs bateaux. Ils ont été déportés et obligés de vivre dans des camps situés dans de petits villages. La plupart étaient en Colombie-Britannique. On les appelle souvent des camps d’internement. Les Canadiens japonais ont été autorisés à revenir dans leurs maisons seulement en 1949. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais récupéré leurs maisons ou leurs biens. En 1988, le gouvernement fédéral a présenté des excuses officielles pour ce qui a été fait. Il a aussi versé un dédommagement de 21 000 $ à chaque survivant. Ce geste est appelé une réparation; il vise à redresser les torts du passé.
(Cet article est un résumé en langage simple sur l’internement de la communauté japonaise au Canada. Si vous souhaitez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral, intitulé l’Internement de la communauté japonaise au Canada.)
Événements à l’origine de l’internement
Au cours des 19e et 20e siècles, la plupart des Canadiens japonais vivent en Colombie-Britannique. Ils subissent beaucoup de discrimination et de racisme. (Voir Racisme anti-asiatique au Canada.) Beaucoup de gens en Colombie-Britannique voudraient que la population de la province reste seulement blanche. Le gouvernement de Colombie-Britannique retire aux Japonais le droit de voter. Le Canada aussi rejette l’immigration japonaise. En 1907, le nombre d’hommes japonais acceptés au Canada est limité à 400. Ce nombre est abaissé à 150 en 1928. Les femmes et les enfants peuvent encore immigrer.
Le racisme à l’égard des Japonais s’accroît après l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale, et encore plus après le bombardement de Pearl Harbor par le Japon le 7 décembre 1941. C’est aussi ce jour-là que le Canada entre en guerre contre le Japon. (Voir aussi Le Canada et la bataille de Hong Kong.) Les Canadiens japonais sont considérés comme des ennemis par beaucoup de Canadiens, particulièrement en Colombie-Britannique. Certains croient qu’ils sont des espions. Beaucoup veulent que le gouvernement oblige les Japonais de la côte ouest à quitter leurs maisons.
Peu après Pearl Harbor, le gouvernement saisit les bateaux de pêche des Canadiens japonais. Pourtant, rien ne prouve qu’ils soient des espions. En fait, la GRC n’a trouvé aucune preuve que des Canadiens japonais ont pratiqué l’espionnage. Malgré tout, le gouvernement fédéral décide d’obliger les Canadiens japonais à quitter la côte. Beaucoup de politiciens de Colombie-Britannique exercent des pressions pour que le gouvernement fédéral adopte des mesures en ce sens. Ils veulent que les Japonais canadiens soient emprisonnés dans des camps et surveillés par des gardiens. (Voir Internement au Canada.)
Les premiers Canadiens japonais qui doivent quitter leurs maisons sont les hommes. Le premier ministre Mackenzie King leur ordonne de partir en janvier 1942. Peu après, il crée une loi qui oblige tous les Canadiens japonais vivant à moins de 160 km de la côte à s’en aller. Et ils partent. À l’été 1942, il n’y a plus de Canadiens japonais sur la côte. La plupart sont partis vers l’intérieur de la Colombie-Britannique, dans des villages comme New Denver, Kaslo et Hope. Plus de 3 000 Canadiens japonais se retrouvent en Alberta. Beaucoup d’entre eux travaillent dans des cultures de betterave à sucre.
La vie est dure dans les camps. Beaucoup de familles sont entassées dans des tentes et des cabanes. Les gens doivent abandonner la plus grande partie de ce qu’ils ont.
Fin de l’internement et conséquences
En 1945, le gouvernement oblige les Canadiens japonais à déménager au Japon ou ailleurs au Canada. Près de 4 000 d’entre eux partent pour le Japon, certains sur l’ordre du gouvernement. (Voir Déportation du Canada.) En outre, la plupart des Japonais canadiens finissent par perdre presque tout ce qu’ils possédaient. Quand ils reviennent chez eux en 1949, ils découvrent que leurs propriétés ont été vendues à des prix bien au-dessous de leur valeur. Dans les années 1980, le gouvernement fédéral verse une compensation aux survivants. En 1988, le premier ministre Brian Mulroney présente des excuses officielles. Ce ne sont que les premières étapes pour soulager les blessures du passé.