John Terpstra
John Terpstra, poète, auteur, ébéniste (né à Brockville, ON). Enfant d'émigrants originaires des Pays-Bas, John Terpstra est allé à l'école à Edmonton (Alberta) et à Hamilton (Ontario), où il vit toujours. Après un passage par le Trinity Christian College de Chicago (Illinois), il décroche un diplôme à l'UNIVERSITÉ DE TORONTO. Il choisira, au lieu d'une carrière universitaire, de gagner sa vie comme ébéniste, tout en continuant d'écrire.
L'œuvre de John Terpstra est largement saluée. En 1988, il est lauréat du Prix littéraire Francesco Giuseppe BRESSANI dans la catégorie POÉSIE pour le recueil Forty Days And Forty Nights (1987). En 1992, il remporte le concours littéraire de Radio-Canada avec Captain Kintail (1992), et en 2003, son volume Disarmament fait partie de la sélection des PRIX LITTÉRAIRES DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL. Parmi ses autres recueils de poésie figurent The Church Not Made With Hands (1997), The Devil's Punchbowl (1998) et Two Or Three Guitars: Selected Poems (2006). En collaboration avec le pianiste et compositeur Barth Nameth, John Terpstra collabore, parole et musique, au CD Nod Me In, Shake Me Out (2000). Son œuvre a fait l'objet d'une anthologie dans New Canadian Poetry (2000) et Poetry And Spiritual Practice: Selections From Contemporary Canadian Poets (2002). En 2005, John Terpstra a été écrivain résident à l'UNIVERSITÉ MCMASTER et artiste invité de l'Augustine College à Ottawa.
John Terpstra se fait également remarquer par ses œuvres en prose Falling Into Place (2002) et The Boys, Or Waiting For The Electrician's Daughter (2005), qui lui a valu une place de finaliste au Charles Taylor Prize et au BC National Award dans la catégorie œuvre non romanesque. Falling Into Place est une réflexion autour de l'Iroquois Bar, la barre de sable glaciaire sur laquelle sont bâtis la ville de Hamilton et l'un des axes de transport les plus empruntés au Canada. John Terpstra affirme son identification avec cet aspect de la ville où il vit : « we're made of this stuff; this earth, this shale, this mud and suffering clay. » The Boys est une élégie à la mémoire des trois frères de son épouse, tous trois atteints de DYSTROPHIE MUSCULAIRE et emportés par la maladie en l'espace de six mois en 1978. Tout en décrivant leur situation personnelle et les conceptions culturelles relatives à l'INCAPACITÉ, John Terpstra salue leur courage en parlant avant tout de l'imagination des trois frères, de leur forte personnalité et de leur ouverture d'esprit.
La voix poétique de John Terpstra est douce mais ferme. Il semble parfois perplexe, comme dans le poème « The Loo » : « I read somewhere that this/part of the country was first/settled because of one. » Ailleurs, son ton se fait nostalgique, comme dans « Giants » : « I'm telling you they absolutely loved/every minute living here/and they regretted ever having to leave. » Mais il est toujours calme et magnanime face aux mystères insondables de la vie, comme dans « A Prayer To Be In Paradise With The Children » : « When I must come to you o my God.../ I beg the lively company to keep/of kids, in Paradise, where rest and rising meet. » Nous retrouvons ce même ton dans « The Little Towns of Bethlehem »: « this night/ is born a child, this night/ bearing each,/ and the places of their birth/ and nativity is given/ every name. »
Les poèmes de John Terpstra sont imprégnés de philosophie CHRÉTIENNE, sans pour autant emprunter un ton didactique. En fait, sa poésie suggère une appréhension pure et spirituelle de la vie empreinte de sainteté, c'est-à-dire d'amour, de compassion, de respect des autres et d'acceptation des souffrances qui font partie de nos vies quotidiennes. La maîtrise de son art permet à John Terpstra de garder une unité dans sa vision artistique et d'aller de forme en forme. Étant donné l'uniformité de sa thématique, il se peut que pour lui, ce soit un tout. Au fond, ce qui distingue son œuvre, ce qui la caractérise et qui en fait la sagesse, c'est le respect qu'il porte à la vie.