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Julien Poulin

​Julien Poulin, acteur québécois (né le 20 avril 1946 à Montréal, Québec).
Julien Poulin
(photographie de Yves Renaud)

Julien Poulin, acteur québécois (né le 20 avril 1946 à Montréal, Québec). Comédien de formation, Julien Poulin a touché plusieurs sphères du monde du divertissement. Il a été non seulement acteur, mais aussi réalisateur, producteur et scénariste pour la télévision et le cinéma québécois. Il est surtout connu pour son rôle d’Elvis Gratton, personnage caricatural et récurrent des films réalisés par lui-même et Pierre Falardeau. Poulin a été de la distribution de plus de 100 films au cours de sa carrière.

Théâtre

Passionné de théâtre, Julien Poulin s’inscrit à des cours intensifs et décroche, dès 1960, des petits rôles dans diverses productions. Mais c’est avec Paul Buissonneau et La Roulotte de la Ville de Montréal que commence réellement sa carrière. Il y joue de 1965 à 1969, puis dans les années 1970 et 1980, on le trouve de plus en plus souvent à l’arrière-scène où il assure la mise en scène des spectacles.

Au début des années 1990, il revient pour de bon sur les planches et interprète notamment un contremaître dans une pièce de Vaclav Havel, Audience, au Théâtre de la Récidive. En 1996, il se démarque comme acteur dans le projet 38 présenté au Théâtre d’Aujourd’hui alors que 38 auteurs de moins de 38 ans proposent des adaptations libres de 38 pièces de Shakespeare. À la même époque, Poulin débute une collaboration fructueuse avec le metteur en scène Dominic Champagne. Sous sa direction, il est de la distribution de Lolita de 1995 à 1997 (Théâtre de La Manufacture), de Korsakov en 1997 (Théâtre Il va sans dire), de La Caverne en 2001 (Théâtre Il va sans dire et Théâtre d’Aujourd’hui) et de Paradis Perdu en 2010 (Théâtre Maisonneuve). Également en 2010, on le retrouve dans la peau d’un Casanova inoubliable dans La fin de Casanova (Théâtre Ubu).

Cinéma

La carrière cinématographique de Julien Poulin débute en 1973, alors il incarne le personnage de Mike Delvecchio dans Réjeanne Padovani de Denys Arcand. On le voit aussi dans La Gammick (1975), Le crime d’Ovide Plouffe (1984), Le Matou (1985) et Gaspard et fils (1988), pour ne nommer que quelques-uns.

L’acteur se fait aussi scénariste ou réalisateur pour À force de courage (1977), Pea Soup (1979)et Speak White (1980), films dans lesquels il exprime son engagement politique et social. Toutefois, c’est par le biais d’un personnage qu’il crée avec le réalisateur Pierre Falardeau qu’il offre l’une de ses critiques les plus mordantes de l’identité québécoise. Au lendemain de l’échec du premier référendum sur la souveraineté-association naît le personnage d’Elvis (Bob) Gratton. Incarnant à la perfection le cynisme de l’époque, le personnage interprété par Poulin se veut une caricature d’un Québécois fédéraliste incapable de définir son identité et fortement américanisé.

Un premier court métrage Elvis Gratton, réalisé par Poulin et Falardeau en 1981, est suivi de deux autres, soit Les vacances d’Elvis Gratton en 1983 et Pas encore Elvis Gratton en 1985. Cette même année, les trois courts métrages sont portés à l’écran sous le titre Elvis Gratton : Le king des kings (aussi connu sous Elvis Gratton, le film). Le film remporte un véritable succès tant au cinéma qu’en location et s’élève bientôt au rang des films cultes de la cinématographie québécoise. Le duo Poulin-Falardeau récidive près d’une quinzaine d’années plus tard avec Elvis Gratton II : miracle à Memphis (1998) et Elvis Gratton 3 : la vengeance d’Elvis Wong (2003). Entre 2007 et 2009, Poulin reprend son rôle, cette fois-ci à la télévision, dans une série de 41 épisodes. Intitulée Bob Gratton : ma vie, my life, cette série est basée sur le premier film Elvis Gratton et elle est scénarisée par François Avard.

Bien que Elvis Gratton ait amené Julien Poulin à un sommet de popularité, l’acteur continue d’être omniprésent tant au cinéma qu’au petit écran. Il travaille non seulement avec Denys Arcand, Jean Beaudin et Pierre Falardeau, mais aussi avec Richard Ciupka dans Le dernier souffle (1998), un rôle qui lui a valu un prix Jutra. En 2001, il renoue avec Falardeau avec le film 15 février1839 qui raconte les derniers instants du Chevalier de Lorimier (voir Rebellions du Bas-Canada). L’année suivante, il joue le père Ovide dans Séraphin, un homme et son péché de Charles Binamé et en 2004, il joue un inspecteur de police dans la production américaine Taking Lives.

En 2012, le film Camion du réalisateur Rafaël Ouellet dans lequel il tient le rôle principal, s’est mérité le prix prestigieux de Prix œcuménique lors du 47e Festival international du film de Karlovy Vary en République tchèque. Pour ce rôle, Poulin récolte un prix Jutra à titre de meilleur acteur (2013). Il est également de la distribution de Miraculum en 2014, film réalisé par Daniel Grou (Podz) et scénarisé par Gabriel Sabourin.

En outre, on peut voir Julien Poulin dans un certain nombre de vidéoclips comme « Isabelle » de Jean Leloup (1991), « Casanova » de Martin Deschamps (2000) et « Novembre » de Casabon (2012).

Télévision

Outre ces films bien connus, Julien Poulin est aussi très présent à la télévision. Il a assumé différents rôles dans des textes signés de Victor-Lévy Beaulieu (Super sans plomb, Blanche, Montréal P.Q.), Fabienne Larouche (Les orphelins de Duplessis, Le volcan tranquille, Virginie, Fortier III) ou Lise Payette (Les machos). Il a été aussi des différents épisodes de Le négociateur I, II, III et il s’est vu décerner un prix Gémeaux pour son rôle touchant de Gaétan dans la série Minuit, le soir signée par Podz. En 2010, il a incarné Rolland dans la série télévisée Rock et Rolland et depuis janvier 2016, il prête ses traits au personnage de François-Xavier Laloge, père de Donalda dans la série historique Les pays d’en haut, inspirée de l’œuvre de Claude-Henri Grignon.

Prix et distinctions

Meilleur court métrage de fiction (Elvis Gratton), Festival de Lille (1982)

Prix Génie du Meilleur court métrage (Elvis Gratton) (1983)

Prix Jutra du Meilleur acteur rôle de soutien (Le dernier souffle) (1999)

Prix Jutra du Meilleur acteur de soutien (Un homme et son péché) (2003)

Métrostar du Meilleur rôle masculin pour son apparition dans la série Fortier (2004)

Prix Gémeaux du Meilleur rôle de soutien masculin ‒ Dramatique (Minuit, le soir) (2007)

Prix œcuménique, 47e Festival international du film de Karlovy Vary (2012)

Prix Jutra du Meilleur acteur (Camion) (2013)