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June Rowlands

June Rowlands (née Pendock), politicienne, mairesse de Toronto (1991-1994), administratrice (née le 14 mai 1924 à Montréal au Québec; décédée le 21 décembre 2017 à Toronto en Ontario) June Rowlands a été la première femme à occuper les postes de commissaire de la TTC et de présidente de la Commission de police du Toronto métropolitain. En 1991, elle est devenue la première femme à occuper la fonction de maire de la ville de Toronto (avant la fusion) et elle a occupé ce poste jusqu’en 1994. June Rowlands était une fonctionnaire dévouée, une ardente défenseure du logement abordable et une défenseure infatigable des ravins et des quartiers historiques de Toronto. Elle a eu un impact durable sur le paysage et la communauté de la ville. En 2025, le Museum of Toronto a nommé June Rowlands l’une des 52 femmes qui ont contribué à façonner la ville.

Cet article a été rédigé en collaboration avec le Museum of Toronto.

Jeunesse

June Pendock naît à Montréal et elle grandit à Toronto. Elle est diplômée du Lawrence Park Collegiate et de l’Université de Toronto. Elle rencontre Henry Rowlands alors qu’elle travaille au service à la clientèle chez Bell Canada. Ils se marient en 1947 et ont cinq enfants; des jumeaux fraternels, Doug et Joyce, un fils, Murray, et des jumeaux identiques, Bruce et Alec. June Rowlands vit longtemps dans le quartier de Cabbagetown, au centre-ville de Toronto.

Carrière en politique

June Rowlands s’implique dans des groupes communautaires à vocation politique dans les années 1950. Elle siège aux conseils d’administration de la Association of Women Electors, du Conseil national du bien-être social et de la Central Mortgage and Housing Corporation. Elle est également présidente de la Family Service Association of Metropolitan Toronto et directrice de la recherche pour le caucus libéral provincial à Queen’s Park.

June Rowlands commence sa carrière en politique municipale avec son élection au conseil municipal de Toronto en 1976. Elle représente le Ward 10, qui couvre Rosedale et Moore Park. En tant que conseillère municipale au début des années 1980, elle devient la première femme à siéger à la Commission de transport de Toronto (TTC). Elle est également la première femme à occuper le poste de directrice du budget de la ville. Les principales priorités de June Rowlands en politique sont le logement abordable, la réduction des impôts fonciers, et la préservation des ravins et des quartiers historiques de Toronto. Elle se forge également une réputation de défenseure des personnes âgées, des pauvres, des personnes handicapées et des victimes de violence conjugale.

« Je suis comme un chien avec un os. Si je décide que quelque chose est important, je m’y accroche. Je ne me crois pas têtue. Je changerai d’avis s’il y a un meilleur argument, mais si je crois que c’est la direction à prendre, je continue à pousser et pousser. Je suis tenace. » — June Rowlands


June Rowlands est une libérale de centre-droit de longue date et elle se présente aux élections fédérales en tant que candidate libérale dans York-Scarborough lors des élections de 1984. Elle perd contre Paul McCrossan, le candidat progressiste-conservateur.

June Rowlands continue de siéger au Conseil municipal et au Conseil municipal de Toronto jusqu’aux élections municipales de 1988, où elle ne se représente pas. Elle est plutôt nommée présidente de la Commission de police du Toronto métropolitain, et elle est la première femme à occuper ce poste. Elle siège à la commission jusqu’en 1991, année où elle est remplacée par Susan Eng.

Mairesse de Toronto (de 1991 à 1994)

En 1991, June Rowlands se présente aux élections municipales de Toronto pour le poste de maire face à un groupe concurrentiel composé de plusieurs femmes de gauche et du conseiller municipal de gauche (et futur chef du NPD fédéral), Jack Layton. Après le retrait des autres candidates de la course, le vote de droite se rallie derrière June Rowlands, qui remporte 59 % des voix, contre 33 % pour Jack Layton. June Rowlands devient la 60e maire de Toronto et la première mairesse de l’histoire de la ville.

En tant que mairesse, June Rowlands accorde la priorité à l’environnement, à la réduction de la criminalité, à la prévention de la toxicomanie, et à la modernisation des services d’incendie de la ville. Elle fait également la promotion de Toronto en tant que moteur économique du Canada. Elle réclame l’agrandissement du Palais des congrès du Toronto métropolitain et la création de centres de recherche de premier plan dans la ville. Elle joue également un rôle de premier plan dans l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

L’un des aspects les plus médiatisés du mandat de mairesse de June Rowlands est la querelle publique entre son administration et le populaire groupe Barenaked Ladies de Toronto. La controverse éclate après que le groupe ait été retiré à la dernière minute du spectacle du réveillon du Nouvel An de 1991 au Nathan Phillips Square, parce que le nom du groupe « objective les femmes ». June Rowlands affirme qu’elle n’a été aucunement impliquée dans cette décision, qui relève du Bureau du protocole de la ville. Elle précise que le groupe n’a pas « définitivement l’interdiction de jouer dans tout événement parrainé par la ville ». Elle propose également de remettre au groupe une clé de la ville en septembre 1994, mais le groupe refuse. Le chanteur Steven Page déclare que le groupe n’est pas rancunier, mais il ajoute : « Je pense que c’était un geste symbolique de réconciliation avec la ville de Toronto. Je vois également ça comme un geste symbolique de début de campagne électorale, et la mairesse Rowlands n’a pas mon vote. »

L’interdiction des Barenaked Ladies de jouer contribue à donner l’impression que June Rowlands est déconnectée des enjeux clés. Cette perception est également alimentée par sa réputation de « mairesse invisible », une étiquette qui lui est attribuée en raison du fait qu’elle tend à éviter les projecteurs. Lors de sa campagne de réélection de 1994, son principal collecteur de fonds, Ralph Lean, déclare : « Sa gestion économique en période difficile a été remarquable. Elle est invisible car elle reste assise à son bureau jusqu’à 22 heures tous les soirs au lieu d’assister à des réceptions. » Cependant, son ancien directeur de campagne, John Danson, admet plus tard que June Rowlands « était tellement absorbée par l’économie et les comptes qu’elle ne se permettait pas de se faire connaitre. Elle n’a pas perdu le contact avec la mairie, mais elle a perdu le contact avec le côté humain. » Ceci est illustré par un incident qui survient quelques jours avant les élections de 1994. June Rowlands n’est pas au courant d’une émeute généralisée survenue sur la rue Yonge la veille, et elle déclare que de tels incidents « sont une chose du passé ».

Lors des élections du 14 novembre 1994, June Rowlands perd contre Barbara Hall, qui remporte 43,1 % des voix, contre 36,1 % pour June Rowlands. Alors âgée de 70 ans, June Rowlands prend ensuite sa retraite de la politique.

Distinctions

June Rowlands meurt le 21 décembre 2017, à l’âge de 93 ans. Après son décès, les drapeaux municipaux de Toronto sont mis en berne pendant une semaine. Le maire de Toronto, John Tory, déclare : « Nous sommes profondément attristés par le décès de June Rowlands qui a marqué l’histoire politique de notre ville et en a été l’une de ses plus grandes partisanes et défenseures. Nous sommes reconnaissants à June pour les services qu’elle a rendus à notre ville et pour sa capacité à faire avancer les choses. Je sais qu’elle nous manquera beaucoup. »

En 2004, le parc Davisville est renommé June Rowlands Park par la ville de Toronto en son honneur. En 2025, le Museum of Toronto nomme June Rowlands l’une des 52 femmes qui ont contribué à façonner la ville.

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