Katherine « Kate » Ryan (alias Klondike Kate), constable spéciale de la P.C.N.-O., restauratrice, infirmière (née le 20 août 1869 à Johnville au Nouveau-Brunswick; décédée le 20 février 1932 à Vancouver en Colombie-Britannique). Katherine Ryan a été surnommée « Klondike Kate » en raison de ses escapades au Yukon qui ont commencé durant la ruée vers l’or du Klondike. Lors de son voyage au Klondike, et lorsqu’elle s’est installée à Whitehorse, Katherine Ryan s’est fait un nom en ouvrant plusieurs restaurants. Elle a été l’une des premières femmes embauchées par la Police à cheval du Nord-Ouest. Katherine Ryan a d’abord été embauchée par la division de Whitehorse de la force en 1900 pour aider les prisonnières. Elle a éventuellement été nommée inspectrice chargée de rechercher l’or de contrebande.
Jeunesse
Katherine Ryan naît le 20 août 1869 d’Anne et Patrick Ryan. Elle est issue d’une famille d’agriculteurs irlandais catholiques de Johnville, au Nouveau-Brunswick. Après une fréquentation qui échoue, Katherine Ryan déménage à Seattle pour aider la cousine de sa mère à gérer sa maison. À partir de 1894, Katherine Ryan suit une formation d’infirmière durant deux ans dans un hôpital local. Elle déménage ensuite à Vancouver pour travailler comme infirmière à l’hôpital St. Paul.
Voyage au Klondike
Lorsque la nouvelle de la ruée vers l’or du Klondike éclate en 1897, Katherine Ryan dépense toutes ses économies pour acheter les fournitures nécessaires pour se rendre au Yukon. Le gouvernement canadien exige que toute personne entrant dans la région doive avoir assez de nourriture et d’équipement pour survivre pendant un an. Parmi les articles requis figurent 150 livres (68 kg) de bacon et 400 livres (181 kg) de farine.
Katherine Ryan part pour le Klondike en 1898. Elle est l’une des premières femmes à emprunter la route Stikine, considérée comme l’une des routes les plus difficiles de la région. Lorsqu’elle arrive à Wrangell en Alaska, Katherine Ryan conclut un accord avec un contingent de la Police à cheval du Nord-Ouest (P.C.N.-O.) : elle voyage avec eux en échange de la préparation de leurs repas. Après avoir passé le printemps au camp Dewdney, un avant-poste de la P.C.N.-O., Katherine Ryan continue son voyage seule en montant la rivière Stikine. Sa progression est arrêtée à Glenora, dans le nord de la Colombie-Britannique, où les routes et voies ferrées prévues en partance du village ne sont pas encore construites.
À Glenora, Katherine Ryan dépense une pièce d’or de 5 $ pour ouvrir un restaurant dans un hôtel. Son restaurant prospère pendant la première année, mais après le départ des chercheurs d’or et comme la colonie se vide, elle le vend et continue vers Telegraph Creek à cheval. À cet endroit, elle ouvre un autre restaurant, cette fois dans sa tente. En hiver, Katherine Ryan atteint le lac Teslin, à la frontière de la Colombie-Britannique et du Yukon, mais elle ne peut continuer son chemin parce que les bateaux à vapeur ne circulent plus pour la saison. Sur l’invitation d’un ami, Katherine Ryan voyage pendant cinq jours en traîneau à chiens pour aller passer l’hiver à Atlin. Des amis qu’elle s’était faits à Glenora l’aident à s’y installer. Elle monte une tente de 12 x 14 pieds (3,7 x 4,2 m) qui a deux fenêtres, mais pas de plancher. Katherine Ryan ouvre un autre restaurant, elle s’occupe également de la lessive et elle apporte son aide comme infirmière.
Whitehorse
Au printemps 1899, Katherine Ryan continue son périple en passant par Caribou Crossing (aujourd’hui Carcross) avant de finalement atteindre Whitehorse. À cette époque, Whitehorse n’est guère plus qu’un village de tentes. Elle monte donc sa tente et ouvre un autre restaurant qui devient connu sous le nom de « Klondike Kate’s Café ». Lorsque l’été arrive, son restaurant a suffisamment de succès pour qu’elle doive embaucher de l’aide. Katherine Ryan continue également de faire la lessive et d’apporter son aide comme infirmière au besoin.
Katherine Ryan obtient un certificat de mineur autorisé, ce qui lui permet de prospecter de l’or et d’autres minéraux. Elle profite également d’investissements dans d’autres mines et dans le « grubstaking ». Le « grubstaking » est le fait de fournir de l’équipement ou de faire une avance de fonds à un prospecteur en échange d’une part de ses profits.
En 1900, Katherine Ryan construit une cabane d’une pièce de 12 x 16 pieds (3,7 x 4,9 m), l’un des premiers bâtiments en bois à Whitehorse. C’est la première fois depuis qu’elle est partie pour le Klondike qu’elle ne vit pas dans une tente. Elle dirige son restaurant dans sa cabane, avant de louer un espace dans le Whitehorse Hotel nouvellement construit. Lorsque sa cabane brûle dans un incendie qui ravage le village en 1905, elle construit un bâtiment de deux étages qui a un espace commercial au rez-de-chaussée et du logement au-dessus.
Police à cheval du Nord-Ouest
En 1900, suite aux pressions exercées par la Women’s Christian Temperance Union, le gouvernement canadien adopte une loi exigeant que la P.C.N.-O. embauche une « femme spéciale » pour aider les prisonnières. Katherine Ryan est l’une des premières femmes embauchées en vertu de cette réglementation, et elle se joint au détachement de Whitehorse de la P.C.N.-O. en février. Katherine gagne 2 $ par jour pour aider les prisonnières à la prison. Du haut de ses six pieds, Katherine Ryan est une imposante figure. Tandis qu’elle travaille à temps partiel avec la police, elle embauche deux femmes pour l’aider à gérer son restaurant.
L’or qui sort du Yukon est assujetti à une redevance minière, initialement de 10 %. En 1906, cette redevance est abaissée à 37,5 sous pour l’once d’or, qui est évaluée à 15 $ (2,5 %). Les inspecteurs sont embauchés pour s’assurer que la taxe est payée, et le gouvernement canadien exige que des inspectrices soient embauchées pour fouiller les femmes. En 1903, Katherine Ryan est embauchée comme constable spéciale pour aider la division Whitehorse « H » de la P.C.N.-O. Pour cet emploi, elle conçoit son propre uniforme. Dans le train du matin en provenance de Whitehorse, Katherine Ryan fouille les femmes passagères et leurs bagages pour s’assurer qu’elles ne transportent pas d’or de contrebande. Avant d’atteindre la frontière de l’Alaska, elle prend le train du soir dans l’autre direction pour rentrer à Whitehorse. Dans un cas, Katherine Ryan aurait trouvé des pépites d’or cachées dans le chignon d’une femme.
Étapes importantes pour les femmes dans la P.C.N.-O./GRC
- 1900 : Katherine Ryan et d’autres femmes sont embauchées pour travailler avec les prisonnières.
- Début du 20esiècle : les femmes ont des perspectives limitées au sein de la GRC. Certaines sont embauchées comme techniciennes d’empreintes digitales et de laboratoire.
- Années 1920 - 1940 :, une bactériologiste et pathologiste pionnière, a recours à la science médico-légale pour enquêter sur des morts suspectes pour la GRC.
- Années 1960 : la GRC embauche des femmes pour effectuer du travail de surveillance vêtues en civil en tant que membres civiles de la force.
- 1974 : la première cohorte de femmes entre à la GRC. Les femmes peuvent recevoir la même formation et les mêmes affectations que les officiers masculins. (Voir Troupe 17 de la GRC.)
- 2006 : Beverley Busson est la première femme à être nommée commissaire de la GRC, le grade le plus élevé de la force.
Travail communautaire
Katherine Ryan est une membre active de sa communauté à Whitehorse ainsi qu’à Stewart en Colombie-Britannique où elle passe les 13 dernières années de sa vie. À Whitehorse, Katherine Ryan cofonde le North Star Athletic Club, un lieu de rencontre social et sportif. Le club effectue également des collectes de fonds pour établir un hôpital. Elle prête sa maison comme siège social pour la Yukon Women’s Protective League, travaillant avec ce groupe pour défendre le droit de vote des femmes. À Stewart, elle fait partie de la Citizen’s Association, qui ouvre le premier hôpital de la ville. Elle est également la première infirmière en chef de cet hôpital. Katherine Ryan s’implique dans la Ligue des femmes catholiques, le comité de l’hôpital, l’Association libérale, la Croix-Rouge, le Yukon Order of Pioneers, et l’Ordre impérial des filles de l’Empire.
Durant la Première Guerre mondiale, Katherine Ryan participe activement à la collecte de fonds pour l’effort de guerre. Elle vend des obligations canadiennes et elle organise une vente de charité de sa maison, dont les profits sont versés au Disablement Fund de la Croix-Rouge canadienne. Katherine Ryan amasse plus d’argent pour l’effort de guerre que quiconque au Yukon. Pour son travail, elle reçoit une lettre de remerciement de la part du premier ministre Robert Borden, et elle est nommée membre honoraire à vie de la Croix-Rouge.
En plus de son travail communautaire, Katherine Ryan aide à élever certains de ses neveux après le décès de sa belle-sœur.
Legs
La rumeur des escapades de Katherine Ryan se répand au-delà du Klondike. Alors qu’elle visite sa ville natale au Nouveau-Brunswick, Katherine Ryan est surprise de voir que les gens suivent son histoire. En 1922, elle est interviewée pour un article du magazine Maclean’s intitulé « The Woman Called Klondike Kate » (la femme appelée Klondike Kate).
Katherine Ryan meurt le 20 février 1932 à l’hôpital St. Paul où elle a travaillé comme infirmière avant son périple au Klondike. Elle est enterrée à Vancouver avec une garde d’honneur de la GRC en hommage à son travail avec la P.C.N.-O..
Le saviez-vous?
Katherine Ryan n’était pas la seule femme connue sous le nom de « Klondike Kate ». Kathleen « Kitty » Rockwell était une artiste de vaudeville du Kansas. Attirée par la ruée vers l’or, elle est arrivée à Dawson City en 1900 et est rapidement devenue une danseuse célèbre. Ses performances lui rapportaient jusqu’à 750 $ par soir, et elle a amassé une fortune de 150 000 $.