Après des études au Collège Loyola et à l'U. McGill, Kierans dirige la Faculté de commerce de McGill de 1953 à 1960, puis il devient président de la Bourse de Montréal de 1960 à 1963, avant d'être ministre fédéral des Communications et ministre des Postes de 1968 à 1971. Même s'il n'occupe que brièvement des fonctions ministérielles au sein de deux Cabinets seulement, il atteint la notoriété politique en partie parce que ces gouvernements, celui de la Révolution Tranquille dirigé par Jean Lesage (où il est ministre du Revenu de 1963 à 1965, puis ministre de la Santé de 1965 à 1966) et la première équipe de Pierre Trudeau, apportent une contribution importante à la politique canadienne, et en partie à cause des controverses qu'il suscite lui-même en dehors du gouvernement.
Mentionnons à ce chapitre ses attaques virulentes contre le budget de Walter Gordon en 1963, l'ultimatum qu'il lance en 1967 à René Lévesque en l'enjoignant de renoncer à l'indépendance ou de quitter le Parti libéral du Québec, sa candidature à la chefferie du Parti libéral fédéral en 1968 et ses critiques soutenues de la politique économique de Trudeau. Bien qu'on le qualifie souvent de « nationaliste économique », ses convictions reposent plutôt sur sa croyance en la primauté de la politique sur l'économie, sa méfiance face aux « monopoles » économiques, politiques et intellectuels, son insistance pour que les ressources naturelles du Canada appartiennent à la population et sa croyance en la nécessité de parler haut et fort pour faire bouger les choses.
Une fois retiré de la vie politique, Kierans enseigne l'économie à McGill (1978-1980), puis à l'U. Dalhousie (1983-1984). Il est ensuite professeur invité et chargé de cours à l'U. de la Colombie-Britannique (1984), à l'U. Memorial (1985) et à l'Institut de recherches en politiques publiques (1985).