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Bataille de la baie d’Hudson

La bataille de la baie d’Hudson a eu lieu le 5 septembre 1697 pendant la guerre du roi Guillaume, le théâtre nord-américain de la guerre de neuf ans entre l’Angleterre et la France. Tout au long du conflit, les forces françaises ont tenté de capturer des forts ennemis dans la baie d’Hudson et aux alentours. L’un d’eux était York Factory, un poste de traite lucratif et important que la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) avait construit en 1684. Les Français ont capturé York Factory en 1694, mais les Anglais l’ont repris un an plus tard. Puis, en 1697, une bataille navale a lieu dans la baie d’Hudson entre les forces anglaises et françaises. Le capitaine Pierre Le Moyne d’Iberville réussit à prendre York Factory pour les Français. Le fort a ensuite été rétrocédé aux Britanniques après le traité d’Utrecht de 1713. (Voir aussi Traite des fourrures au Canada.)

Contexte historique

La première guerre intercoloniale, entre l’Angleterre et la France, est déclarée le 17 mai 1689, mais les hostilités commencent trois ans plus tôt dans la baie d’Hudson. La compagnie coloniale française de traite de fourrures, la Compagnie du Nord, est consternée par le détournement du précieux commerce des fourrures vers l’Angleterre par les bateaux de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH), qui empruntent la baie d’Hudson et évitent ainsi Montréal. En représailles, la Compagnie du Nord persuade le gouverneur de Nouvelle-France d’organiser une expédition militaire terrestre. Une armée d’un peu plus de cent hommes, des soldats français et des irréguliers canadiens, est recrutée et expédiée vers le nord. À la fin de 1686, elle enlève à la CBH les postes de Moose Factory, Fort Charles et Fort Albany, sur les rives de la baie James. Le seul poste que conserve la CBH est celui de York Factory.

D’Iberville et la bataille pour York Factory

En 1690, Pierre Le Moyne d’Iberville, commandant en chef des forces françaises de la baie d’Hudson, essaie de conquérir York Factory, mais en est empêché par la présence d’un vaisseau de guerre britannique ancré à Five Fathom Hole.

Pierre Le Moyne d'Iberville, soldat

Pierre Le Moyne d’Iberville mène une deuxième incursion en 1694. À l’époque, York Factory est défendu par l’Independent Company of Foot, un groupe de marchands de fourrures ayant une formation militaire limitée. Après que des tirs de canon stratégiques des vaisseaux d’Iberville atterrissent sur la rive, York Factory se rend. Pierre Le Moyne d’Iberville renomme le poste Fort Bourbon. Dix mois plus tard, il est repris par trois frégates de la Royal Navy.

York Factory tombe aux mains des Français

En 1697, le conflit connaît une escalade, devenant ce que l’historien Peter C. Newman a appelé « la plus grande bataille dans l’océan Arctique de l’histoire nord-américaine ». La France envoie une flotte de vaisseaux de guerre dans la baie d’Hudson, sous le commandement de Pierre Le Moyne d’Iberville, mais à cause de la glace et du brouillard dans le détroit d’Hudson, seul le vaisseau amiral de Pierre Le Moyne d’Iberville, le Pélican, se rend dans la baie. Le lendemain de son arrivée à York Factory, d’Iberville rencontre un vaisseau de guerre de la Royal Navy, le Hampshire, et deux cargos armés de la CBH, le Dering et le Hudson’s Bay. Les Britanniques détiennent un avantage en canons de 118 à 44.

Le naufrage du vaisseau le Pélican

La bataille dure trois heures. À la fin, le Hampshire, ayant reçu une bordée complète du Pélican, frappe un haut-fond et coule. Le Hudson’s Bay se rend, et le Dering se réfugie dans la rivière Nelson. Gravement endommagé, le Pélican s’échoue sur un banc de sable à quelques kilomètres de la rive. L’équipage doit nager jusqu’à terre, car les bateaux de sauvetage ont été détruits par les tirs.

Les autres bateaux français arrivent quelques jours plus tard. Utilisant une ruse pour distraire les occupants du fort, Pierre Le Moyne d’Iberville réussit à débarquer ses troupes sous les canons de York Factory, puis obtient la reddition du gouverneur du poste, Henry Baly. Pour son exploit, Pierre Le Moyne d’Iberville reçoit la plus haute décoration de France, la Croix de Saint Louis.

York Factory rétrocédé aux Anglais

York Factory demeure une possession française jusqu’en 1713, lorsque le traité d’Utrecht remet aux Britanniques tous les postes de la baie d’Hudson.