Lacasse Morenoff, Maurice
Maurice Lacasse Morenoff, danseur, professeur, chorégraphe (Montréal, Qc, 2 février 1906 - id., 23 janvier 1993). Dès l'âge de six ans, Maurice suit des cours au studio de danse sociale que son père, Adélard Lacasse, avait ouvert en 1895 dans l'est de la ville. Dans les années 20, il y rencontre Carmen Sierra (1905-1990), d'origine française et espagnole, qu'il épouse en cachette. Elle sera sa muse et compagne de scène leur vie durant. Le hasard veut qu'ils remplacent, au pied levé, un danseur russe blessé, de passage à Montréal. Le couple se lance alors dans une tournée nord-américaine de cinq ans (1926-1931) avec leurs numéros d'attractions et leur pas de deux acrobatiques. En cours de route, ils russifient leur nom en Morenoff (Mor pour Maurice, en pour Carmen, off pour la couleur slave). De retour à Montréal, ils prennent en main le studio Lacasse et ajoutent l'enseignement du ballet que Maurice avait appris à partir de manuels techniques. Le couple autodidacte dispense des cours de ballet, de danse espagnole, d'acrobatie, de conditionnement physique et d'étirements. De 1936 à 1951, Morenoff est le chorégraphe attitré des Variétés Lyriques avec l'aide de Carmen qui danse dans ces productions et confectionne les costumes. Avec les récitals annuels du Petit Ballet Music Hall Morenoff et la participation aux opérettes et comédies musicales des Variétés Lyriques les élèves talentueux acquièrent une forte expérience de scène. Au studio gravitent plusieurs danseurs masculins formés initialement par Morenoff et qui auront des carrières internationales, le plus illustre étant Fernand Nault. Bravant l'interdit clérical et l'opinion publique, ils trouvent auprès de Morenoff la passion de la danse nécessaire à une telle vocation. Pionnière et doyenne des studios montréalais, l'École Lacasse-Morenoff eut une influence pendant plusieurs décennies. Accepté par le clergé, Morenoff règle également différents "pageants" historiques et religieux à grande échelle à travers la province. Critiqué par ses contemporains pour son approche éclectique et non puriste, Morenoff a toutefois réussi à maintenir le studio jusqu'en 1986, établissant ainsi un record de 91 années d'existence. L'avènement de la télévision éclipse son travail, et d'autres chorégraphes récemment arrivés au pays signeront les danses apparaissant régulièrement au petit écran.