Luc Guérin, comédien (né le 12 novembre 1959). Diplômé de l'École nationale (1984), Luc Guérin explore divers registres au théâtre, s'illustrant surtout dans la comédie, et devenant, ou encore : pour devenir très tôt une vedette du petit écran. Il fait ses débuts professionnels au théâtre en 1983 dans une pièce pour enfants mise en scène par Joseph Saint-Gelais, Icare. Ce spectacle où il tient le rôle-titre est présenté en France et en Suisse. Après ses études, son aventure auprès du jeune public se poursuit. Il collabore alors aussi bien avec les compagnies de création le Petit à Petit (Arture de Claude Poissant et Marie-France Bruyère, 1984, mise en scène Denis Roy) et le Carrousel (Les Petits Pouvoirs de Suzanne Lebeau, tournée 1987, m.e.s. Lorraine Pintal), qu'avec la Nouvelle Compagnie Théâtrale, dont le mandat est d'initier les jeunes au répertoire (La Mégère apprivoisée de Shakespeare, 1986, m.e.s. Jean-Luc Bastien ; Les Archanges de Dario Fo, 1988, m.e.s. André Montmorency). Parallèlement, véritable touche-à-tout, Luc Guérin explore le théâtre expérimental et institutionnel, travaillant aussi bien au Nouveau Théâtre Expérimental (Les Mille et une nuits de Jean-Pierre Ronfard, 1984) qu'au Centre national des Arts et au Théâtre du Nouveau Monde, où il joue Les Paravents de Jean Genet (1987, m.e.s. André Brassard) et Le Malade imaginaire de Molière (1988, m.e.s. André Montmorency).
Au fil de ces expériences, le naturel de ce jeune comédien au faciès expressif le tire vers le répertoire comique, dans lequel il plonge avec bonheur. Au début des années 90, Luc Guérin trouve ainsi une complice en Denise Filiatrault, qui le dirige dans Les Fourberies de Scapin de Molière (1992) et Le Dîner de cons de Francis Veber (1994), où il interprète le souffre-douleur François Pignon, deux spectacles créées à l'occasion du Festival Juste pour rire. Elle lui confie par ailleurs le rôle de l'alter ego nerveux et maladroit de Woody Allen dans Joue-le pour moi, Sam (Théâtre du Rideau Vert, 1991). Depuis Bonjour Broadway de Neil Simon (1989), il fréquente assidûment la Compagnie Jean-Duceppe, où Denis Bouchard le dirige entre autres dans les pièces de Claude Meunier et Louis Saïa : il campe Bernard dans Les Voisins (2001) et Réjean dans Appelez-moi Stéphane (2005), rôles dans lesquels il s'est glissé avec aise et qu'il reprendra au Théâtre Hector-Charland, respectivement en 2006 et 2007 (m.e.s. Frédéric Blanchette). Depuis la fin des années 80, il joue régulièrement au théâtre d'été, notamment au Théâtre Saint-Sauveur.
Luc Guérin exerce largement son métier à la télévision, dans des émissions humoristiques ou des comédies légères : Samedi PM (1990), Fred-dy (2000-2002). Récemment, on l'a vu en impossible mafioso enfantin dans Détect.inc. de Claude Meunier (2004) et en professeur de littérature exalté dans Virginie (2006-2008). En 2000, Jean Beaudin lui confie ce qui est à ce jour son plus grand rôle dramatique : celui de Willy Lamothe dans la série Willy, qui lui a valu un prix Gémeaux. Son interprétation nuancée, où perçaient la mélancolie du populaire chanteur country, sa mégalomanie comme sa lâcheté, révélait la dimension humaine d'un poignant anti-héros.
Au cinéma, outre des rôles secondaires dans Le Party de Pierre Falardeau (1990), Histoires d'hiver de François Bouvier (1998) et La Veuve de Saint-Pierre de Patrice Leconte (1999), Luc Guérin s'est vu confier des premiers rôles dans des comédies, et en particulier dans les quatre films les Boys (1997-2005), les trois premiers de Louis Saïa et le dernier de George Mihalka. Il a repris à la télévision son rôle de Marcel, un préposé au stationnement de petite envergure, dans la série qui en a été tirée (2007).