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Lyonnais, Roch (aussi Joseph-Roch)

Roch (aussi Joseph-Roch) Lyonnais. Luthier, réparateur et marchand d'instruments de musique, instrumentiste, compositeur, professeur, chef d'orchestre (Québec, 28 décembre 1849 - 1er janvier 1921).

Lyonnais, Roch (aussi Joseph-Roch)

Roch (aussi Joseph-Roch) Lyonnais. Luthier, réparateur et marchand d'instruments de musique, instrumentiste, compositeur, professeur, chef d'orchestre (Québec, 28 décembre 1849 - 1er janvier 1921). Il dut sa formation artisanale et musicale à son père, Joseph, et à son oncle Séraphin Vachon qui lui enseigna le violon. Il se mit à l'étude d'ouvrages spécialisés qui le marquèrent profondément. Comment expliquer autrement que, discontinuant la fabrication de violons à cause de la concurrence, il ait fabriqué le premier accordéon au Canada (1871) et un violon de modèle Savart (1879), ou encore qu'il ait inventé et réalisé un bagarina et divers instruments mécaniques entre 1865 et 1880? Son esprit novateur se manifesta aussi dans un texte de conférence solidement documenté, « L'Influence de la musique », qu'il lut à Biddeford, Me, en décembre 1879, alors qu'il invita les médecins à ne pas négliger la valeur thérapeutique de la musique, à la lumière des nombreux témoignages en ce sens, qu'il cita et identifia, remontant à la plus haute Antiquité. Il effectua une traduction française, Règle fondamentale de l'harmonie (apparemment non publiée), du traité d'harmonie de J.B. Logier, System der Musikwissenschaft (Berlin 1827). Il donna également des cours et démonstrations sur les principes de la musique et, selon A.-G. Lyonnais, il enseigna la technique de tous les instruments à plus de 500 élèves.

Il joua lui-même régulièrement à Québec le violon, l'alto, le violoncelle et, à l'occasion, le saxophone dans les orchestres Hamel, Lavigueur, Vachon, Thibault, et Lyonnais qu'il avait fondé et dirigé de 1872 à 1882. En 1873, il fut nommé chef d'orchestre de la compagnie dramatique française Maugard. En 1881, il prit la direction d'un corps de musique regroupant des membres de l'orchestre Lyonnais. Dix ans plus tard, il fonda et dirigea la Bande des zouaves du Sacré-Coeur. Toute cette activité allait de pair avec son métier de luthier qu'il exerça de 1868 à 1921. Toutefois, à partir de 1906, il se limita à la réparation d'instruments tout en opérant un commerce de location de costumes de théâtre. Il fut compositeur et éditeur : la liste de ses oeuvres vocales et instrumentales (polkas, valses, quadrilles) tant manuscrites que publiées a été conservée, grâce à Nazaire LeVasseur. Plus récemment, son « Chant du marin » a été publié dans PMC (vol. VII). Érudition, diversité de talents, adresse et ingéniosité semblent les traits essentiels de la personnalité de Roch Lyonnais, l'une des plus attachantes figures du dernier quart du XIXe siècle musical à Québec.

Voir aussi Pierre-Olivier Lyonnais, Léon Lyonnais et Cyrille-Roch Lyonnais.