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Maladies animales

Les tissus et les liquides organiques des animaux subissent les mêmes types de changements structurels et fonctionnels anormaux que ceux des humains. Les causes et les circonstances peuvent être différentes, mais les processus morbides sont très similaires.

Maladies animales

Les tissus et les liquides organiques des animaux subissent les mêmes types de changements structurels et fonctionnels anormaux que ceux des humains. Les causes et les circonstances peuvent être différentes, mais les processus morbides sont très similaires. Ainsi, une inflammation ou un cancer chez le chien ou la vache peuvent avoir les mêmes aspects et le même développement que chez l'humain.

L'anatomie est une science qui étudie la structure des tissus normaux chez l'homme et chez les animaux. La physiologie étudie les fonctions normales des tissus et des organes. La pathologie, quant à elle, s'intéresse aux processus de la maladie (structure et fonctionnement anormaux). Les vétérinaires, quant à eux, posent les diagnostics, traitent les maladies chez l'animal et en font la prévention.

Types de processus morbides chez les animaux

Dégénérescence
La cellule individuelle ou le groupe de cellules malades sont appelées dégénératives parce qu'elles perdent leur activité fonctionnelle. Elles recèlent des organites (structures de la cellule à fonction spécialisée) anormaux de même que des anomalies fonctionnelles, de sorte qu'on peut souvent les identifier par leur apparence au microscope. Les cellules et les tissus morts affichent une apparence caractéristique appelée nécrose, anomalie commune aux tissus malades.

Maladies chez différentes espèces

Un grand nombre de maladies animales sont liées à l'élevage intensif caractérisé par des conditions de surpeuplement, de mauvaise ventilation ainsi que par la cohabitation d'animaux réceptifs de diverses provenances. Les principales maladies bovines à forte incidence économique sont la diarrhée néonatale et les virus (virus corona bovin, rotavirus). La pneumonie enzootique (toujours présente à un faible niveau) est un problème sérieux chez le veau âgé de deux à six mois. Elle est causée par des virus ou des micro-organismes ressemblant aux virus et s'accompagne d'une infection bactérienne secondaire dégénérant souvent en broncho-pneumonie persistante. Fièvre, croissance ralentie, toux et respiration rapide sont les symptômes des veaux infectés. Avant la découverte des antibiotiques, un grand nombre de veaux mouraient d'abcès pulmonaires, mais, de nos jours, la plupart survivent s'ils reçoivent les bons traitements.

Les bovins en parcs d'engraissement souffrent souvent d'un type de pneumonie, plus sérieux et souvent mortel, peu de temps après leur arrivée dans le parc (voir Bovins, Élevage des). Le stress du transport, le mélange des groupes et le surpeuplement prédisposent ces animaux à la pneumonie bactérienne connue sous le nom de « fièvre des transports ». Elle est tellement aiguë qu'il est difficile de la détecter assez vite pour la traiter. La mammite est un grave problème touchant les vaches laitières : l'inflammation chronique de la glande mammaire réduit la production de lait (voir Élevage laitier).

L'infertilité par avortement ou l'incapacité à concevoir au bon moment (voir Animaux, Élevage des) est aussi un problème important chez la vache. L'avortement est causé par différents agents infectieux. Il est important économiquement qu'une vache donne naissance à un veau annuellement. C'est pourquoi ses chaleurs et sa fertilisation doivent arriver au bon moment. La détection des chaleurs représente un problème important pour de nombreux fermiers. Certaines des grandes pestes (fièvre aphteuse, peste bovine, pleuro-pneumonie bovine contagieuse) ayant touché le bétail dans les siècles derniers existent encore en Afrique et en Asie et se répandent périodiquement en Europe et en Amérique. Les risques associés à de telles maladies ont donné lieu à des règles strictes sur l'importation d'animaux, de viande ou de produit animal.

Dans la catégorie des pestes, on peut classer la peste porcine classique et la peste porcine africaine. Très infectieuses et mortelles, elles causent des lésions dans un grand nombre de tissus. De nos jours, les maladies qui prédominent chez le porc sont la diarrhée et la pneumonie. Le diagnostic est facilité par le fait que des diarrhées spécifiques ont tendance à toucher différents groupes d'âges. La plupart sont mortelles ou elles empêchent la croissance du porc et le rendent inutile sur le plan économique.

La principale pneumonie est causée par le mycoplasme, organisme qui ressemble à une bactérie. Afin de prévenir les diarrhées et la pneumonie, il arrive souvent que les fermiers ajoutent, à une dose plus faible que pour le traitement, des antibiotiques ou l'équivalent à l'alimentation du bétail jusqu'à la vente de l'animal (voir Porc, Élevage du). Toutefois, il est fréquent que les bactéries développent une résistance aux antibiotiques donnés en doses préventives plutôt qu'en doses de traitement.

Les parasites jouent un rôle important dans plusieurs maladies communes aux moutons et aux chèvres. Le strongle pulmonaire est commun aux deux espèces et dégénère souvent en maladie pulmonaire chronique. Des efforts constants sont nécessaires pour prévenir et traiter cette maladie. Chez les moutons en particulier, on trouve différents types de vers parasites gastro-intestinaux. L'hémonchus (vers de l'estomac), suce le sang de la paroi de l'estomac et cause une anémie aiguë mortelle. On peut prévenir la maladie du muscle blanc (causée par une carence en vitamine E) par des suppléments alimentaires. Le nom de la maladie vient de la couleur pâle des lésions musculaires au coeur et aux membres des animaux infectés (voir Chèvres, Élevage des; Mouton, Élevage du).

Les dindes et les poulets domestiques sont élevés dans des conditions de surpeuplement (souvent des milliers dans un enclos), et il n'est pas étonnant que les infections se propagent très rapidement (voir Aviculture). Ainsi, il est d'usage d'ajouter de nombreux vaccins à l'eau ou des médicaments à la nourriture pour prévenir les maladies bactériennes et les parasites. La coccidiose est un sporozoaire parasite causant l'entérite, qui peut être mortelle. Il est relativement facile de traiter ou de prévenir cette parasitose, mais le parasite change constamment sa sensibilité aux médicaments, ce qui exige une observation constante.

Les maladies respiratoires (particulièrement des sacs alvéolaires et des sinus) sont importantes elles aussi et demandent des mesures de surveillance constantes. Une autre maladie répandue chez la volaille est le cancer des lymphocytes du sang et du tissu hématopoïétique causé par un virus très infectieux. Certaines souches virales se transmettent par contact, d'autres par les oeufs. Il existe maintenant un vaccin préventif. Des recherches intensives sont menées afin de déterminer si d'autres cancers, dont les cancers humains, sont d'origine virale.

Les services vétérinaires pour les animaux de compagnie, particulièrement les chiens et les chats, sont de plus en plus en demande. Ces services, maintenant de haute technicité, nécessitent des hôpitaux et des installations où les soins administrés sont similaires à ceux donnés dans les hôpitaux pour humains. De nombreuses maladies chez le chien ressemblent aux maladies humaines et offrent un modèle de recherche pour ces dernières. La « médecine comparée » s'intéresse à ces recherches comparées et aux maladies que l'on trouve chez d'autres animaux, particulièrement chez certaines lignées de rats, de souris et de primates.

De tous les animaux, le chien est celui qui a la plus haute incidence de cancer. Le cancer touche un grand nombre de tissus, mais les cancers de la peau et des tissus hématopoïétiques sont les plus fréquents. L'examen des masses prélevées par biopsie est une procédure courante. Les principales maladies infectieuses chez le chien sont la maladie de Carré et l'hépatite épidémique canine, mais des vaccins permettent maintenant de prévenir ces maladies. L'entérite à parvovirus, souvent mortelle, est une nouvelle maladie chez le chien. Elle semble être une variante d'une source non pathogène qui s'est répandue dans toute l'Amérique du Nord à la fin des années 70 et au début des années 80.

L'entérite infectieuse féline ou panleucopénie est la maladie la plus dévastatrice chez le chat. Elle ressemble beaucoup à l'entérite virale canine et est souvent mortelle. Elle est aussi mortelle pour les membres de la famille du vison. Le lymphosarcome ou cancer des globules blanc a une haute incidence chez le chat. Causé par un virus très infectieux, il ne semble toucher que les animaux dont la réaction immunitaire est déficiente. Cette maladie fait l'objet de recherches pour déterminer si les mécanismes de la maladie ont un lien avec ceux de certains cancers chez l'humain.

L'utilisation de lapins, de rats, de souris, de cobayes et de primates pour la recherche sur les maladies humaines ou pour tester des médicaments et des vaccins a permis d'élargir les connaissances sur les maladies dont souffrent ces animaux. Ces maladies sont semblables à d'autres mentionnées précédemment (entérite, pneumonie, maladies parasitaires). Ces animaux offrent un grand nombre de modèles de maladies humaines qui font l'objet de recherches minutieuses (voir Animaux, Questions relatives aux).

Les animaux sauvages de toutes les espèces ont des maladies dont certaines sont épidémiques. Ces maladies ne sont pas différentes de celles touchant les espèces domestiques. On connaît moins les maladies des animaux sauvages, car il est difficile de constituer des échantillonnages complets pour la recherche. On porte une attention particulière aux espèces porteuses de maladies pouvant affecter les êtres humains ou les animaux domestiques (dont la rage). Des efforts sont déployés pour vacciner les espèces sauvages contre la rage au moyen de vaccins oraux introduits dans de la nourriture placée dans leur milieu naturel. Heureusement, il existe des vétérinaires qui se spécialisent dans les maladies des animaux sauvages (voir Faune, Conservation et aménagement de la).

Les animaux en captivité ont beaucoup de problèmes de santé liés aux conditions de captivité : climat différent et non familier, côtoiement d'espèces non familières, consommation d'aliments différents du milieu naturel, etc. Ils peuvent contracter une maladie de l'humain ou d'animaux venant de d'autres continents pour laquelle ils n'ont aucune résistance immunitaire. C'est une énorme responsabilité pour les vétérinaires de jardins zoologiques de s'occuper de ces animaux très dispendieux. Des problèmes surviennent aussi lorsque les animaux sont immobilisés pour le transport ou les traitements. Les blessures sont fréquentes. Il y a maintenant assez de vétérinaires de jardins zoologiques pour permettre le partage des connaissances et de l'expérience.

Les animaux abattus pour être consommés doivent être inspectés sous la supervision d'un vétérinaire. Cette directive sert à protéger le public de toute maladie pouvant être transmise de l'animal à l'homme (voir Aliments, Législation sur les; INTOXICATION ALIMENTAIRE). Ces maladies sont la listériose, le charbon bactéridien, la salmonellose (fièvre typhoïde), la brucellose (avortement épizootique), la tuberculose, la leptospirose, certains virus de la variole, la rage, l'encéphalite équine, etc. La pasteurisation du lait, l'inspection de la viande et une meilleure hygiène personnelle en général ont permis d'améliorer grandement le contrôle de ces maladies transmissibles.

En raison de l'importance de la zootechnie dans l'économie canadienne, la médecine vétérinaire est à l'avant-garde de nouvelles technologies et de traitements pour les maladies chez les animaux domestiques destinés à la consommation. Des chercheurs à l'U. de Guelph concentrent leurs efforts sur la biotechnologie de la reproduction, notamment l'identification du sexe et le dédoublement des embryons, la fécondation in vitro, la recombinaison génétique (clonage) de toxines afin de produire des antitoxines, et la radiothérapie pour les animaux souffrant de cancer.

Les chercheurs du Western College of Veterinary Medecine de Saskatoon s'intéressent à la diarrhée du veau et aux maladies respiratoires bovines (particulièrement la fièvre des transports). À l'U. de Montréal à Saint-Hyacinthe, les études portent sur la physiologie de la reproduction, et, au Atlantic Veterinary College (à l'Île-du-Prince-Édouard), on concentre davantage sur l'épidémiologie et les systèmes de gestion de la santé des animaux de ferme.

Circulation

Le sang circule dans les tissus et y transporte les nutriments et l'oxygène. Une mauvaise circulation peut venir de lésions aux tissus ou d'une anomalie de la circulation générale. S'il y a augmentation de la quantité de sang artériel dans les lits capillaires, la lésion, appelée hyperémie, est d'un rouge vif. Ces lésions accompagnent généralement les inflammations. Lorsque le retour veineux est obstrué localement ou que l'obstruction est généralisée, il s'ensuit une congestion qui apparaît rouge foncé. Par ailleurs, si un excès de fluides s'accumulent dans les tissus à l'extérieur des vaisseaux sanguins, la lésion est alors appelée oedème, et le tissu est gonflé. Cette lésion peut être causée par une blessure locale ou par une mauvaise circulation généralisée (coeur défaillant).

On parle d'hémorragie lorsque les cellules rouges se trouvent à l'extérieur des vaisseaux sanguins. Par contre, si les fractions sanguines coagulent à l'intérieur d'un vaisseau, la lésion est un thrombus, et le processus s'appelle thrombose. Les thrombus sont causés soit par une blessure à la paroi du vaisseau, par un flot turbulent ou par un flot lent. Ils apparaissent souvent dans les valves du coeur des animaux souffrant d'une infection bactérienne généralisée. L'infarctus, nécrose d'une partie de tissu par obstruction du flot sanguin (thrombose), touche souvent les organes où la circulation collatérale est limitée (coeur, reins).

Inflammation

L'inflammation est la réponse du corps à une blessure. Elle met en jeu les tissus et les cellules sanguines. Les tissus endommagés libèrent des substances chimiques qui amorcent l'inflammation et favorisent le transport des globules blancs vers le site afin de détruire l'envahisseur ou enlever les tissus endommagés. Les globules blancs (leucocytes incluant les neutrophiles et les macrophages) peuvent dévorer (phagocytose) les corps étrangers et les débris. Cependant, un grand nombre meurt dans le processus. Les fluides et les cellules qui s'accumulent sont appelés « exsudats ». Les exsudats inflammatoires varient selon la cause et le tissu infecté. Les inflammations qui évoluent rapidement sont aiguës; celles qui évoluent graduellement sont subaiguës; et celles qui se prolongent sont chroniques.

Les exsudats sont principalement des fluides (« nez qui coule », exsudat séreux); certains produisent du mucus (dans les bronches, exsudat catarrhal); certains déclenchent la formation de fibrine dans le sang provenant des vaisseaux endommagés (exsudat fibrineux). Le pus est le résultat d'un exsudat chargé de neutrophiles (exsudat purulent). Si ce pus est confiné dans le tissu, il s'appelle alors abcès. Lorsque la lutte contre l'envahisseur se prolonge, les macrophages, et parfois des cellules géantes, entrent en jeu pour former du tissu conjonctif dont le but est d'isoler la lésion. Ainsi, une cicatrice peut s'avérer un symptôme d'inflammation, à long terme.

Trouble de croissance

Il arrive que la taille des cellules ou leur nombre diminuent dans le tissu. Ce processus s'appelle atrophie. L'hypertrophie est un grossissement des cellules déjà existantes, et l'hyperplasie est une augmentation du nombre de cellules. On appelle « anomalies » les défauts dans la formation des tissus ou des organes. Ainsi, certaines parties peuvent être manquantes (agénésie), incomplètes (hypoplasie) ou elles sont présentes, mais trop petites. Le cancer est une anomalie de la croissance des cellules : un groupe de cellules prolifèrent parfois de façon incontrôlable. Le cancer peut se produire dans tous les tissus et organes chez l'homme, les animaux sauvages et domestiques, les espèces inférieures, et chez les personnes de tous âges incluant les foetus.

Les causes du cancer incluent entre autres la radioexposition, les virus, les produits chimiques et les anomalies génétiques. Sous l'effet d'agents cancérigènes, des groupes de cellules perdent leur mécanisme de régulation de la croissance et prolifèrent anormalement. Les cancers peuvent se développer en une masse solitaire, envahir les tissus ou un organe, se répandre par le sang à d'autres organes ou s'implanter sous la surface interne du corps. Les tumeurs sont fréquentes chez les animaux, particulièrement la volaille, les chats, le bétail, les souris, les rats et les chiens. On sait qu'un grand nombre sont causées par des virus, et on s'en sert pour étudier les mécanismes du cancer chez l'homme.

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