Mandel, Eli
Eli Mandel, poète, essayiste et anthologiste (Estevan, Sask., 3 déc. 1922 -- Toronto, Ont., 3 sept. 1992). Né de parents juifs d'origine russe émigrés d'Ukraine au début de l'adolescence, Mandel vit dans les Prairies durant la crise des années 30. Après avoir servi outre-mer pendant la Deuxième Guerre mondiale, il fréquente l'U. de la Saskatchewan (B.A., 1949; M.A., 1950) et l'U. de Toronto (Ph.D., 1957) et occupe des charges d'enseignement aux universités de l'Alberta et York. Il est l'auteur de neuf volumes de poésie.
Ses premiers poèmes, réunis dans Trio (1954) et Fuseli Poems (1960), sont densément allusifs, leur rhétorique grandiose puisant aux sources de la mythologie classique et biblique. Par la suite, sa poésie délaisse cette organisation rationnelle du matériel littéraire pour privilégier le vers-librisme, abandonne un style rhétoricien pour un style au langage plus familier. Dans Black and Secret Man (1964), il devient plus intime et introspectif, et plusieurs de ses poèmes font explicitement référence au judaïsme. An Idiot Joy (1967) remporte le PRIX LITTÉRAIRE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL.
Dans Stony Plain (1973), Mandel explore ses souvenirs et ses rêves des Prairies. Out of Place (1977) est un long poème saisissant sur son retour à Estevan, au sens propre et mentalement. Ses voyages à l'étranger comme universitaire et comme poète sont à l'origine de Life Sentence (1981), un ouvrage qui réunit des extraits de carnets de voyages et des poèmes écrits au gré des circonstances. Il est aussi l'auteur d'une étude sur Irving LAYTON (1969) et de deux recueils d'essais littéraires, Another Time (1977) et The Family Romance (1986), et a dirigé la publication de nombreuses anthologies de poésie. Toute l'oeuvre de Mandel est imprégnée du sentiment profond que la littérature invente la vie et lui confère un sens. Le poète exprime des vérités, déplaisantes mais nécessaires, en un acte essentiellement religieux marqué par un respect mêlé de crainte.