Marion Ironquill Meadmore, C.M., avocate, rédactrice en chef de journal, activiste communautaire, fondatrice et cofondatrice d’organisations autochtones nationales et des Prairies (née le 11 juillet 1935 sur la réserve de Peepeekisis en Saskatchewan; décédée le 19 février 2025 à Winnipeg au Manitoba). Marion Ironquil Meadmore a été l’une des premières femmes autochtones avocates au Canada. Elle a contribué à créer le Conseil national des Indiens, et elle a cofondé l’Association du Barreau Autochtone du Canada et le Conseil national des aînés autochtones.

Jeunesse et éducation
Marion Ironquill naît d’une mère crie et métisse (Helen) et d’un père Ojibwé (Joseph). Elle grandit sur la ferme familiale en Saskatchewan. Son père, un chef, est reconnu pour inviter et héberger ses voisins en difficulté jusqu’à ce que leur situation s’améliore. C’est de lui que Marion Ironquil apprend : « Nous sommes ici pour prendre soin des gens. »
Marion Ironquill passe dix ans dans un pensionnat indien et elle obtient son diplôme au Birtle Collegiate Institute au Manitoba. À 16 ans, elle s’inscrit à des cours préparatoires en médecine à l’Université du Manitoba à Winnipeg.
Marion Ironquil abandonne ses études en 1954 pour épouser Ron Meadmore, qui devient plus tard joueur de ligne offensive pour les Blue Bombers de Winnipeg, dans la Ligue canadienne de football. Le mariage dure jusqu’au décès de Ron en 2013.
Pendant près de 20 ans, Marion Ironquil Meadmore élève ses trois fils, avant de retourner à l’Université du Manitoba pour obtenir un diplôme en droit.
Travail communautaire et politique
Indian and Métis Friendship Centre
En 1959, Marion Ironquil Meadmore aide à fonder le Indian and Métis Friendship Centre, un lieu de rassemblement pour les Autochtones vivant en milieu urbain dans les environs de Winnipeg. Premier centre du genre au Canada, il devient un modèle pour d’autres centres à travers le pays. (Voir aussi Centres d’amitié.)
Le journal du centre, The Prairie Call, est lancé en 1961 et il présente des articles et des événements autochtones. En tant que rédactrice, Marion Ironquil Meadmore utilise le journal pour discuter des droits de la personne et des réalités de la vie urbaine, pour bâtir la communauté et pour traiter des enjeux légaux et socioéconomiques qui touchent les peuples autochtones.
Conseil national des Indiens
Avec cinq collaborateurs, Marion Ironquil Meadmore forme un comité en 1954, qui devient le Conseil national des Indiens (CNI) en 1961. Ce conseil est un important précurseur en matière d’organisations politiques autochtones nationales. En 1962, Marion Ironquil Meadmore est élue secrétaire-trésorière du CNI. Lorsque le conseil ferme ses portes en 1967, il se divise en deux associations; la Fraternité des Indiens du Canada (qui devient l’Assemblée des Premières Nations en 1982) et le Conseil national des Autochtones du Canada (qui devient le Congrès des Peuples Autochtones en 1993).
Travail dans le domaine du logement
Marion Ironquil Meadmore est nommée au Conseil national du bien-être social en 1970. La même année, elle cofonde Kinew Housing, un organisme à but non lucratif. Il est commandité par le Indian and Métis Friendship Centre qui milite en faveur d’une politique de logement social et qui cherche à établir une coopération entre des bailleurs de fonds privés et la Société canadienne d’hypothèques et de logement, un organisme gouvernemental. L’organisme à but non lucratif achète de vieilles maisons à prix avantageux dans des quartiers sécuritaires près des bonnes écoles. Les ouvriers autochtones rénovent ces maisons et ensuite Kinew Housing les offre aux Autochtones à des prix raisonnables.
Le travail de Marion Ironquil Meadmore avec Kinew Housing influence en partie son retour aux études en droit. Elle cherche à mieux comprendre l’impact du droit sur les programmes de développement économique et commercial.
Faits saillants de carrière d’avocate
Marion Ironquil Meadmore obtient son diplôme de droit en 1977 à l’Université du Manitoba. Elle fait partie de la même promotion qu’Ovide Mercredi, qui devient plus tard le chef national de l’Assemblée des Premières Nations.
Marion Ironquil Meadmore travaille d’abord pour l’aide juridique du Manitoba, où elle pratique le droit familial et criminel. Elle ouvre ensuite le premier cabinet d’avocat entièrement composé de femmes avocates à Winnipeg. Son cabinet se concentre sur le droit des sociétés. Elle cofonde la Canadian Indian Lawyers Association, aujourd’hui appelée Association du Barreau Autochtone du Canada.
Travail auprès des entreprises autochtones
En 1982, Marion Meadmore cesse de pratiquer le droit et elle fonde le Indian Business Development Group afin d’encourager la croissance des entreprises autochtones. En 1988, elle démarre une entreprise appelée Arrowfax Canada qui publie des répertoires d’organisations autochtones au Canada. L’entreprise ferme ses portes en 2004.
Marion Ironquil Meadmore est la fondatrice du Conseil national des aînés autochtones, qui aide les peuples autochtones au Canada à gérer leurs entreprises avec succès sans l’aide financière du gouvernement. Le Conseil encourage la gestion autochtone des fonds en plus d’offrir des solutions autochtones aux enjeux sociaux pertinents.
Vérité et réconciliation
En tant que survivante des pensionnats indiens, Marion Ironquil Meadmore témoigne devant la Commission de vérité et réconciliation du Canada, créée pour entendre et documenter les expériences des survivants afin de faciliter la guérison individuelle et collective et de promouvoir la réconciliation avec la société non autochtone. Elle décrit comment les dix années qu’elle a passées dans un pensionnat indien géré par l’Église ont dévalorisé ses racines et érodé son identité, la laissant avec un sentiment d’aliénation qui se manifeste autant dans le monde autochtone que non autochtone.
Importance
Dans les domaines de l’aide sociale, du droit et des affaires, Marion Ironquil Meadmore contribue à créer des organisations autochtones influentes qui s’efforcent de bâtir des communautés et de promouvoir l’égalité et l’indépendance financière pour les peuples autochtones dans les Prairies et partout au Canada.
Prix et distinctions
- Membre, Ordre du Canada(1985)
- Médaille du jubilé d’or de la reine Elizabeth II (2002)
- Titre honorable de grand-mère, prix Keeping the Fires Burning (2010)
- Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012)
- Prix Indspire (en droit) (2014)
- Prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations, Université du Manitoba (2015)
- Doctorat honorifique, Université du Manitoba (2024)