Martin, Ronald Albert
Ron Martin, peintre (London, (Ont), 28 avril 1943). Ron Martin fait ses études secondaires à l'école H.B. Beal, à London (Ont) et, en 1964, il commence à travailler dans un atelier qu'il partage avec Murray FAVRO. Sa première exposition en solo se tient en 1965 à la galerie de Jack Pollock à Toronto. R. Martin est un admirateur de Jackson Pollock, de Milton Resnick ainsi que d'autres expressionnistes abstraits. Bientôt, il se tourne lui-même vers l'abstraction.
Ron Martin travaille habituellement par séries, comme dans le cas des monochromes intitulés Bright Red Paintings réalisés en 1972, suivis par les Black Paintings, auxquels il se consacre de 1974 à 1981. Dans ces séries, il emploie une vaste gamme de techniques : coulage (pouring), grattage, utilisation du pinceau ou de la main nue, travaillant en général sur le sol ou n'importe quelle autre surface plane. Ces tableaux monochromes, ce sont d'abord des oeuvres fortement gestuelles, qui se transforment ensuite en de minces surfaces desquelles la plus grande partie de la peinture a été enlevée par grattage, puis, finalement, en accumulations très texturées d'acrylique dense et incrustée. Les Black Paintings représentent le Canada (avec les sculptures d'Henry Saxe) à la Biennale de Venise en 1978.
Au fil de sa carrière, R. Martin a enchaîné des séries très différentes les unes des autres. Les Black Paintings sont suivies par des oeuvres quadrillées beaucoup plus dépouillées, les Geometric Paintings (1981-1985), puis par de plus picturales, les Black, White and Grey Paintings. Dans les années 1990, il crée des séries basées sur une configuration de cercles tracés à la peinture à l'huile sortie directement du tube pressé.
R. Martin impose souvent des contraintes arbitraires à son processus créatif. Par exemple, pour un tableau, il peut se limiter à l'emploi d'un certain nombre de gallons (un gallon équivalant à environ quatre litres) de peinture - soit un, deux ou vingt. Parfois, il peut décider de limiter le temps de réalisation de chacune des oeuvres qu'il crée. Ces procédures le rapprochent de l'art conceptuel, mais il les considère aussi, tout comme les autres aspects de sa façon de créer, comme un moyen de mettre en application le conseil que Léonard de Vinci donne à tout artiste : regarder des murs recouverts de taches d'humidité ou des pierres de couleurs irrégulières pour que l'esprit s'ouvre à de nouvelles inventions. Monsieur Martin voit dans la pensée de Léonard de Vinci le germe des théories psychanalytiques de Sigmund Freud et de Carl Jung et, à leur suite, tient pour acquis que le processus créatif est un processus inconscient qui fonctionne mieux quand l'artiste se concentre uniquement sur la matérialité de la peinture.
En 2012, Ron Martin s'est mérité le Prix du gouverneur général pour les arts visuels et les arts médiatiques.